31 décembre 2022

Dylan Thomas (1914 – 1953) : « Reste immobile, dors dans l’accalmie... » / « Lie still, sleep becalmed...

Auustus John : huile sur toile, 1937 (Bridgeman Art Library)   Reste immobile, dors dans l’accalmie, souffrant ave la blessure Dans la gorge, qui brûles et fais retour. Toute la nuit à flot Sur l’océan de silence nous avons perçu le son Qui venait de la blessure enveloppée dans le drap de sel.   Sous la lune d’un mille au-delà nous avons tremblé écoutant Le brut de l’océan couler comme sang de la blessure criante Et quand le drap de sel se rompit en un ouragan de chants Les voix de tous les noyés nagèrent dans le... [Lire la suite]
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30 décembre 2022

Casimiro de Brito (1938 -) : « Un vase tu es un vase... / « Um vaso és um vaso... »

  Un vase tu es un vase et je vacille tandis que tes mains et ta bouche nourrissent le feu ta langue sur les bouches de mon corps tandis que j’écris et que tes narines frémissent et je vacille et je respire ton parfum et tu laves la poussière qui me couvre la saleté des villes et ton visage se promène sur ma taille tandis que les eaux se dissolvent dans mon crâne et que mes ongles s’enfoncent dans ta chair ongles de lumière lait épaules aériennes tandis que j’écris, tandis que je creuse dans ta mort tu es un lac ... [Lire la suite]
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29 décembre 2022

Bai Juyi / 白居易 (772 – 846) : Le bambou de la fenêtre de Li Ts’e Yun

    Le bambou de la fenêtre de Li Ts’e Yun   Ne le coupez pas pour en faire une flûte. Ne le taillez pas pour en faire une canne à pêche. Quand l’herbe et les fleurs seront flétries, Il sera beau sous les flocons de neige.     Traduit du chinois par Patricia Guillermaz In « La poésie chinoise des origines à la révolution » Editions Gérard et C° (Marabout Université), Verviers (Belgique), 1966 Du même auteur : Herbes sur la plaine antique (29/12/2018) Ni fleur ni brume... [Lire la suite]
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28 décembre 2022

Francis Giauque (1934 – 1965) : « Derrière l’inaccessible... »

  Derrière l’inaccessible cathédrale d’ombre que nos mains déchirées ont façonnée jour après jour l’aube s’est dépouillée de son masque de lumière et la nuit a progressé comme une nuit incertaine sur nos vies mutilées   Terre de dénuement Editions Rencontre, Lausanne (Suisse), 1968 Du même auteur « dans le brasier de la mélancolie... » (25/03/2023)
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27 décembre 2022

Louis Brauquier (1900 – 1976) : « Soyez bonnes ce soir aux hommes d’équipage... »

  Soyez bonnes ce soir aux hommes d’équipage Qui descendent vers vous dans l’ombre de l’escale, Avec des coeurs si lourds et de si doux langages Etrangers, mots chantés dans les mâts de l’espace.   Soyez simples pour ceux que cette mer vous donne Et que leur solitude épouse votre mal, Pour les hommes du Pont, pour ceux de la Machine, Pour le novice ému du Port méridional.   Ils dérivent au creux des ruelles impures, Vers les bars internationaux de ce quartier Vieux comme cet amour fleuri de meurtrissures ... [Lire la suite]
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25 décembre 2022

Gastão Cruz (1941 -) : Visages dans les wagons / Caras nas carruagens

  Visages dans les wagons   Peu reviennent Ceux que la nuit relie à leur destin informe se contentent de dormir C’est là   fin de l’hiver Le ciel n’allume que les étoiles qui dans la mer se forment Peu reviennent   au présent, berceau du temps tout entier Il n’est mémoire ni mer ni main qui puisse recueillir la lumière que perd la nuit, chaux dont elle mouille ceux qui s’en reviennent   Traduit du portugais par Michelle Giudicelli in, Gastão Cruz : « Les pierres noires » ... [Lire la suite]
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24 décembre 2022

Alphonse de Lamartine (1790 – 1869) : Le papillon

  Le papillon     Naître avec le printemps, mourir avec les roses, Sur l’aile du zéphyr nager dans un ciel pur, Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses, S’enivrer de parfums, de lumière et d’azur, Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes, S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles, Voilà du papillon le destin enchanté ! Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la volupté !   Nouvelles Méditations... [Lire la suite]
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24 décembre 2022

Pavie Zygas (1949 -) : Berceau de branches vide

  Berceau de branches vide   Rose impudique de l’occident feuille grise du lotus sur la marée d’automne   ne pas écrire au point où tout concorde   la terre dans la main on écoute au-dedans quelque signe dressé ceux qui ne parlent pas – la pierre écrase le lézard il ne crie pas – la fureur de la guerre la plante côté nord tendue vers la lumière       Vivre ici et maintenant parmi nos bombes à fragmentation porter haut le cliquetis des mots de nos cent fleurs épanouies ... [Lire la suite]
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23 décembre 2022

Julio José Casal (1889 – 1954) : Curiosidad

Ministerio de Educación y Cultura   Curiosidad   Cuando el silbato – le sifflet – del angelus llama al redil – appelle au bercail su medroso rebano de plegarias – le troupeau craintif des prières – siempre veo una estrella – une étoile toujours je vois – que curiosa – qui curieuse precipitadamente se asoma a la ventana de la tarde met le nez à la fenêtre de la nuit.        Madrid 1924   Traduit de l’espagnol par l'auteur In, revue « Manomètre, N°6, Aôut1924» Lyon (France) ... [Lire la suite]
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22 décembre 2022

André de Richaud (1909 – 1968) : Le délire de l’enchanteur

  Le délire de l’enchanteur A Frédéric.   Déjà plus qu’à moitié noyé dans les langages obscurs des hommes Déjà couvert des traces chantantes de tous les vents du monde. Déjà la tête ensanglantée par toutes les lueurs de la folie Déjà le corps tordu par les vagues rongées de la mort Déjà enseveli entre deux tempêtes de songe Déjà écartelé au bout d’un escalier de brûlures Déjà piétiné par les douleurs des abîmes foudroyés Déjà déjà déjà. Je parle et par mes lèvres plus amères que les couteaux du soleil plus... [Lire la suite]
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