06 février 2023

Friedrich Hölderlin (1770 - 1843) : Pain et vin / Brot und wein

  Pain et vin A Heinze   1 En cercle là autour repose la ville, silencieuse est la rue illuminée      Et ornées de flambeaux s’éloignent les voitures crissantes, Rassasiés des joies du jour les hommes retournent au repos      Et pesant gains et pertes quelque tête pensive Connaît la paix de la maison : vide de raisins et de fleurs      Et vide du travail des mains repose le marché affairé. Mais des accords résonnent dans les jardins au loin ;... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:02 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :

03 février 2023

Friedrich Nietzche (1844 – 1900) : « Et si nous sommes dans les ruisseaux de la vie... » / « Und ob wir in des Lebens Bächen ste

  1. Et si nous sommes dans les ruisseaux de la vie, Et qu’autour de nos pieds se jouent des flots sauvages, Si sur nos têtes et nos cœurs souffle l’orage, D’une neige rapide entourés, assaillis ; C’est la fraîcheur que le feu de notre âme espère, C’est de l’eau, tel le sable jaune du désert.   2. Ô sources, dites, où coulez-vous, sources chères Où l’eau toujours plus riche de la vie exulte, Vous, limpides miroirs des nues, ces houles claires, Qu’en secret le printemps et la rose consultent : A qui... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 01:05 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
28 novembre 2022

Wolfdietrich Schnurre (1920 – 1989) : Nouveaux poèmes 1965 – 1979 (II) / Neue Gedichte 1965 – 1979 (II)

IMAGO / teutopress   Nouveaux poèmes 1965 – 1979 II APPEL Faites des vers. L’empereur a envoyé ses collecteurs de chansons.   Péniblement les Honorables s’en vont à travers champs et affrontent le vent.   Pensez à leurs chaussures inadaptées.   DECLARATION Pour que la chaise à porteurs du préfet des contributions ne soit pas trop balancée sur le caillebotis qui divise les marais du sud, nous avons remis en état les fascines. Puisse sa Seigneurie parvenir jusqu’à nous, pauvres... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:34 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
23 juin 2022

Johann Wolfgang von Goethe (1749 – 1832) : Chant de Mahomet / Mahomets-Gesang

  Chant de Mahomet   Voyez jaillir l’eau vive De la roche, joyeuse et claire Comme un éclat d’étoile ! Au-dessus des nuages, De bons esprits Ont nourri sa jeunesse Entre les falaises dans les fourrés.   Il sort du nuage avec la fraîcheur D’un jeune danseur Sautant sur les marbres, Ses cris d’allégresse Rebondissent au ciel.   Par les trouées des sommets, Il court après des cailloux bariolés Et dans sa course précoce de chef, Il entraîne ses frères ruisseaux Avec lui loin d’ici.   ... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:07 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
06 juin 2022

Heinrich Heine (1797 – 1856) : Questions / Fragen

  Questions   Au bord de la mer, la farouche, la mer nocturne, Un homme est là, un homme jeune, Le cœur plein de mélancolie, la tête tourmentée de doute, Et ses lèvres mornes interrogent les flots :   « Ô, dites-moi le secret de la vie, L’archaïque et cruelle énigme, Qui plongea tant d’esprits dans le guignon, De têtes à coiffe d’hiéroglyphes, A turban et barrette noire, Têtes emperruquées et mille autres Pauvres têtes d’humains transpirants – Dites-moi, que signifie l’homme ? D’où... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:01 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
15 avril 2022

Peter Huchel (1903 -1981) : Île du sud / Südliche insel

Peter Huchel par Davide Racca   Île du Sud Pour Walter Jens   Ile de rochers, Ile de tortues, La pierre fendillée respire telle un volcan, Là où sous les sources La terre attise son feu sombre.   Des agaves lèvent les lances, Portent l’éponge trempée de vinaigre A la bouche assoiffée du ciel.   Piazza déserte. Midi frappe Le cercle brûlant Avec le compas du soleil. Sur le toit en terrasse, L’aire de la pluie, Sèchent des figues et des grappes de raisin. Les citernes sont vides. Quand le... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 23:53 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :

12 avril 2022

Johannes Kühn (1934 -) : Migration vers le sud / Südflug

  Migration vers le sud   S’élevant dans le ciel, dans le ciel, prêts à partir – Les oiseaux se sont rassemblés, chantant encore l’automne, mais pas trop, pour le reste, déjà leur cœur se chauffait d’un ardent désir d’aller vers le sud. Là-bas ,sur les fils, là-bas, près des ruisseaux je les ai encore vus, en était réjoui. Puis de les voir partir si vite, cela m’attrista. Pas un rayon de soleil, pas un paysage nuageux encore chaud ne pouvait les retenir. 08. 11. 2016   Traduit de l’allemand par... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:01 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
07 février 2022

Friedrich Nietzche (1844 – 1900) : Venise / "Pourquoi je suis si malin / