22 novembre 2023

Giambattista Marino (1569 - 1625) : Esclave / Schiava

Gravure (Ecole allemande). Private Collection / bridgemanimages.com   Esclave   Noire, oui, pourtant tu es belle entre les belles Ô prodige charmant de nature et d’amour ; Près de toi l’aube est grise, et la pourpre et l’ivoire Sont surpassés et obscurcis par ton ébène.   Quand donc, où donc le monde antique ou celui-ci Ont-ils pu voir jamais, ont-ils jamais senti Clarté si vive issue d’une encre ténébreuse, Ou d’un bois calciné jaillir si pure flamme ?   Asservi à qui m’est servante, j’ai... [Lire la suite]
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01 novembre 2023

Giuseppe Ungaretti (1888 – 1970) : Somnolence / Sonnolenza

Giuseppe Ungaretti en 1917.   Somnolence Ces monts, bossués, Se sont couchés, Dans le noir des tombes Il n’y a plus rien Qu’un gargouillis De grillons qui m’atteint Et il voisine Avec mon inquiétude.   Traduit de l’italien par Sicca Venier in, « Poètes d’Italie, Anthologie » Editions de La Table Ronde, 1999 Du même auteur :   Où la lumière / Dove la luce (20/11/2014)   La Pitié / La Pietà (13/05/2016) Les fleuves / I fiumi (13/05/2017) Vanité/ Vanità (13/05/2018) J’ai... [Lire la suite]
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19 octobre 2023

François Pétrarque / Francesco Petrarca (1304 - 1374) : « La douceur des coteaux... » / « Je dolci colli... »

  La douceur des coteaux que je hante toujours, Même en quittant ces lieux que je ne puis quitter, M’accompagne partout où je vais, emportant Ce fardeau qui m’est cher et qu’Amour m’a livré.   Je m’étonne souvent, lorsqu’à part moi j’y songe Que j’ai beau voyager, mais demeure soumis A cet aimable joug vainement secoué : Dès lors que j’en suis loin, je n’en suis que plus proche.   Je suis semblable au cerf que la flèche a blessé : Il fuit, le trait mortel enfoncé dans son flanc ; Sa course... [Lire la suite]
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14 octobre 2023

Cino da Pistoia (1270 – 1336) : « Si jusqu’au sol le visage j’incline... » / « Se ’l viso mio alla terra s’inchina... »

  Si jusqu’au sol le visage j’incline Et de vous voir combien peu me rassure, Dame, ma Reine, et si haute et si pure, Sachez la peur qui m’étreint la poitrine.         Votre beauté, céleste pèlerine Parmi nous ici-bas, vainc ma nature   Tant que, vous apercevant d’aventure, Toutes mes vertus tombent en ruine.   Si bien que Mort, qu’en moi je porte armée Dure me combat sans user grand valeur Et me demeure, et qu’il y pleut et tonne !   Alors commence à pleurer... [Lire la suite]
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06 octobre 2023

Salvatore Quasimodo (1901 – 1968) : Glendalough

Potrtait de Salvatore Quasimodo, par Renato Birolli. Huile sur toile, 1942. Narodna Galerija, Ljubljana (Slovénie)     Glendalough   Les morts de Glendalough sous leurs croix celtiques regardent depuis un mont changeant de nuages noirs et courts. Ils disent qu’ils fuient le printemps, ils écoutent lentement les averses de pluie et les ombres des corbeaux qui passent et suivent là-haut des paroles blanches d’occident. Ils sont amis, ces morts de ravins, compagnons de la mer  qui au-delà plie sous... [Lire la suite]
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13 août 2023

Eugenio Montale (1896 -1981) : « Ne nous demande pas le verbe... » / « Non chiederci la parola... »

  Ne nous demande pas le verbe qui pourrait Equarrir notre esprit informe et l’éclairer En lettres de flamme et briller comme un crocus, Perdu dans la poussière d’un pré.   Ah, l’homme qui s’en va en toute confiance Et en accord avec les autres et lui-même Et qui n’a nul souci de son ombre qu’imprime Sur un mur décrépi la canicule.   Ne nous demande pas la formule Qui t’ouvrirait des mondes, mais plutôt Des syllabes tordues, sèches comme un rameau ; Nous ne pouvons te dire aujourd’hui que... [Lire la suite]
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01 août 2023

Andrea Zanzotto (1921 – 2011) : « Tendresse. Caresse.... » / « Dolcezza. Carezza... »

    Tendresse. Caresse. Petites gifles en toute quiétude.                                                Doigté froid sur la vitre. Drapeaux petits vents / vitres intenses. ... [Lire la suite]
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31 juillet 2023

Alfonso Gatto (1909 – 1976) : Cendres / Cenere

  Cendre   Ce que nous ne savons pas comme un rêve, comme la pluie, descend le soir dans le cœur. Le froid concentre sur les choses la lumière, la misère sans fin des journaux abandonnés dans les rues, noms, faits perdus, à peine nés, cendre.   Ce que nous ne savons pas comme un train seul au monde touche avec les fantômes aux maisons de brumes : de loin un tintement de grelots, le char des nuits sereines.   Ce que nous ne savons pas comme le froid, comme la neige, descend sur les tombes. ... [Lire la suite]
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22 juillet 2023

Cielo d’Acalmo (XIIIème siècle) : Contraste / Contrasto

  Contraste   « Fraîche rose embaumée, qui éclos en été, Les femmes te désirent, filles ou mariées Tire-moi du brasier si ton cœur a pitié.      Pour vous, belle dame, l’amour      Me ronge la nuit et le jour.   - A te ronger d’amour tu fais grande folie : Tu peux semer au vent et labourer la mer, Amasser à toi seul tous les bien de la terre,      Tu ne m’auras pour rien au monde :      J’aimerais mieux me faire... [Lire la suite]
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16 mai 2023

Chiaro Davanzati (XIIIème siècle) : La femme angélisée

  La femme angélisée   Ô douce élue, point je ne m’en étonne, Si vous êtes pour moi la fleur des fleurs Ou si toute beauté, votre vertu L’éclipse, tant elle est incomparable.   L’étoile du matin, me semble-t-il, A votre éclat et plus je vous regarde, Plus votre amour, noble et toute droiture, Spontanément atteint la perfection.   Aussi bien, chaque fois que je contemple Votre visage clair, moi, je suis sûr Que vous, vous n’êtes pas femme incarnée,   Mais je pense qu’en sa majesté Dieu A,... [Lire la suite]
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