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Le bar à poèmes
2 janvier 2024

Nelly Sachs (1891 – 1970) : Celui qui vient de la terre / Wer von der Erde kommt

timbre-allemagne-federale-n-1991-neuf-sans-charniere[1]

 

Celui qui vient de la terre

 

Celui

qui vient de la terre

pour toucher lune

ou

autre minéral du ciel qui fleurit -

blessé par le coup de feu

du souvenir

il bondira très haut

grâce à la nostalgie, matière qui explose

car

hors de la terre nocturne peinte

ses prières sont des ailes qui s’élèvent

hors du néant de chaque jour

en quête des routes intérieures de l’œil.

 

Cratères et mers sèches

remplis de larmes

qui voyagent à travers des stations d’étoiles

en partant vers l’au-delà de la poussière.

 

Partout la terre

construit ses colonies de mélancolie

non pour se poser

sur les océans du sang malade

rien que pour se laisser bercer

par la musique de lumière  qui vient du flux et du reflux

rien que pour se laisser bercer

par le signe de l’invulnérable

signe d’éternité :

                            Vie – Mort –

 

Traduit de l’allemand par Michèle Fink

In revue « Polyphonies, N°13 (Eté-Automne 1991)

De la même autrice :

« Ici où dans le sel… » (16/09/2015)

« Des langues de mer salées… » (16/09/2016)

« Rêve surcroît du dormeur… / « Traum der den Schlafenden… » (16/09/2017)

« Vous mes morts... » / « Ihr meine Toten... » (16/09/2018)

Papillon / Schmetterling (16/09/2019)

« C’est l’heure planétaire des fugitifs... « / « Das ist der Flüchtlinge Planetenstunde... » (16/09/2020)

 

Wer von der Erde kommt

 

Wer

von der Erde kommt

Mond zu berühren

oder

anderes Himmelsmineral das blüht –

angeschossen

von Erinnerung

wird er hoch springen

vom explodierenden Sehnsuchtsstoff

denn

aus bernalter Erdennacht

aufgerflügelt sind eine Gebete

aus täglichen Vernichtungen

suchend die inneren Augenstraßen.

 

Krater und Trocklenmeere

erfüllt von Tränen

durch sternige Stationen reisend

auf der Fahrt ins Staublose.

 

Überall die Erde

baut an ihren Heimwehkolonien.

Nicht zu landen

auf den Ozeanen des süchtigen Blutes

nur zu wiegen sich

in Lichtmusik aus Ebbe und Flut

nur zu wiegen sich

im Rhythmus des unverwundeten

Ewigkeitszeichen :

                               Leben – Tod –

 

Fahrt ins Staublose

Suhrkamp Verlag, Frankfurt,1961

Poème précédent en allemand :

Achim von Arnim : Le cerisier / Der Kirschbaum (13/12/2023)

Poème suivant en allemand :

Friedrich Nietzche :Dans l’automne allemand / Im deutschen November (03/02/2024)

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