21 mai 2023

José Carlos Becerra (1936- 1970) : Isaïe 33

  Isaïe 33   Malheur à toi qui saccages et jamais ne fut saccagé. Tu as savouré la soif et la faim d’autrui, tu as offusqué et tu as brisé. Ainsi as-tu entendu le bruit de tes pas : en marchant comme si tu écrasais des insectes.   Tu t’es bâti une demeure bien confortable à l’étage le plus élevé de ton idée du monde. Dieu habitait tes taches de rousseur, ta bonne santé, ton placard bien pourvu de réponses à tout.   Ta bouche s’est complu dans ton discours à autrui, mais tu ne voyais que tes... [Lire la suite]
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10 février 2023

Octavio Paz (1914 - 1998) : La vie tout simplement / La vida sencilla

  La vie tout simplement   Appeler le pain par son nom - et que se pose sur la nappe le pain de chaque jour ; faire la part du feu, donner à nos rêves, au bref paradis, à l’enfer, au corps et à la minute ce qu’ils réclament ; rire comme rit la mer, comme le vent rit, sans que le rire sonne comme des bris de verre ; boire et dans l’ivresse posséder la vie ; danser sans perdre le tempo ; toucher la main d’un inconnu par un jour de pierre et d’agonie et que cette main ait la fermeté que... [Lire la suite]
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07 octobre 2022

Monica Mansour (1946 -) : « Je veux écrire des mots d’oiseaux... » / « quiero escribir palabras de ave... »

  Je veux écrire, mais c’est de l’écume qui sort. César Vallejo   Je veux écrire des mots d’oiseaux faire éclater le nid pour sortir hors du bois écrire des mots d’échardes fines sur l’asphalte qui attendent l’été pour émigrer écrire des mots rouges de bouches ouvertes sur le ventre de la ville écrire la rage avec toutes les pierres jusqu’à détruire la peur la réduire en miettes   mais c’est de l’écume qui sort furieusement moutonnée en oiseau rouge   écharde   rage de l’écume de... [Lire la suite]
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10 février 2022

Octavio Paz (1914 - 1998) : Le temps même / El mismo tiempo

  Le temps même   Ce n’est pas le vent ni les pas somnambules de l’eau parmi les maisons pétrifiées et les arbres tout au long de la nuit rougeâtre ce n’est pas la mer montant les escaliers Tout est calme                          le monde naturel repose C’est la ville autour de son ombre cherchant toujours se cherchant perdue en sa propre immensité sans s’atteindre jamais ... [Lire la suite]
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07 octobre 2021

Monica Mansour (1946 -) : « moi je dis que le monde... » / « yo digo que el mundo... »

  moi je dis que le monde ne finira pas à cause d’inondations ni de tremblements de terre ni d’éruptions ou d’incendies ni même pas à cause de nous qui détruisons avec tant d’acharnement   il y aura le vent, un vent bruyant, sifflant comme serpent d’air robuste comme tronc séculaire irascible comme parfois la mer et il traînera, nous traînera jusqu’à la folie du vol incontrôlable coup après coups jusqu’à nous défaire contre nous-mêmes contre nos enfants et nos maisons végétations et bêtes contre des... [Lire la suite]
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10 février 2021

Octavio Paz (1914 - 1998) : Mise au net / Pasado en claro

  Mise au net ... [Lire la suite]
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10 février 2020

Octavio Paz : Elégie ininterrompue / Elegía interrumpida

  Elégie interrompue   Aujourd’hui je me souviens des morts de chez nous. On n’oublie jamais le premier mort même s’il meurt comme un éclair, si vite qu’il n’arrive pas jusqu’à son lit – les saintes huiles. J’entends le bâton hésiter sur une marche, le corps qui se cramponne à un soupir, la porte qui s’ouvre, le mort qui entre. D’une porte à la mort il entre si peu d’espace, il reste à peine le temps de s’asseoir, de lever la tête pour regarder l’horloge et constater : huit heures et quart.   ... [Lire la suite]
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10 février 2019

Octavio Paz (1914 – 1998) : La fille et le printemps / Primavera y muchacha

  La fille et le printemps        Sur sa tige de chaleur se balance      La saison indécise                                         Là-bas      Un grand désir de voyage agite      Les entrailles glacées du lac      Des... [Lire la suite]
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10 février 2018

Octavio Paz (1914 – 1998) : Source

 Source   Parle laisse tomber une parole Bonjour j'ai dormi tout l'hiver et maintenant je me réveille Parle           Une pirogue glisse vers la lumière Une parole légère avance à pleines voiles Le jour a la forme d'un fleuve Sur ses rives brillent les plumes de tes chants Douceur de l'eau dans l'herbe endormie Eau claire voyelles à boire Voyelles pour garnir un  front des chevilles Parle           Touche... [Lire la suite]
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20 avril 2017

Efraín Bartolomé (1950 - ) : Rivière nocturne

  Rivière nocturne   On ne peut rien contre la pluie Rien contre la rivière noire Qui descend jusqu’au fond boueux du village   Rivière de nuit qui tombe crie fouette incendie tremble bruit gifle la terre, le vent, et octobre qui naît et la mémoire      gorgée d’eau de vie en tombant dans les brasiers insomniaques   Il y eut des années où le ciel venait  Egal Battre les toits comme un tambour et le manguier luxuriant de la cour avait tout l’air d’être forêt pareil à... [Lire la suite]
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