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Le bar à poèmes
15 janvier 2015

Léopold Congo Mbemba (1959 – 2013) : Le chant de Sama N'déye

30-auteurs[1]

I

Je sculptais mon désir à même la parole

                                                                              Pour lui donner corps de femme:[...]

                                                                              Sein dont le lait charnel enclôt l'immensité

                                                                                                                                  Marc Alyn

                                                                                                                                  L'Etat naissant

 

 

Avant que ne scintille

ta face à ma vue,

et que mes regards ne vacillent…

 

Avant que ne résonne d’émoi ton nom

et que la peur ne détonne en moi,

te redoutant en même temps que t’épiant,

je cherchais à ne rien perdre

de l’heure de cette rencontre…

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Dans la nuit glaciale

du désert de l’absence,

du silence que blesse

le fil frêle d’un vain espoir,

un murmure sourd,

semblable à ta voix,

en sortant de ma bouche.

- Au cœur de ma solitude tu habites,

et dans l’écho de ta pensée

est mon séjour.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant

 

J’ai interrogé la source,

pour éteindre mes souffrances.

L’eau fut claire à ma douleur,

les ablutions ont assoupi le feu,

elles n’ont pas éteint la vérité.

 

Et de ton visage,

la source a dit

que je ne serai jamais étanchée.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

La source a dit encore :

tu ne vins de nulle part,

tu fus toujours là !

 

Sommeillant au fond de moi-même,

ta voix précéda dans ma vie

ton nom comme ton visage.

 

Tu t’éveillas avec

les bourgeonnements de mon corps,

je croissais et fleurissais

par ta possession de ma vie.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Je n’ai plus de souffle ni de battement

de sang,

que la muette oraison

des syllabes de ton nom.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Ramène-moi au sommeil d’innocence

dans lequel nous dormions unis,

et qu’aucun réveil

ne nous sépare plus.

 

Clos ensemble,

tu seras ma coquille et moi ta chair ;

nous serons l’escargot d’avant la peine

et nous habiterons en nous.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Si tu m’étais jamais étranger,

nous nous séparerions après l’étreinte

comme divorcent le feu et la cendre.

Tu me laisserais éteint et abusée,

songeuse et insipide,

dans l’étrangeté d’avoir aimé.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Or, brûlante dans ma chair,

ta pensée croît ;

de feu pendant ta présence,

et de glace durant ton absence.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Il me souvient ma chevelure

de nuit se tressant de désirs et de songes,

- et mes espérances, - et mes tentations,

tels de longs serpents nus et souffrants,

le corps brûlant de venin mûr,

ils baisaient mon sein de frais sifflements,

et dans la morsure consentie de ma chair,

ils éclataient

d’un ivresse aboutie

et toute recueillie.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Je m’enroulais dans une exquise solitude

au milieu de leurs caresses multipliées.

 

Et, mêlant mes transes

et leurs spasmes,

elles infusaient jusqu’à mes secrets

d’adolescente.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Hôtes fondus en moi,

je les portais au jour par mon corps,

vêtue du voile de pudeur.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Quelle ombre qui par ton absence

recouvre à présent le jour ?

Dans la clarté même de ma prière,

une soudaine amaurose

éteint mes yeux.

- Je t’attends dans la nuit.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Pour que tu retrouves

le lieu de mon attente,

j’ai fondu toutes les étoiles du ciel

dans mes larmes.

Une rivière de lumière coule,

à laquelle tu viendras boire.

 

Ecoute le chant de N’déye,

écoute mon chant.

 

Longe le bord de ma peau

jusqu’à ce que tu reviennes

à mes sources,

tu embraseras toutes les nuits du monde

par l’effleurement de mes lèvres.

 

 

II

 

-Tondisa bomoyi nanga na bandoto…

[-Remplis ma vie de songes…]

Carlito Lassa 

Au milieu de mille images,

ton visage apparaît. 

J’étreins la visite qui précède ton corps 

et je remplis la maison qui t’attend 

de chants d’accueil.  

