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Le bar à poèmes
21 janvier 2014

Joyce Mansour (1928 - 1986) : bleu comme le désert

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Heureux les solitaires

Ceux qui sèment le ciel dans le sable avide

Ceux qui cherchent le vivant sous les jupes du vent

Ceux qui courent haletants après un rêve évaporé

Car ils sont le sel de la terre

Heureuses les vigies sur l'océan du désert

Celles qui poursuivent le fennec au-delà du mirage

Le soleil ailé perd ses plumes à l'horizon

L'éternel été rit de la tombe humide

Et si un grand cri résonne dans les   rocs alités

Personne ne l'entend personne

Le désert hurle toujours sous un ciel impavide

L'œil fixe plane seul

Comme l'aigle au point du jour

La mort avale la rosée

Le serpent étouffe le rat

Le nomade sous sa tente écoute crisser le temps

Sur le gravier de l'insomnie 

Tout est là en attente d'un  mot déjà énoncé 

Ailleurs

 

Poèmes posthumes in Prose et poésie,

Actes Sud, 1991

 

De la même autrice :

"Le téléphone sonne..." (21/01/2015)

Chant arabe (21/01/2016)

Pericoloso sporgersi(21/01/2017)

Trous noirs (21/02/2018)

« Les vices des hommes... » (17/11/2019)

La cuirasse (127/11/2020) 

Pour les 50 ans de Balthazar (17/11/2021) 

Papier d’argent (17/11/2022)

L’empire du serpent 17/11/2023)

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Commentaires
M
poésie puissante, fulgurante, directe, tout de muscle et de nerf, sans un morceau de grâs, et ni abstraction superflue, images académiques, symbolique convenue, une liberté totale, qui fait penser à l'art des "fous" et comme seule, peut-être une femme (en tout petit nombre, on pense aussi à Slvia Platz) en est capable.
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Le bar à poèmes
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