11 mai 2023

Francisco Brines (1932 -) : L’œil solitaire de la nuit

  L’œil solitaire de la nuit   Derrière la vitre, l’air obscur est un vol qui va nulle part et que personne n’interrompt, tout est un triangle vide, un silence, que je veux percer. Un oiseau d’ombre que je ne vois pas passe entre les eucalyptus et les astres, et de ses ailes il heurte le vide : sourde est l’aile de la vie, rude est l’aile de mort. Il a déjà investi la nuit, et de là il frappe ma poitrine et mes entrailles, et maintenant on entend le silence pénétrer, et demeurer, dans le triangle, là... [Lire la suite]
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11 mai 2022

Francisco Brines (1932 -) : Vers épiques / Versos épicos

por Ramón Palmeral.   Vers épiques (Virgile à Trapani.)   Presque tout nu sous la flamme du jour Je regarde la mer, solide, ouverte par les bras Vigoureux de nageurs pleins de jeunesse Aux bords de Trapani. Et entourés de gens indifférents, ces deux là-bas Aux yeux ardents, A l’air heureux, à l’écart. Qui chantera l’amour si ce n’est le poète ? De son lieu solaire un jeune, un étranger Vous observe en lumière bienveillante, Et rend grâce à la vie de témoigner de vos beautés.   Ici eut lieu, sous ce... [Lire la suite]
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11 mai 2021

Francisco Brines (1932 -) : Scène secrète

  Scène secrète   Les yeux troublés par la solitude et le désespoir (aux heures intruses de la nuit qui déversent leur silence, leur froid clandestin dans la maison déserte), regardent, contournent quelques ombres floues, dans le vide morne de toute une vie. Personne n’est témoin de cette lutte sourde de l’homme avec la peur, du cœur avec la cendre, d’un ardent désir avec son inutilité.   Dans cette détresse, qu’est son âme, il cherche la compagnie d’un miroir où, en sordide écume, fixer sa face, et... [Lire la suite]
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10 mai 2020

Francisco Brines (1932 -) : « Le balcon donne sur le jardin... » / « El balcón da al jardín... »

  Le balcon donne sur le jardin. Les murs bas et harmonieux. Le grand portail fermé. Un homme entre sans lumière, il écrase les buissons de jasmins, ses pieds gémissent, il ne regarde rien. Septembre recouvre la terre, de lents nards montent et les pigeons élèvent de leurs ailes l’air, le soleil, et la mer repose tout près. Le vent ne brûle plus. Dans ses pas, l’eau arrose lentement l’alentour, les seringas s’offrent en chœur. Les insectes grimpent pour vivre sur les feuilles. Une barbe repose sur sa poitrine, il... [Lire la suite]
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11 mai 2019

Francisco Brines (1932 -) : Le pacte qui me reste

  Le Pacte qui me reste   Comment rendre à ma vie la lumière du matin, les larmes nocturnes, la frayeur de la mer, les silences du merle, le temps d’un soirée interminable ?   Et comment rendre leurs différences à la douleur et au bonheur, et les aimer tous deux d’égale façon car ne sont-ils pas le piment de la vie ?   Quand l’âge devient un naufrage, que le jour est un pétale, et qu’il reste peu de roses, il est impossible que le monde soit exhumé.   Trouve-toi deux yeux,... [Lire la suite]
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11 mai 2018

Francisco Brines (1932 -) : Quand je suis encore la vie / cuando yo aún soy la vida.

  Quand je suis encore la vie A Justo Jorge Padrón     La vie m’entoure, comme durant ces années maintenant perdues, après la magnificence d’un monde éternel. La rose estafilade de la mer, les couleurs estompées des jardins, le fracas des pigeons dans l’air, la vie autour de moi, quand je suis encore la vie. Avec la magnificence d’autrefois, les yeux vieillis, et un amour lassé.   Quelle espérance à présent ? Vivre ; et aimer, tandis que le cœur s’épuise, un monde fidèle, bien que... [Lire la suite]
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11 mai 2017

Francisco Brines (1932 -) : Se regardant dans la fumée / Mirándose en el humo

  Se regardant dans la fumée        Quand l’homme a planté son menton dans sa main et fermé les yeux pour voir la fumée de sa vie, il n’a vu qu’une succession de gestes, de pas fatigués,      des ombres,   des ombres : là-bas, en un point de sa vie, une terreur, et, plus terrible encore, les joies maintenant vaines. Si quelques ombres luttent pour retrouver une forme (elles, qui furent pour lui plus vivantes que sa propre vie), dans sa mémoire le temps les... [Lire la suite]
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