 

Le feu de mes appels 

a brûlé leurs yeux, 

les voyants sont devenus aveugles.  

 

Et sur la natte de vérité, 

les cauris qui ont roulé 

se sont trompés. 

- Ils prédisent des douleurs 

quand mon cœur fleurit.  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant.  

 

Je ne clame plus ton nom, 

il résonne entre mes seins 

dans le désarroi du sang.  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant : 

 

- J’ai parfumé ma bouche, 

je chante mes vœux.  

 

J’ai rassemblé la beauté et l’amitié, 

pour la fête qu’ont éveillée tes mains.  

 

Que le vent s’empare de mon chant, 

et l’ébruite jusqu’en cette contrée 

qui te retient captif.  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant.  

 

Suis ma voix et 

remonte mon haleine, 

jusqu’à ce que tu atteignes la source 

d’où jaillissent mes appels.  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant.  

 

Ma vie est toute dans cette voix, 

il n’est tenu en réserve 

que la chaleur de la terre 

qui va t’accueillir. 

Mon sang et mon âme s’offrent 

dans cet appel.  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant. 

  

Dans le bégaiement de la langue de l’oracle, 

sensibles aux suppliques des cœurs meurtris, 

j’ai entendu les morts 

répondant à la détresse des vivants.  

 

J’ai vu, 

approchant l’enfant qui garde leur âme, 

les morts rendant visite 

aux orants. 

- Je crois à la pluie qui répond aux appels 

des terres que calcine la soif.  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant.  

 

Je sais le songe 

éclaircissant la nuit des veuves, 

er versant dans leur sommeil 

la vague sanguine des eaux maritales 

dans le ressac des souvenirs.  

 

Je sais dans le vent, 

l’orpheline qui frissonne et se glace, 

qui du père perdu sent la caresse 

et entend la voix.  

 

Mais à toi, 

mes appels et mes prières vont, 

comme au tombeau le message et la foi 

des martyrs. 

Et la terre demeure sourde… 

  

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant. 

  

Tes mains me ressusciteront 

de la mort qui est devenue mienne, 

parce que je veille sans trahir 

la momie de ton absence.

 

Envahis mon corps

de baisers purs de tes lèvres, 

rafraîchis-moi 

où j’ai brûlé des soifs de l’attente,

 et réchauffe cette part 

que givre l’angoisse.  

 

Mon corps, 

comme la terre de ton règne…  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant. 

 

Approche tes yeux 

quand lumière nue et offerte, 

je ne suis plus que puissance.  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant. 

  

Brûle mon ventre ! 

embrase dans ton feu

 le cri de mes seins ! 

Et portée aux crêtes de l’haleine, 

tisse de lanières de ton étreinte, 

à même mon corps, 

mon habit d’offrande. 

  

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant.  

 

Que n’as-tu pas encore atteint 

les confins de la terre ? 

Arrête ta quête et retourne tes pas…  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant.  

 

Dans l’abandon, 

la femme seule est soleil de convoitise 

du jour des hommes, 

ils brûlent de sa lumière. 

Et dans l’enfer de leurs regards 

elle devient la proie 

- mille fois réchappée, 

mille fois fusillée. 

Et dans la tourmente de leur nuit, 

elle, chair d’une étoile nue, 

déchirée des griffes de leurs rêves.  

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant.  

 

Précipite ton retour 

comme l’oiseau qui revient au nid.  

 

Fais de l’éventail de tes ailes 

le bouclier qui me couvre et m’abrite 

des harpons de leurs désirs, 

et que ton souffle couse 

les blessures de ma fidélité.  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant 

  

Ta voix 

est le vêtement de mon âme ; 

parle, et tu m’habilles, 

et tu me déshabilles, 

de plus près que ma peau.  

 

De la chaleur de ton souffle 

et de la vie de tes mains, 

tisse pour l’offrande de mon corps 

une tunique de guipure.  

