06 août 2023

Robert Desnos (1900 – 1945) : « Comme une main à l’instant de la mort... »

    Dessin de Pierre Kobel     Comme une main à l’instant de la mort et du naufrage se dresse comme les rayons du soleil couchant, ainsi de toutes parts jaillissent tes regards.      Il n’est plus temps, il n’est plus temps peut-être de me voir,      Mais la feuille qui tombe et la roue qui tourne te diront que rien n’est perpétuel sur terre,      Sauf l’amour,      Et je veux m’en persuader.      Des... [Lire la suite]
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06 août 2022

Robert Desnos (1900 -1945) : Les sources de la nuit

Robert Desnos, camp de concentration de Theresienstadt (Terezin), 1945.   Les sources de la nuit   Les sources de la nuit sont baignées de lumière. C’est un fleuve où constamment boivent des chevaux et des juments de pierre en hennissant.   Tant de siècles de dur labeur aboutiront-ils enfin à la fatigue qui amollit les pierres ? Tant de larmes, tant de sueur, justifieront-ils le sommeil sur la digue ?   Sur la digue où vient se briser le fleuve qui va vers la nuit, où le rêve abolit la pensée. ... [Lire la suite]
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06 août 2021

Robert Desnos (1900 – 1945) : La belle que voilà

  La belle que voilà     quand l'âge aura flétri ces yeux et cette bouche quand trop de souvenirs alourdiront ce cœur quand il ne restera pour bercer dans sa couche ce corps aujourd'hui beau que des spectres moqueurs   quand la poussière infecte en recouvrant les choses vêtira d'un linceul les désirs abolis quand l'amour plus fané qu'en un livre une rose ne sera plus qu'un nom sous des portraits pâlis   quand il sera trop tard pour n'être plus cruelle quand l'écho des baisers et... [Lire la suite]
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06 août 2020

Robert Desnos (1900 -1945) : « Hors du manteau, la lumière... »

  Hors du manteau, la lumière De ta chair, nymphe Calixto, En pleine étoile se libère Du clair du jour et nous éclaire Tard ou, suivant la saison, tôt. Mais qu’importe si l’on préfère, Jailli du manteau de ta chair, Ton cœur lui-même sombre et clair.   Que l’éclat sombre sur les rives Où ta chair décline un couchant Erotique au ciel où s’inscrivent Nord, Sud, Est, Ouest et leurs dérives Et les ourses qui dans ce champ Vont brouter des herbes cursives, Aurores, nuages, lueurs Et boire aux rêves les sueurs. ... [Lire la suite]
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06 août 2019

Robert Desnos (1900 – 1945) : De la rose de marbre à la rose de fer

Robert Desnos en 1924   De la rose de marbre à la rose de fer   La rose de marbre immense et blanche était seule sur la place déserte où les      ombres se prolongeaient à l’infini. Et la rose de marbre seule sous le soleil      et les étoiles était reine de la solitude. Et sans parfum la rose de marbre sur     sa tige rigide au sommet du piédestal de granit ruisselait de tous les flots du      ciel. La lune s’arrêtait pensive en son cœur... [Lire la suite]
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06 août 2018

Robert Desnos (1900 – 1945) : Baignade

Robert Desnos endormi photographié par Man Ray   Baignade     Andromède, au matin, sur la plage, a donné Rendez-vous à tous ceux qui veulent se baigner Dans la mer fraîche éclose, enceinte de lumière. L’étoile brille encor, qu’arrive, la première, Rosemonde aux beaux seins qui, seule, se dévêt Et livre son corps nu, que roussit le duvet, Aux dernières lueurs de la nuit, aux prémices De l’aube qui se dresse au fond des précipices. Sabine la rejoint, tige en fleur qui jaillit D’un flot de linge, par le vent... [Lire la suite]
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06 août 2017

Robert Desnos (1900 – 1945) : Infinitif

  Infinitif   Y mourir ô belle flammèche y mourir voir les nuages fondre comme la neige et l’écho origines du soleil et du blanc pauvres comme Job ne pas mourir encore et voir durer l’ombre naître avec le feu et ne pas mourir étreindre et embrasser amour fugace le ciel mat gagner les hauteurs abandonner le bord et qui sait découvrir ce que j’aime omettre de transmettre mon nom aux années rire aux heures orageuses dormir au pied d’un pin grâce aux étoiles semblables à un numéro et mourir ce que j’aime au bord... [Lire la suite]
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06 août 2016

Robert Desnos (1900 – 1945) : O douleurs de l’amour !

  O douleurs de l’amour !   O douleurs de l’amour ! Comme vous m’êtes nécessaires et comme vous m’êtes chères. Mes yeux qui se ferment sur des larmes imaginaires, mes mains      qui se tendent sans cesse vers le vide. J’ai rêvé cette nuit de paysages insensés et d’aventures dangereuses      aussi bien du point de vue de la mort que du point de vue de la      vie qui sont aussi le point de vue de l’amour. Au réveil vous étiez présentes, ô... [Lire la suite]
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06 août 2015

Robert Desnos (1900 – 1945) : Les espaces du sommeil

    Les espaces du sommeil   Dans la nuit il y a naturellement les sept merveilles du monde    et la grandeur et le tragique et le charme. Les forêts s’y heurtent confusément avec des créatures de    légende et cachées dans les fourrés. Il y a toi. Dans la nuit il y le pas le promeneur et celui de l’assassin    et celui du sergent de ville et la lumière du réverbère et    celle de la lanterne du chiffonnier. Il y a toi. Dans la nuit passent les trains et les bateaux... [Lire la suite]
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06 août 2014

Robert Desnos (1900-1945) : J’ai tant rêvé de toi

J’ai tant rêvé de toi        J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.      Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chère ?      J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être.      Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante  et me... [Lire la suite]
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