07 septembre 2021

Georges Ribemont – Dessaignes (1884 – 1974) : Sérénade à quelques faussaires

  Sérénade à quelques faussaires   Sous les couronnes de fer et de zinc, O constance mécanique et fureur des limites, Si l’inutile fleur de liberté se sèche pour mourir, Esclave des libérateurs automates, Hélas meurt la dernière ressource Et sur le cheval verte et fulgurant, On ne verra plus passer l’os dressé vers le ciel Avec ses lambeaux de charogne, Les doux platanes et les descentes de lit des campagnes, Les frais enfants de l’espoir, Les confitures de vertu, les grandes chandelles de papier Ont-ils... [Lire la suite]
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24 avril 2020

Georges Ribemont – Dessaignes (1884 – 1974) : Attente

  Attente     Les hirondelles du souvenir Voyagent d'un doigt à l'autre Et sur le bout du doigt Le lézard vert de l'avenir Mange les mouches du cœur. Je donnerai cette pastille A la langue qui baisera l'ennui fidèle, J'accepterai la main Qui donnera des graines de soleil, De lune, d'étoiles et de nuages A mon perroquet vert. Je crie : A moi, à moi, à moi ! Mais je sais bien que ce n'est qu'un perroquet à l'œil vorace, Car je n'appelle pas, ni moi, ni vous ni personne. Sous le masque j'ai mis le... [Lire la suite]
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24 avril 2019

Ribemont–Dessaignes (1884 – 1974) : « Ils sont revenus, les morts... »

  Ils sont revenus, les morts, tous les morts de la vie, Ils sont revenus, je les ai vus, en grande colonne. A travers le printemps, traînant leur bagage, Et devant eux marchait le bourreau, Grand, large et gros, avec tant de chair autour de ses os, Comme un sac de farine, comme un sac plein d'abats, Avec son odeur de bourreau qui sent le suint et l'eau de Cologne, Et qui semble son propre bagage, Et qui pourtant portait son bagage. Ils allaient à travers les jardins, et chantait un oiseau, A travers les chemins, et... [Lire la suite]
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24 avril 2018

Georges Ribemont-Dessaignes (1884 – 1974) : Se confondre

  Se confondre   De rien, choses, naissez, cruelles apparences, Néant, vieux magasin, prends ton enseigne visible.   Et toi, bel univers, si vieux, si jeune, ô monde inconnu, Tu prendras ta place Dans les draps de mon sang, dans les plis de mes mains, Sur la paix de mes lèvres, Je tâcherai de naître à tes apparences, Je t’interrogerai comme il se doit, Je t’aimerai pour toi.   Je ne serai rien, je serai tout, Une herbe, un éphémère, un air, Bételgeuse, une voix –   Non, rien, Le vide, et... [Lire la suite]
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24 avril 2017

Georges Ribemont-Dessaignes (1884 - 1974) : « Il y avait un grand silence… »

  Il y avait un grand silence, car derrière tout ce qui se passe Il ne se passe rien, il y a un grand silence, On entend juste son cœur qui bat, Un cœur qui bat, cela ne se comprend pas, Mais toute cette vie, qu’est-ce donc, Toute cette vie bonne à dormir à l’abandon, La tête couchée sur les pierres Qui ne bougent pas, ne comprennent pas, ne pensent pas Ne dorment ni veillent Ni rêvent, Toute cette vie que les hommes ont comme si on la leur avait      donnée Mais qu’on ne leur a pas donnée, ... [Lire la suite]
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24 avril 2016

Georges Ribemont – Dessaignes (1884 – 1974) : A la tourterelle

  A la tourterelle   Oh,  pourquoi ris-tu, tourterelle des ténèbres ? - Je ris de tes larmes de plâtre, de ton visage sévère, De ton habit d’appariteur, De cette cage d’oiseau prophète Que tu caches dans ton cœur. - O tourterelle, démon noir aux ailes blanches, Mon prince ! - Je ris, quoi, c’est mon chant, le rire, Connais-tu pas l’oiseau-rire ? C’est ma manière à moi d’annoncer l’heure dernière.   Perché sur l’épaule du grand Juge Au bord de Josaphat, Je ris de ton malheur, de ta... [Lire la suite]
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24 avril 2015

Georges Ribemont – Dessaignes (1894 – 1974) : Bohémienne 1940

  Bohémienne 1940    Il n’y a plus de villes, les routes sont pleines Les lits se sont vidés, ô beaux amours déserts, On a vidé la salle et soufflé sur les cendres, On a tiré la nappe et la ville se casse Au flanc de la panique, au sourire du ciel. Allez, berceaux, flottez sur les eaux sans sommeil, Loin d’un nord privé de l’étoile boréale Allez, femmes, volez vers quelles oasis Ou vous dormirez dans les souvenirs d’amour Au coin d’une place lourde et pleine de douleurs Parmi les vains débris de moites... [Lire la suite]
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