 

Révèle-moi ! 

par la magie du vertige 

de ton sang !  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant.  

 

Mon corps, comme un champ 

labouré par ton nom… Sème 

dans l’irrigation de mon sang, 

et que soient mes veines les routes 

où coulent tes racines.  

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant.  

 

Mon lait naîtra de ton eau, 

tu n’échapperas pas à l’aube. 

Il n’y a pas d’aurore 

que la lueur de mon corps. 

 

Ecoute le chant de N’déye, 

écoute mon chant. 

 

III

 

L’amour n’a point d’autre désir que de s’accomplir.

 

                                                                                                                                                                               Mais si vous aimez et devez éprouver des désirs, que

 

                                                                                                                                                                                          ceux-ci soient les vôtres :

 

Fondre en un ruisseau qui chante sa mélodie dans la nuit.

 

Khalil Gibran

 

Le Prophète

 

 

 

L’étoile qui brûlait dans ma nuit 

s’éteint, 

ainsi qu’un cœur flétri de désirs 

qui ne germent pas. 

 

Tu n’es pas venu cette nuit, 

le dernier soleil

s’est couché hier.

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant.

 

Les jours qui se lèveront  à présent

seront sans lumière. 

Ils me trouveront épuisée, 

alitée sur la cendre des rêves 

consumés. 

 

Désormais, 

il reviendra à la nuit 

d’héberger le temps. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Je fais ma dernière toilette 

les sanglots dans le sang, 

amoureuse, 

en face des noirs miroirs. 

 

J’ai cueilli goutte après goutte 

et j’ai tissé ma parure, 

de diamants de mes larmes. 

- Morte est ma vie.

 

Insoutenable est la douleur 

où pleurent les enfants promis, 

qui ne sont pas nés. 

 

Je renonce aux bijoux de la joie 

sur ma chair de douleur, 

la tristesse m’habille et me va. 

 

Que croisse le deuil, 

et que ma peine mûrisse ; 

- l’amour 

se vêt de noir. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Dans le feu du midi des sangs, 

l’horizon a brûlé ; 

l’ombre perdue, 

je déploie le corps de dévotion. 

 

Nue, prière toute, 

je suis arbre de chair et de foi ; 

ardente et vive,

je brûle devant le miroir de l’amour, 

d’où j’attends que surgissent 

du déchirement de la solitude, 

les traits de ton visage. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Pourquoi t’effraie cette rencontre 

dans la terre de la croyante ? 

Toi que réjouissent les formules du prêtre, 

toi qui es quiet des rites vides d’eau, 

pour n’avoir jamais dévêtu la langue 

ni vu plus bas que la chaleur d’une peau, 

luisance d’aube, ô la pure grossesse, 

l’appel suppliant des mondes utérins 

à naître de toi. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Comment te dire cela qui grouille en moi ? 

Comment te dire les naissances ? 

 

Comment clamer par ma seule bouche 

le chant de tes mille noms, 

dans lequel s’embrasent mes sens ? 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Je m’adosse à la nuit, et l’aube en face, 

fait face à mon ventre.  

Etreints ma voix et mon sang ! 

De toutes tes forces, étouffe mes cris 

qui ne nomment rien ! 

 

Blesse la nuit ! 

commande à la lumière 

de jaillir ici ! 

et que je m’évanouisse à sa vue 

dans le silence du vrai matin 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Tu disais : 

« N’déye, Sama  N’déye » ; 

et depuis, 

ma vie inlassablement te répond :  

« Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant » ; 

 

J’ai atteint ce lointain, 

qui jamais en aucune langue 

n’est proféré. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant.

 

Au coeur de la vie, l'amour;

si proche, la mort...

 

il ne reste de paroles

que les signes entre tes mains.

Après ton nom

est venu le silence.

 

 

Ecoute le chant de N’déye 

 

écoute mon chant. 

 

Là-bas, 

franchissant une à une les terres, 

le silence sans jamais se rompre, 

a déplié les pages de ta lumière. 

