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Le bar à poèmes
21 février 2022

Inger Christensen (1935 – 2009) : Il

 

 

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Il

 

Il est une pièce minuscule, cachée

          dans la source de l’espérance

Il est un matin le rouge du soleil

          la dernière couleur que j’oublierais

Il est dans le trèfle précoce ce que je

          trouve très tôt sans chercher

Il est une fissure dans la terre de l’hiver

          printemps obstiné, bouche d’eau

          baisers clapotants

 

Il est le puissant exorciste de l’effroi

          qui pleure avec le soutien de l’oiseau

Il est la pente argileuse durcie

          par la longue lutte du soleil avec son corps

          qui abrite un couple d’hirondelles

Il est dans les ailes tictaquant la première

          rencontre avec l’air bleu du matin

Il est dans le chant et le bec contre bec

 

La terre capture sa fenêtre, balance,

          émoustille le temps

La terre saisit son oiseau et l’emmure

          dans le gris

La terre enferme sa source

          dans un coffre blindé

La terre consume le bec ardent

          à la chute de l’oiseau soleil

 

Je refuse d’avoir honte de mon

          espoir en les morts

Je refuse d’avoir honte de mon

          espoir en l’espoir de mon amour

Je porte son puissant chant de soleil

          matin rencontre passagère

J’ouvre la fenêtre de mon amour

          hume l’odeur de la terre

          qui est nous, espoir éphémère

Espérance malgré tout

 

 

Traduit du danois par Janine et Karl Poulsen

in, « Lumière »

Les cahiers de Royaumont,1989

De la même autrice :

Lumière (21/02/2021)

Le for intérieur (21/02/2023)

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