25 avril 2023

Louis Guillaume (1907 - 1971) : « Vois la nuit du cheval... »

  Vois la nuit du cheval qui court sur la forêt. Les oiseaux sans frayeur transformés en étoiles font refleurir leurs nids au sommet des montagnes. Chaque rose est un galet d’or sous les torrents. Tu pars, je t’accompagne et nous marchons sur l’eau. Le fleuve est retourné vers la neige éternelle. Dans les sapins, les yeux des biches nous caressent. Entre l’arbre et le sol cette couche de rêve, entre la branche et l’air ces pépites d’espace, Le ciel est une ruche et nous goûtons son miel. Nous cueillons le silence... [Lire la suite]
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23 mars 2022

Louis Guillaume (1907 -1971) : Feux couvés par la grotte

  Feux couvés par la grotte Qu’un torrent frôle. Le vent joue Sur ce clavier de flammes. Montagnes en banc de brume. Personne n’est venu Aux rendez-vous du soir. Sous la neige, une charrue Rêve de sillons brûlés. Les galets du lit bossuent Le courant. Rails Pour la fuite d’un regard. Ocelles fauves, Larmes de cire, Brandons votifs, Rongent la berge. Les fumées, les berceaux, Dérivent comme l’eau.   Agenda, Editions Subervie,1970 Du même auteur : Le jour tout neuf (16/06/2014) Incertitudes... [Lire la suite]
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22 mars 2021

Louis Guillaume (1907 – 1971) : L’arbre des morts

 L’arbre des morts    L’arbre des morts part pour la haute mer ses feuilles sont poissons de métal souple ses fruits bateaux qui ne reviendront pas.   Les gisants d’ombre attachés au rivage : maisons, tombeaux, rochers , débarcadères soufflent dans son branchage un vent de pierre.   Sa chevelure fend le phosphore et les algues les étoiles filantes dérivent dans sa sève parmi tous les feux de la terre.   Il est le grand fleuve de lave le serpent d’or au sein des lames il est l’éclair... [Lire la suite]
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22 mars 2020

Louis Guillaume (1907 - 1971) : L’Oiseau d’écume

Burin de Marc Dautry   L’oiseau d’écume à Pierre Loubière. L'oiseau d'écume et de sel qui lie en sa parenthèse le roc, la mer et le ciel, l'oiseau qui jamais ne meurt et déploie sa blanche fleur quand se lève le soleil, l'oiseau s'endort sur la grève. Et c'est son envol de braise qui vient traverser mes rêves, qui penche dans le lointain les voilures du couchant quand je m'évade immobile à la recherche de l'île où mes morts sont souriants. L'oiseau de neige et de vent s'est posé sur ma fenêtre. À la... [Lire la suite]
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16 juillet 2015

Louis Guillaume (1907 -1971) : Incertitudes

      Incertitude. Où la voix Dira le mot, la vie Recommencera. Pour l’instant Rien qu’une attente. Un désir Qui n’ose s’avouer Désir. Une aube Oublieuse de la nuit Mais qui doute du jour. Tout pourrait rester ainsi Entre rêve et sang, Souffle et pierre. N’avoir qu’une conscience, L’angoisse. N’être qu’un remous De néant. Mais, la parole Enfin gorgée de silence, Voici que sur le fond Blême du matin se lève Un soleil sur de sa fin.    Agenda, Editions Subervie,1970 Du même... [Lire la suite]
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16 juin 2014

Louis Guillaume (1907- 1971): Le jour tout neuf

Le jour tout neuf   Le jour tout neuf est là. Il ne sait pas encore Qu’il est né. Sur la mer et le sable, il s’allonge Et, travaillé par l’ombre, il poursuit son sommeil Jusqu’au soir. Le couchant alors lui fait sentir Qu’il a vécu, qu’il part et qu’il est illusoire Autant que le cœur noir du silence est réel.   Cependant les oiseaux vont déployer leurs ailes, Les enfants vont sourire aux volets de l’aurore. Statue aux yeux vivants où fermente le rêve, L’homme va s’enliser dans les bruits de la ville. Il n’a... [Lire la suite]
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