Encre sur papier, sur rouleau,par Jiang Zahoe (1904 - 1986)
En contemplant la plaine
L’automne limpide se déploie sans limites ;
A l’horizon naissent des couches de nuées.
Au loin, les eaux se mêlent au ciel clair ;
Dans un brouillard épais, une ville isolée.
De rares feuilles tombent encore au vent ;
Le soleil se noie derrière la ligne des monts.
Comme elle tarde à rentrer, la grue solitaire !
Les corbeaux du soir occupent déjà la forêt.
Traduit du chinois par Florence Hu-Sterk
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Face à la neige
Les morts récents se plaignent de la guerre ;
Vieillard solitaire, je marmonne et broie du noir.
Les nuages confus s’abaissent au crépuscule ;
La neige danse dans le vent qui tournoie.
La calebasse jetée à terre, le vase à vin se vide ;
Dans le fourneau, le feu encore rougeoie.
Des différentes préfectures, aucune nouvelle ;
Triste, pour écrire des mots en l’air, je m’assois.
Traduit du chinois par Florence Hu-Sterk
in, « Anthologie de la poésie... [Lire la suite]
Vers brisés
Fleuve rapide où la lune
déplace les pierres
Torrent pur où le nuage
rapproche les fleurs.
L’oiseau se pose il connaît
la route habituelle
Pour la voile de passage
quel gîte ce soir ?
Traduit du chinois par Jean-Pierre Diény
In, Jean-Pierre Diény « Jeux de montagnes et d’eaux,
quatrains et huitains de Chine »
Editions... [Lire la suite]
Village près d’une rivière
Eau claire, méandres qui enserrent le village.
Longues journées d’été où tout est poésie.
Sans crainte, vont et viennent les couples d’hirondelles ;
Les mouettes, les unes contre les autres, dans l’étang.
Ma vieille épouse dessine un échiquier sur papier.
Mon fils, pour pêcher, tord son hameçon d’une aiguille.
Souvent malade, je cherche les plantes qui guérissent :
Quoi d’autres peut-il désirer, mon humble corps ?
Traduit du chinois par... [Lire la suite]