Saphô / Σαπφώ (vers 630 –vers 580 av. J.C.) : « Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs !... »
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs !
Pâle, je servis ta volupté cruelle…
Je pris, aux lueurs du flambeau d’Hespérôs,
Ton corps d’immortelle.
Et ma chair connut le soleil de ta chair…
J’étreignis la flamme et l’ombre et la rosée,
Ton gémissement mourait comme la mer
Lascive et brisée.
Mortelle, je bus dans la coupe des Dieux,
J’écartai l’azur ondoyant de tes voiles…
Ma caresse fit agoniser tes yeux
Sur ton lit d’étoiles…
Depuis, c’et en vain que la nuit de Lesbos
M’appelle, et que l’or du paktis se prolonge…
Je t’ai possédée, ô fille de Kuprôs ,
Dans l’ardeur d’un songe.
Traduit du grec par Renée Vivien
In, Renée Vivien : « Sapho. Traduction nouvelle avec le texte grec »
Alphonse Lemerre éditeur, 1903
De la même autrice :
Aphrodite (13/04/2016)
A une aimée (13//04/2017)
Je serai toujours vierge (13/04/2018)
Nocturnes (13/04/2019)
« ... Et je ne reverrai jamais... » (13/04/2020)
« ... Rien n’est plus beau... » (13/04/2021)
« Je ne change point... » (13/04/2022)
Ode à Aphrodite (17/04/2023)
Confidences (17/04/2024)