04 décembre 2022

Oskar Kokoschka (1886 – 1980) : Les garçons qui rêvent / Die träumenden Knaben

    Oskar Kokoschka, Autoportrait, 1917, Wuppertal, Von der Heydt Museum, © Fondation Oskar Kokoschka/Adagp, Paris, 2022 Les garçons qui rêvent   petit poisson rouge rouge petit poisson je te pique à mort avec le couteau à trois lames te déchire en deux avec mes doigts pour mettre fin à ton tournoiement silencieux   petit poisson rouge rouge petit poisson mon petit couteau est rouge mes petits doigts sont rouges dans un bol baigne un petit poisson mort   et je tombais et rêvais le destin est... [Lire la suite]
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23 février 2022

Rainer - Maria Rilke (1875 – 1926) : Première Elégie / Die Erste Elegie

  Première élégie   Qui donc dans les ordres des anges m’entendrait si je criais ? Et même si l’un deux soudain me prenait sur son cœur : de son existence plus forte je périrais. Carle beau n’est que le commencement du terrible, ce que tout juste nous pouvons supporter et nous l’admirons tant parce qu’il dédaigne de nous détruire. Tout ange est terrible. Mieux vaut que je taise la montée obscure de l’appel Qui oserons-nous donc appeler ? Ni les anges, ni les hommes,  et les malins... [Lire la suite]
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21 octobre 2020

Andras Unterweger (1978 -) : Une fleur souffre

  Une fleur souffre (Poème de printemps)   Probablement faut-il / s’imaginer aussi la floraison / comme un processus/douloureux. Une chose qui reposait, enroulée autour de son centre, rentrée / en elle-même, est ouverte de force &/ écartée par une main étrangère &/ clouée en largeur s’ouvre encore ce qu’elle a/ de plus vulnérable, béant entre ses ailes brisées le bonheur.     Traduit de l’allemand par Laurent Cassagnau, in revue « Babel heureuse, N° 4, automne 2018 Gwen Catalá Éditeur,... [Lire la suite]
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01 janvier 2019

Raoul Schrott (1964 -) : Corollaires 1 / Korollarien I

  Corollaires 1   les spirales des passereaux l’arête de leurs ailes pèlent le ciel en lamelles comme une pomme harlow. 29.8.96   Traduit de l’allemand par Odile Demange In, « La poésie allemande contemporaine » Editions Seghers / Goethe-Institut Inter Nationes, Paris, 2001 Du même auteur :  Une histoire de l’écriture III / Eine Geschichte der Schrift III (01/01/2017) Du sublime III /Über das Erhabene III (01/01/2018) Corollaires VI / Korollarien VI (01/01/2020)     ... [Lire la suite]
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01 janvier 2018

Raoul Schrott (1964 -) : Du sublime III / Über das Erhabene III

  Du sublime III   l’avarie de la pluie à trois heures de l’après-midi – la mer qui tombe à la verticale – et les éventails du ranevala comme des roues à l’aube qui fouissent à vide dans les brisants – le vent baragouine encore ses ordres dans les champs de canne qui débordent de boue – et voilà la grêle qui jaillit de l’artère brune des nuages et qui rebondit contre la fenêtre – le soir la chaleur s’accumule et lance des étincelles dans la chambre tandis que le cyclone fait route vers le nord – moisissures et... [Lire la suite]
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22 novembre 2017

Rainer - Maria Rilke (1875 – 1926) : Deuxième élégie / Zweite Elegie

  La deuxième élégie   Tout ange est terrible. Et pourtant, malheur à moi, je vous invoque, oiseaux presque mortels de l’âme, vous connaissant. Car où sont les jours de Tobie où le plus rayonnant de vous pouvait paraître, à peine déguisé pour le voyage, au seuil d’une simple maison sans provoquer l’effroi (simple jeune homme aux yeux curieux du jeune homme) ? Si aujourd’hui l’archange au-delà des étoiles descendait menaçant vers nous fût-ce d’un pas : notre cœur nous tuerait dans un sursaut. Qui... [Lire la suite]
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01 janvier 2017

Raoul Schrott (1964 - ) : Une histoire de l’écriture III / Eine Geschichte der Schrift III

    Une histoire de l’écriture III   là où le fleuve ruisselle sur les dalles rocheuses, le blanc des bulles pousse dans l’ocre des embruns – le vert repu où l’eau a inondé le rectangle des champs fait croître le riz dans la fumée que soufflent les feux de brousse – et puis, l’après-midi, viennent les orages et se brûlent aux eucalyptus – la canicule déchiffre son territoire et cuit les herbages argileux en motte de latérite – les flammes teintent de rouge le fer aux racines de l’herbe et lessivent la rive... [Lire la suite]
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23 novembre 2016

Rainer – Maria Rilke (1875 – 1926) : Soir en Scanie / Abend in Skåne

  Soir en Scanie   Le parc se dresse haut. Comme d’une maison je sors de sa pénombre, et j’entre dans la plaine et le soir. Dans le vent, ce même vent que sentent les nuages, les fleuves clairs et les moulins à ailes, dressés au bord du ciel, à moudre lentement. Maintenant moi aussi dans sa main je suis chose, La plus petite chose sous les cieux. Vois :   Est-ce un ciel ? ... [Lire la suite]
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12 février 2016

Hugo von Hofmannsthal (1874 – 1929) : Tercets sur la mortalité / Terzinen über vergänglichkeit

    I Je sens encore son souffle sur mes joues : Comment peut-il se faire que ces proches journées Soient enfuies, à jamais, entièrement passées ?   C’est une chose que personne ne médite Pleinement, bien trop cruelle pour qu’on se plaigne : Que tout s’écoule et glisse et disparaît.   Et que mon propre Moi ait glissé, sans nul frein, De moi-même depuis la prime enfance Comme un chien inconnu et muet, inquiétant,   Et puis : qu’il y a cent ans, j’aie déjà été, Et que mes... [Lire la suite]
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23 novembre 2015

Rainer-Maria Rilke (1875 – 1926) : Nordsee, I

  Nordsee I La marée effacera le chemin de l’estuaire et tout sera pareil ; dehors pourtant la petite île ferme les yeux ; trompeuse, la digue   tourne autour de ses habitants qui viennent au monde dans un sommeil où ils échangent en silence des univers ; leurs paroles sont rares et chaque phrase est comme une épitaphe   pour cette chose inconnue que porte la marée, et qui inexpliquée vient vers eux et y demeure. Et tout ce qu’embrasse leur regard est ainsi.   depuis... [Lire la suite]
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