30 juin 2022

Jacques Dupin (1927 – 2012) : Enoncé (1)

Jacques Dupin,  années 1980. Collection : Dublin City Gallery The Hugh Lane © The Estate of Francis Bacon   Enoncé (1)   Comme s’il fallait se noyer pour entendre   là, dort l’écrit retenu bridé             le crissement de la nervure de la langue     un desserrement de la langue cruciforme   que sa jubilation troue que son désarroi relance     l’orage aveugle la table le corps se volatilise   Le sang se... [Lire la suite]
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20 octobre 2020

Jacques Dupin (1927 – 2012) : Malevitch

  Malevitch     Fatal     /     comme en un glissement pur violent      / premier visage     diagone     percer ce rempart      et jaillir     /     que le rouge et le blanc s’affrontent   /   et s’annulent ... [Lire la suite]
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27 juillet 2019

Jacques Dupin (1927 – 2012) : « Se lever tôt... »

  Se lever tôt, se coucher tard, restreindre l’espace de réparation   retrouver                     le souffle des mots perdus hors de la cage d’air   comme un cheval qui se bat contre les taons, le hasard, contre les mouches ... [Lire la suite]
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28 juillet 2018

Jacques Dupin (1927 – 2012) : Chapurlat

                    Chapurlat   L’éclat – l’enfance – des calcaires après l’orage, l’éclat d’une récitation de pierres au sommet des labours...   - quand se dessine, et saigne, et commence de battre comme altercation, et fugue, sous les tempes, le réticulaire espace attisé, -   Recrachant l’air monstrueux, il marche, il compte : - l’écart approprié, le débours de son pas détruit...   Evadé de la trame retorse ... [Lire la suite]
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28 juillet 2017

Jacques Dupin (1927 – 2012) : Le règne minéral

  Le règne minéral   Dans ce pays la foudre fait germer la pierre.   Sur les pitons qui commandent les gorges  Des tours ruinées se dressent  Comme autant de torches mentales actives  Qui raniment les nuits de grand vent  L'instinct de mort dans le sang du carrier. Toutes les veines du granit  Vont se dénouer dans ses yeux.     Le feu jamais ne guérira de nous   Le feu qui parle notre langue   Gravir Editions Gallimard, 1963 Du même auteur : ... [Lire la suite]
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28 juin 2016

Jacques Dupin (1925 – 2012) : « Expérience sans mesure… »

       Expérience sans mesure , excédante, inexpiable, la poésie ne comble pas mais au contraire approfondit toujours davantage le manque et le tourment qui la suscitent. Et ce n’est pas pour qu’elle triomphe mais pour qu’elle s’abîme avec lui, avant de consommer un divorce fécond, que le poète marche à sa perte entière, d’un pied sûr. Sa chute, il n’a pas le pouvoir de se l’approprier, aucun droit de la revendiquer et d’en tirer bénéfice. Ce n’est qu’accident de route, à chaque répétition... [Lire la suite]
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27 juin 2015

Jacques Dupin (1927 – 2012) : Grand vent

Grand vent    Nous n’appartenons qu’au sentier de montagne Qui serpente au soleil entre la sauge et le lichen Et s’élance à la nuit, chemin de crête, À la rencontre des constellations. Nous avons rapproché des sommets La limite des terres arables. Les graines éclatent dans nos poings. Les flammes rentrent dans nos os. Que le fumier monte à dos d’hommes jusqu’à nous ! Que la vigne et le seigle répliquent À la vieillesse du volcan ! Les fruits de l’orgueil, les fruits du basalte Mûriront sous les... [Lire la suite]
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28 juin 2014

Jacques Dupin (1927 - 2012 ) : " j'ai cru rejoindre par instants..."

    J’ai cru rejoindre par instants une réalité plus profonde comme un fleuve la mer, occuper un lieu, du moins y accéder de manière furtive, y laisser une empreinte, y voler un tison, un lieu où l’opacité du monde semblait s’ouvrir au ruissellement confondu de la parole, de la lumière et du sang. J’ai cru traverser vivant, les yeux ouverts, le noeud dont je naissais. Une souffrance morne et tolérable, un confort étouffant se trouvaient d’un coup abolis, et justifiés, par l’illumination fixe de quelques mots... [Lire la suite]
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