02 novembre 2022

Pablo Neruda (1904 – 1973) : « La grande pluie du Sud tombe sur Isla Negra... » / « La gran lluvia del sur cae sobre Isla Negra.

      La grande pluie du Sud tombe sur Isla Negra comme une goutte unique et transparente et lourde, la mer ouvre ses feuilles froides, la reçoit, la terre apprend l’humide destin de la coupe.   Oh mon âme, il faut que tes baisers me donnent cette eau saumâtre, avec le miel du territoire, le parfum qu’a mouillé le ciel aux mille lèvres, la patience sacrée de la mer en hiver.   C’est un appel, toutes les portes s’ouvrent seules, l’eau fait un long récit de rumeur aux fenêtres, le ciel va vers... [Lire la suite]
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02 novembre 2021

Pablo Neruda (1904 – 1973) : Sévérité / Severidad

  Sévérité   Je vous condamne à chier le soir et le matin lisant de vieux journaux et des romans amers je vous condamne à chier repentir et mélancolie et douceâtres après-midi jaunissants.   Je vous condamne à chier en corset et chemise dans vos maisons à bicyclettes et canaris, avec vos paires de fesses chaudes et bleues et vos lamentables cœurs à échéance.   D’un monde naufragé sortent des faits sinistres : fantômes mécaniques et chiens sans museau, ambassadeurs gras comme des roses, débits... [Lire la suite]
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02 novembre 2020

Pablo Neruda (1904 – 19733) : La Ma Nounou / La Mamadre

  La Ma Nounou     La Ma Nounou s’avance dans ses sabots de bois. Au soir d’hier le vent du Pôle a soufflé, les toits se sont brisés, les murs et les ponts se sont effondrés, toute la nuit a hurlé avec ses pumas, et maintenant, en ce matin de soleil glacé, la voici la Ma Nounou donã Trinidad Marverde, douce comme la timide fraîcheur du soleil dans les pays de tempête, lampe menue et s’éteignant, se rallumant pour que tous voient bien le chemin.   O douce Ma Nounou - je n’ai... [Lire la suite]
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02 novembre 2019

Pablo Neruda (1904 – 1973 ) : Le paresseux / El perozoso

    Le paresseux   Continueront voyager choses de métal entre les étoiles des gens s’exténueront monter pour violer la lune douce là-bas fonder leurs pharmacies   En ce temps de vendanges pleines le vin chez nous commence à vivre de la mer à la Cordillère Au Chili dansent les cerises chantent des fillettes obscures et dans les guitares l’eau brille   Le soleil joue à toute porte Et fait miracles pour le blé Le premier vin est rosé Il est doux comme un enfant tendre Le second vin est vin... [Lire la suite]
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02 novembre 2018

Pablo Neruda (1904 – 1973) : « Que ne t’atteigne pas l’air... » / « No te toque la noche... »

  Que ne t’atteigne pas l’air, l’aurore, la nuit, mais seulement la terre, et la vertu des grappes, et la pomme qui pousse en entendant l’eau pure, la résine et la boue de ta terre odorante.   Depuis Quinchamali où tes yeux furent faits jusqu’à tes pieds créés pour moi sur la Frontière tu es la glaise obscure et que je reconnais : tout le blé je le touche à nouveau sur tes hanches.   Et peut-être l’ignorais-tu, mon Araucane, lorsque avant de t’aimer j’oubliai tes baisers qu’il me restait au coeur... [Lire la suite]
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02 novembre 2017

Pablo Neruda (1904 – 1973) : Hauteurs de Macchu-Picchu / Alturas de Macchu-Picchu

  Hauteurs de Macchu-Picchu   VI Alors, j’ai monté sur l’échelle de la terre, Parmi l’atroce enchevêtrement des forêts perdues,   Jusqu’à toi, Macchu-Picchu.   Haute cité de pierres escalières, La demeure, enfin, de ce que la terre Ne dissimula pas sous des vêtements endormis. En toi, comme deux lignées parallèles, Le berceau de l’éclair et celui de l’homme Se balançaient dans un vent d’épines.   Mère de pierre, écume des condors.   Hauts récifs de l’aurore humaine.   Pelle... [Lire la suite]
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02 novembre 2016

Pablo Neruda (1904 – 1973) : Testament d’Automne

      Testament d’Automne   Le poète commence à raconter sa conviction et ses prédilections             Entre mourir et ne pas mourir           j’ai pris parti pour la guitare           et dans cette intense profession           mon cœur n’a pas de cesse,           parce que... [Lire la suite]
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02 novembre 2015

Pablo Neruda (1904 – 1973) : Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée / Veinte poemas de amor y una canción desesperada

  Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée   Les vingt poèmes d’amour I Corps de femmes, blanches collines, cuisses blanches, l’attitude du don te rend pareil au monde. Mon corps de laboureur sauvage, de son soc a fait jaillir le fils du profond de la terre.   Je fus comme un tunnel. Déserté des oiseaux, la nuit m’envahissait de toute sa puissance. Pour survivre j’ai dû te forger comme une arme Et tu es la flèche à mon arc, tu es la pierre dans ma fronde.   Mais passe l’heure de la vengeance,... [Lire la suite]
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02 novembre 2014

Pablo Neruda (1904 – 1973) : Dernières volontés / Disposiciones

    Dernières volontés      Mes compagnons, enterrez-moi à l’Ile Noire,    face à la mer que je connais, face aux âpres surfaces    de pierre et de vague que mes yeux perdus    ne reverront jamais.                                     Chaque journée de l’océan    m’apportait le brouillard... [Lire la suite]
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