Wang Wei / 王维 (701 – 761) : Soir d’automne en montagne
Soir d’automne en montagne
Pluie nouvelle dans la montagne déserte,
Air du soir, empli de fraîcheur d’automne...
Branches de pin s’ouvrent aux rayons de lune,
Une source pure caresse les rochers blancs.
Frôlant les lotus, passent les barques des pêcheurs ;
Rires entre les bambous : c’est le retour des lavandières.
Ici et là, rôde encore le parfum du printemps...
Que ne t’attardes-tu, toi aussi, noble ami ?
Traduit du chinois par François Cheng
In, « L'écriture poétique chinoise »
Editions Du Seuil, 1982
Soirée d’automne dans la montagne
Montagne épurée après une récente pluie ;
La fraîcheur du soir annonce l’automne.
Le clair de lune distille dans les pins sa clarté ;
Une source brillante coule sur les rochers.
Les bambous bruissent : retour des lavandières ;
Les lotus frémissent : passage des pêcheurs.
Même si se dissipait la fragrance printanière,
C’est bien ici que je choisirais² ma demeure !
Traduit du chinois par Florence Hu–Sterk
in, « Anthologie de la poésie chinoise »
Editions Gallimard (La Pléiade), 2015
Crépuscule d’automne dans la montagne
Sur la montagne vide, après la pluie nouvelle,
La fraîcheur du soir dit la venue de l’automne.
La lune claire brille entre les pins ;
La source limpide coule sur les cailloux.
Les bambous bruitent au retour des laveuses ;
Les lotus dansent après un bateau de pêcheur.
Les parfums printaniers en leur temps ont cessé ;
Mais les nobles sauront toujours les conserver.
Traduit du chinois par Tchang Fou-jouei
In, « Anthologie de la poésie chinoise classique »
Editions Gallimard (Poésie), 1962
Du même auteur :
« Seul assis parmi des bambous... » (24/02/2021)
Le parc aux magnolias (24/02/2022)
En montagne (24/02/2023)
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