 

J’ai lu un livre très prestigieux, 

le destin qu’aucune main n’osait écrire, 

mais la tienne, 

sur ma terre naissante. 

 

Tu ne brilleras jamais 

que par le lait de mes seins. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

La fraîcheur du soir 

tisse des écharpes de brumes, 

qui me couvrent de froid. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Je vois, 

portés comme par des cous invisibles, 

là-bas dans le crépuscule des collines, 

et qui s’évanouissent 

dans la nuit de solitude 

où tu ne viendras pas, 

les voiles d’haleine 

de mes peines et sanglots. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Mes mains sont ivres de l’attente 

de l’effleurement des tiennes. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Comment puis-je renoncer 

au corps de force et de lumière, 

que j’ai dessiné et forgé pour toi 

dans l’atelier de mes rêves ? 

 

Il suffira de l’approche de tes yeux 

pour prendre possession de l’or 

qu’en vain en tes travaux er conquêtes 

tu poursuis. 

 

 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

 IV

 

                                                                                                                                                                                                                                 Look

                                                                                                                                                                                                                                                 on me and be

                                                                                                                                                                                                                                        renwed.

                                                                                                                                                                                                                                                    Mari Evans

I am a black woman

 

Je chante ce que je te garde, 

toi à qui je ne prête rien 

mais je fais don de la vie. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Je garde en mon ventre 

de la chaleur pour les hivers, 

et je t’invite dedans, 

au nid où tu écloras. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Je nourrirai ton âme 

avec le lait de mes seins. 

 

Au creux de ma poitrine 

je grillerai le sel de mon sang, 

et sur la nappe de ma peau, 

tout le long de mon corps, 

j’offrirai à ta  bouche de puiser 

des forces pour la vie. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Ainsi, 

dans le périple de ton errance 

et dans tes règnes éphémères, 

tu parleras de ma terre ; 

- l’autre terre, 

où le soleil 

est féminin. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Le désir et la passion, même accompagnés d’or, sont 

des choses éphémères, leur vie est l’heure brève, ils 

n’arrivent que pour mourir. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

L’amour est chance donnée à la vie : assomption du 

risque et du péril, marche et combat par les ravins et 

les forêts de ronces, où l’homme qui naît d’abord vent, 

roule, quêtant une terre, la femme, pour naître vie. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Il s’est agi dans cette douleur, de plus que ton corps, 

mais ma terre, mon eau et mon feu. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

J’ai voulu que de tout cela tu fasses glaise, et bâtisses ; 

que tu sois architecte et maçon de l’oeuvre latente 

dans ma terre, pour cesser d’être dehors. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

La femme offre son ventre, l’homme y bâtit dans la 

forme, l’amour habite dedans. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Je n’avais d’autre destin 

que l’éclosion de ton sang ;

cela qui s’avorte dans l’attente, 

c’était notre naissance ! 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Je disperse au monde le sang 

du trésor que tu n’as pas reçu ; 

les forces de la terre ne m’atteignent plus, 

ni les limbes ne plient 

par la rosée de mes pleurs. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

Mon visage va 

où l’ordonne le vent ; 

à toutes choses, 

je suis adéquate. 

 

Ecoute le chant de N’déye

écoute mon chant. 

 

Qu’au jour de mon absence 

tu reviennes ici, 

tu reconnaîtras mon lieu : 

la lumière l’habita, 

et la lueur d’écho de mon chant 

en demeure la gardienne. 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant. 

 

« Ici, 

le silence n’a plus d’innocence, 

il est lourd de l’attente 

de cela qui fut destiné, 

à ton écoute ». 

 

Ecoute le chant de N’déye 

écoute mon chant : 

 

« J’ai pris à la vie 

toutes ses souffrances ; 

où se tient ma face, 

les peines se taisent ».  

 

Le chant de Sama N’déye suivi de La Silhouette de l’Eclair,

Editions de L’Harmattan, 1999

 

Du même auteur :La Silhouette de l’Eclair (15/01/2016)

 

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