20 juin 2023

Fernando Pessoa (1888 – 1935) : Poèmes désassemblés (II) / Poemas Inconjuntos (II)

Statue en bronze de Pessoa par Lagoa Henriques, à la terrasse du café  "A Brasileira", Lisbonne   Poèmes désassemblés (II)   ................................................................ L’effarante réalité des choses est ma découverte de tous les jours. Chaque chose est ce qu’elle est, et il est difficile d’expliquer combien cela me réjouit et combien cela me suffit.   Il suffit d’exister pour être complet.   J’ai écrit bon nombre de poèmes. J’en écrirai bien plus, naturellement. Cela,... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 07:48 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :

20 juin 2022

Fernando Pessoa (1888 – 1935) : Poèmes désassemblés (I) / Poemas Inconjuntos (I)

    Fernando Pessoa par Filipe Xavier (2020)   Poèmes désassemblés (I)   Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre pour voir les champs et la rivière. Il ne suffit pas de ne pas être aveugle pour voir les arbres et les fleurs. Il faut également n’avoir aucune philosophie. Avec la philosophie il n’y a pas d’arbres : il n’y a que des idées. Il n’y a que chacun d’entre nous, telle une cave. Il n’y a qu’une fenêtre fermée, et tout l’univers à l’extérieur ; et le rêve de ce que l’on pourrait voir si... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 01:14 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
20 juin 2021

Fernando Pessoa (1888 – 1935) : Le pasteur amoureux / O pastor amoroso

Billet de banque portugais, 1987 (Collection Joinville / akg-images)     Le pasteur amoureux   Au temps où je ne t’avais pas, j’aimais la Nature ainsi qu’aime le Christ un moine calme... Maintenant j’aime la Nature ainsi qu’un moine calme aime la Vierge Marie, religieusement, à ma façon, comme auparavant, mais d’une autre manière plus émue et plus proche... Je vois mieux les rivières quand je vais avec toi à travers champs jusqu’à la berge des rivières ; assis à tes côtés observant les nuages, je les... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:01 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
20 juin 2020

Fernando Pessoa (1888 – 1935) : Le Gardeur de troupeaux / O Guardador de rebanhos (XXXI - XLIX)

  XXXI Si je dis parfois que les fleurs sourient et s’il m’advient de dire que les fleuves chantent, ce n’est pas que je croie qu’il y ait dans les fleurs des sourires et dans le cours des fleuves des chansons... C’est parce que ainsi je fais sentir davantage aux hommes faux l’existence authentiquement réelle des fleuves et des fleurs...   Comme j’écris pour qu’ils me lisent je me sacrifie parfois à la grossièreté de leurs réactions... Je suis en désaccord avec moi-même, mais je m’absous, parce que je suis... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:01 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
Tags :
20 juin 2019

Fernando Pessoa (1888 - 1935) : Le Gardeur de troupeaux / O Guardador de rebanhos (XI-XXX)

Le gardeur de troupeaux    XI Cette dame à un piano qui est agréable mais qui n’est pas le cours des fleuves ni le murmure que font les arbres...   Pourquoi faut-il qu’on ait un piano ? Le mieux est qu’on ait des oreilles et qu’on aime la Nature.   XII Les bergers de Virgile jouaient du chalumeau et d’autres instruments et chantaient d’amour littérairement. (Ensuite – moi je n’ai jamais lu Virgile et pourquoi donc l’aurais-je lu ?)   Mais les bergers de Virgile, les pauvres, sont... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:08 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
20 juin 2018

Fernando Pessoa : (1888 - 1935) : « Lorsque viendra le printemps... / « Quando vier a Primavera... »

 Le gardeur de troupeaux   Lorsque viendra le printemps, si je suis déjà mort, les fleurs fleuriront de la même manière et les arbres ne seront pas moins verts qu’au printemps passé. La réalité n’a pas besoin de moi.   J’éprouve une joie énorme à la pensée que ma mort n’a aucune importance.   Si je savais que demain je dois mourir et que le printemps est pour après-demain, je serai content de ce qu’il soit pour après-demain. Si c’est là son temps, quand viendrait-il sinon en son temps ? J’aime... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:16 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :

20 juin 2017

Fernando Pessoa (1888 – 1935) : Le Gardeur de troupeaux / O Guardador de rebanhos (I -X)

  Le gardeur de troupeaux  I  Jamais je n’ai gardé de troupeaux, Mais c’est tout comme si j’en  gardais. Mon âme est semblable à un pasteur, elle connait le vent et le soleil et elle va la main dans la main avec les Saisons, suivant sa route et l’œil ouvert. Toute la paix d’une Nature dépeuplée auprès de moi vient s’asseoir. Mais je suis triste ainsi qu’un coucher de soleil est triste selon notre imagination, quand le temps fraîchit au fond de la plaine et que l’on sent la... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:05 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
20 juin 2016

Fernando Pessoa (1888 – 1935) : Passage des heures / Passagem das horas

  Passage des heures 25 mai 1916 Je porte dans mon cœur comme dans un coffre impossible à fermer tant il est plein, tous les lieux que j’ai hantés, tous les ports où j’ai abordé, tous les paysages que j’ai vus par des fenêtres ou des hublots, ou des dunettes, en rêvant, et tout cela, qui n’est pas peu, est infime au regard de mon désir.   L’entrée de Singapour, au petit jour, de couleur verte, le corail des Maldives dans la touffeur de la traversée, Macao à une heure du matin… Tout à coup je m’éveille… ... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 01:37 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
20 juin 2015

Fernando Pessoa (1888 – 1935) : Ajournement / Adiamento

  Ajournement   14 avril 1928.   Après demain, oui, après-demain seulement... Je passerai la journée de demain à penser à après-demain, et ainsi ce sera possible ; mais pas aujourd’hui... Non, aujourd’hui pas moyen ; impossible aujourd’hui. La persistance confuse de ma subjectivité objective, le sommeil de ma vie réelle, intercalé, la lassitude anticipée et infinie, un monde de lassitude pour prendre un tram... cette espèce d’âme... ... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 11:41 - - Commentaires [2] - Permalien [#]
Tags :
20 juin 2014

Fernando Pessoa (1888 -1935) : À la veille de ne jamais partir / Na véspera de não partir nunca

27 septembre 1934   A la veille de ne jamais partir du moins n’est-il besoin de faire sa valise ou de jeter des plans sur le papier, avec tout le cortège involontaire des oublis pour le départ encore disponible du lendemain. Le seul travail, c’est de ne rien faire à la veille de ne jamais partir. Quel grand repos de n’avoir même pas de quoi avoir à se reposer ! Grande tranquillité, pour qui ne sait même pas hausser les épaules devant tout cela, d’avoir pensé le tout et d’avoir de propos délibéré atteint le... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 18:54 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :