21 février 2023

Inger Christensen (1935 – 2009) : Le for intérieur

  Le for intérieur   L’obscurité gargouille à travers pays et poumons le vent rebat les lieux communs le lieu dans la bouche où les cris font la queue le lieu où l’espoir refuse de mourir nous trahissent silencieux et inertes dans le monde où tout est valeur nous prêtent des paroles que rien n’est valable   L’obscurité entre et sort de la tête rien n’y entre, rien n’en sort les arbres ramifient chaque branche du sang, oxygènent l’inquiétude de nuit et de vent la nuit et le vent du néant   Je... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:02 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :

21 février 2022

Inger Christensen (1935 – 2009) : Il

    Il   Il est une pièce minuscule, cachée           dans la source de l’espérance Il est un matin le rouge du soleil           la dernière couleur que j’oublierais Il est dans le trèfle précoce ce que je           trouve très tôt sans chercher Il est une fissure dans la terre de l’hiver           printemps obstiné, bouche d’eau ... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:05 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
21 février 2021

Inger Christensen (1935 – 2009) : Lumière

Lumière   I Je reconnais là une clairière dans la langue les mots refermés sont là pour être aimés pour être répétés jusqu’au simple Un cygne replié sur un œuf est encore en nous un écho de création Et le cygne enlève ton œil vers le soleil encore une fois présage d’un miracle   On peut dans le mot reconnaître la lumière acte incroyable de l’homme à la femme Un mot qui change ton âme en cygne : juste asse simple pour former un œuf. La langue qui se replie dans l’œuf, ses ailes portent de la... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:01 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
27 octobre 2015

Jørgen Gustava Brandt (1929 – 2006) : « Moi, je suis Chérubin… »

      (…) Moi, je suis Chérubin, allongé sur la grève sous un saule qui danse comme un derviche… Et si j’avais une calebasse géante, je partirais avec elle sur l’océan…   Mais je suis faible et silencieux, rien ne m’épuise, rien ne m’efface dans le poids et la moiteur de l’odeur de mort des profondeurs, pourriture, défloration, sang, maternité, arôme de délices… Sans honte, nu au bord de la mer…   Mer , tout à l’heure, j’étais mortel… (Au loin, derrière moi, Le tempo correct étouffé,... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 08:57 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :