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Le bar à poèmes
11 mai 2018

Francisco Brines (1932 -) : Quand je suis encore la vie / cuando yo aún soy la vida.

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Quand je suis encore la vie

A Justo Jorge Padrón

 

 

La vie m’entoure, comme durant ces années

maintenant perdues, après la magnificence

d’un monde éternel. La rose estafilade

de la mer, les couleurs estompées

des jardins, le fracas des pigeons

dans l’air, la vie autour de moi,

quand je suis encore la vie.

Avec la magnificence d’autrefois, les yeux vieillis,

et un amour lassé.

 

Quelle espérance à présent ? Vivre ;

et aimer, tandis que le cœur s’épuise,

un monde fidèle, bien que périssable.

Aimer le rêve brisé de la vie

et, en dépit de l’échec, ne pas maudire

cette vieille duperie d’éternité.

Et notre cœur se console car il sait

que le monde aurait pu être une belle vérité.

 

Traduit de l’espagnol par Claude de Freyssinet

In, « Poésie espagnole. Anthologie 1945 – 1990 »

Actes Sud / Editions Unesco, 1995 

Du même auteur :

Se regardant dans la fumée / Mirándose en el humo (11/05/2017)

Le pacte qui me reste (11/05/2019)

« Le balcon donne sur le jardin... »  / « El balcón da al jardín... » (11/05/2020)

Scène secrète (11/05/2021)

Vers épiques / Versos épicos (11/05/2022)

L’œil solitaire de la nuit (11/05/2023)

 

 

Cuando yo aún soy la vida

A Justo Jorge Padrón

 

La vida me rodea, como en aquellos años

ya perdidos, con el mismo esplendor

de un mundo eterno. La rosa cuchillada

de la mar, las derribadas luces

de los huertos, fragor de las palomas

en el aire, la vida en torno a mí,

cuando yo aún soy la vida.

Con el mismo esplendor, y envejecidos ojos,

y un amor fatigado.

¿Cuál será la esperanza? Vivir aún;

y amar, mientras se agota el corazón,

un mundo fiel, aunque perecedero.

Amar el sueño roto de la vida

y, aunque no pudo ser, no maldecir

aquel antiguo engaño de lo eterno.

Y el pecho se consuela, porque sabe

que el mundo pudo ser una bella verdad.

 

Aún no

Ocnos, Barcelona, 1971

Poème précédent en espagnol :

Miguel Angel Asturias: Litanies de l’exilé /Letanías del desterrado (06/05/2018)

Poème suivant en espagnol :

AngelGonzález : Ce sont les mouettes, mon amour / Son las gaviotas, amor.(18/08/2018)

 

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