09 janvier 2023

Paol Keineg (1944 -) : Boudica (21-40)

Paol Keineg. Photo Camille Manfredi   Boudica   ..................................................................................................................   21      Toutatis, Thanatos, les divinités elliptiques, biodégradables. L’aileron des requins sur la mer, entre Ouessant et l’île des Pommes.        L’extinction de quelques tribus calamiteuses ne saurait émouvoir Rome. Suetonius peut ravager l’île verte, la plaine des genêts en fleur. La Commune ... [Lire la suite]
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09 janvier 2022

Paol Keineg (1944 -) : Boudica (1-20)

  Boudica          Accompagnée de ses filles, Boudicca fit la tournée des tribus montée sur un char. Partout, elle proclamait que les Bretons avaient l’habitude d’aller au combat sous le commandement des femmes. Ce n’était pas la descendante des grands ancêtres, impatiente de venger sa fortune et son royaume perdus, qui venait à eux, mais plutôt une simple femme, qui se battait pour sa liberté perdue, son corps meurtri et pour la virginité profanée de ses filles. La cupidité des... [Lire la suite]
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06 juillet 2021

Paol Keineg (1944 -) : Sans esprit de retour

  Sans esprit de retour   1. A Guy Etienne   Le journal parle du « rythme des saisons ». Le dictionnaire fonctionnaire raconte que rythme et rime ont la même origine, et je me demande comment vient   le bonheur de créer au plus juste des mots nouveaux. Reste qu’il est difficile de prendre congé des bonheurs réels du passé   quand dépaysé on a pris dans la gueule crise sur crise En ce jardin d’avril je peux encore découvrir l’Amérique,   ses anciens noms, ses mensonges, er... [Lire la suite]
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09 janvier 2021

Paol Keineg (1944 -) : « Je souris... » / « Mousc’hoarzhin a ran... »

  Je souris Je m’invente un petit rire détaché Je ne termine pas mes phrases Je souris – Pour mieux huiler mes rapports sociaux Je fais semblant d’être un autre Et je souris Je m’invente trois ou quatre visages Devant derrière sur les côtés Qui parlent tous à la fois et sourient Je me perds dans la cacophonie De ma triplicité souriante Vers dix heures du soir mes visages pivotent Et se superposent en un masque de mort   Mousc’hoarzhin a ran Kavout a ran ur c’hoarzhig neuziet-skañv Hag a ziskouez mat n’on... [Lire la suite]
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09 janvier 2020

Paol Keineg (1944 -) : Dahut

  Dahut        Parce qu’ils n’ont pas compris que la vie est ce lourd sac de cailloux à faire passer de l’autre côté de la montagne,      parce qu’ils n’ont pas compris que la vie est le combat du blaireau dans l’argile compacte,      parce qu’ils n’ont pas compris que la vie n’est pas l’économie des sens et des actes en pays tempéré,      ils gagnent à mourir. J’ouvrirai les vannes comme on s’ouvre les veines, ... [Lire la suite]
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09 janvier 2019

Paol Keineg (1944 -) : Le poème du pays qui a faim

  Le poème du pays qui a faim   Bonjour à vous gens de ces maisons bonjour bonjour et permettez que j’enlève mon chapeau que je le range avec mes sabots et puisque me voilà bonjour au trépied bonjour au sucrier bonjour au bank débordant d’envers du décor      de dessous de cartes et de courants d’air bonjour au vaisselier de mon âme où les coqs      pavoisés se parent de la rose des bruyères      dans une odeur de houx bonjour au sabotier... [Lire la suite]
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08 janvier 2018

Paol Keineg (1944-) : « Quand j’étais jeune… » / « Pa oan bihan… »

  Quand j’étais jeune Mes maîtres chaque matin Me lavaient le cerveau Je plaçais ma tête Sous la bouche de la pompe Et mes maîtres aimés Me débarbouillaient le visage Ils me grattaient le cerveau A la brosse à chiendent On me tenait par les bras Parce qu’à cet âge-là On n’aime pas la grande eau A la maison je montrais fièrement Mon cerveau propre à mes parents Je courais rendre visite à nos voisins Qui louaient ma propreté Aujourd’hui tous les cerveaux sont propres A cause des laveries automatiques.   ... [Lire la suite]
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09 janvier 2016

Paol Keineg (1944 -) : « L’auge a poussé dans la muraille… »

  L’auge a poussé dans la muraille rectangulaire, indifférente et humble. Pierre sereine ignorant le ciel bleu si confiante en l’obscurité de son grain. Elle méprise les problèmes de l’âme. Nous avons appris d’elle la présence Impassible de la matière, la petite peur de l’homme en face de la réalité. Pierre vulnérable fermée aux sollicitations de nos doigts.   Lieux communs, suivi de Dahut Editions Gallimard, 1974 Du même auteur : Hommes liges des talus en transe (09/01/2014) Kerzaniel / Kerouzac’h /... [Lire la suite]
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09 janvier 2015

Paol Keineg (1944 - ) : Kerzaniel / Kerouzac'h / Penn ar menez

  Kerzaniel        Je serre contre moi les petites fermes tristes pressées de chardons et d’herbes coupantes,      les petites fermes éteintes à l’heure où grandit l’haleine des hiboux et les étoiles,      à l’heure où brûle l’eau des étoiles, quand les marécages s’embroussaillent de blaireaux et de sangliers,      les hommes assis sous le noyer ploient sous le poids du silence,      les veaux échappés s’ouvrent... [Lire la suite]
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09 janvier 2014

Paol Keineg (1944 - ) : Hommes liges des talus en transe

    Il pleut sur les coqs de bruyère Il pleut sur les constellations de bouleaux blancs Il pleut sur les charrues matinales barbouillées de terre glaise Il pleut sur le pain chaud au sortir des fours visités d'un gros feu tranquille Il pleut sur le poitrail des chevaux rubiconds Il pleut à verse sur la pelouse des toits lacustres baignés de merles et de bouvreuils Il pleut sur les femmes obstinées à emplir les églises par l'entonnoir des porches Il pleut sur les planchers d'aiguilles de sapin sur l'escalier des... [Lire la suite]
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