11 juin 2021

Paul-Jean Toulet (1867 – 1920) : « Le parc ruisselle encore... »

    Le parc ruisselle encore, où l’averse a passé, Badoure. Approche-toi. Non, laisse, que je goûte Ce bruit voluptueux d’un orme qui s’égoutte : Tel est le pleur furtif d’un plaisir effacé. ... [Lire la suite]
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10 juin 2021

David – Herbert Lawrence (1885 – 1930) : Enfant dans la discorde / Discord in childhood

Autoportrait, 1929   Enfant dans la discorde   Dehors un frêne inclinait ses terribles fouets, Et la nuit, quand le vent se levait, les lanières de l’arbre Hurlaient et cinglaient le vent, comme d’un navire Les sinistres agrès hurlent dans la tempête, hideusement.   Dans la maison deux voix s’élevaient, une mince lanière Sifflant sa folle fureur de femme, et le terrible bruit D’un cuir plus fort, tonnant, meurtrissant, et noyant enfin L’autre voix dans un silence de sang, sous le bruit du frêne.   ... [Lire la suite]
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09 juin 2021

Bachir Hadj Ali (1920 – 1991) : La femme et l’arbre

  La femme et l’arbre   I LA FEMME                                    Tamalous et Cherchell ferment leurs portes                                    M’assiègent en toi affûtent les... [Lire la suite]
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07 juin 2021

Ilarie Voroonca (1903 – 1946) : A l’inconnue

A l’Inconnue   J’ai un regard radieux au fond de moi Qui, pour jaillir, attend que ton visage se montre Nul ne se doute que je porte une telle lumière Et l’on méprise mon regard absent.   J’ai une voix mélodieuse en moi Qui attend pour résonner, ta venue Nul ne sait mon parler enchanté Et l’on se moque de ma voix sans charme.   J’ai une allure fière dans mon âme Qui attend, pour se montrer, ta présence Nul ne devine la grâce qui est en moi Et l’on raille mon corps voûté, humble   Des terrains... [Lire la suite]
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07 juin 2021

James Sacré (1939 -) : Paysage au fusil (coeur) une fontaine) (IV)

  Paysage au fusil (cœur) une fontaine   ....................................................................................................   LA SIESTE A L’EBAUPINAIE   Le moment de la sieste en été le présent des grands arbres Le voilà dans ce poème et le reste oublié ils sont au loin Dans ce poème une présence balancée des branches le bleu Les nourrit leur est une fontaine d’été les yeux Qui dorment le vent loin composent un lieu vide Le voilà dans ce poème je l’oubliais comment reconnaître le... [Lire la suite]
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06 juin 2021

Francis Ponge (1899 – 1998) : Le Bois de pins

  Le Bois de pins   Le bois de pins Alpestre brosserie entourée de miroirs Aux manches de bois pourpre haut touffus de poils verts Dans ta pénombre chaude entachée de soleil Vint se coiffer Vénus sortant de la baignoire Ou marine ou lacustre au bas-côté fumante ... D’où l’épaisseur au sol élastique et vermeille Des épingles à cheveux odoriférantes Secouées là par tant de cimes négligentes      (- Et mon plaisir aussi d’y goûter mon sommeil      Et cette écharpe oblique... [Lire la suite]
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05 juin 2021

Armand Robin (1912 – 1961) : L’homme qui fit tous les tours

  L’homme qui fit tous les tours   Quand j’aurais rendu visite aux hommes du monde entier, Quand à travers leurs mots, leurs chants, leurs plaintes      j’aurai partout passé, ayant comme laissez-passer Auprès d’eux tous ma fatigue et mon effort de nuit et de jour,   Quand, pour comprendre un mot de plus d’un frère éloigné, J’aurai donné aux aurores, mon sommeil, mes songes pendant dix années             (Que fait-il en Chine, cet... [Lire la suite]
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04 juin 2021

Jacque Prevel (1915 – 1951) : « J’ai tout jeté dans l’extase... »

  J’ai tout jeté dans l’extase et dans la terreur La stupide raison le rapt de la faiblesse Et ma vie avec ses meurtrissures Et il y a sur la seule ville au monde Un ciel gris tamisé de larmes Et la respiration de mes ennemis par milliards Qui conduisent d’une main sans contrôle La destinée de cette cité fabuleuse Qui s’est emparée pour toujours du dédale et de la misère   Je suis dans une chambre étroite Qui a gardé le luxe de la souffrance Et d’un amour qui a vécu dans la famine Il y a sur la table brisée ... [Lire la suite]
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03 juin 2021

Jean-Pierre Duprey (1930 – 1959) : Il y a de la mort dans l’air

  Il y a de la mort dans l’air   I   Mon pays navigue sur un fond de mer Je me promène dans ses jeux de vagues Sur les larmes éclatées Les églantines sont des pirogues de verre   Mon pays est un vaisseau parti pour les étoiles Le sang dedans maraude comme une folle Paysage nivelé à zéro Il y a de la mort dans l’air   Mon pays est un vieux banjo de sanglots On y joue des larmes très méchantes Un grand poids pèse sur notre terre Il y a de la mort dans l’air   Au bout du ciel une page... [Lire la suite]
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02 juin 2021

Attila József (1905 – 1932) : Nuit d’hiver / Téli éjszaka

  Nuit d’hiver   Sois sage !   L’été s’est déjà éclipsé. Sur les larges glèbes charbonnées un grain de cendre léger remue. Calme paysage. Quelques branches d’arbustes pointues écorchent le verre fin de l’air. Belle inhumanité. Seul un mince oripeau d’argent - vague bandeau – pend rudement, bordant la verdure féconde, car tant d’étreintes et de sourires restent pris dans les broussailles du monde.   Au loin, les vieilles montagnes noueuses, lourdes mains travailleuses, soutiennent en... [Lire la suite]
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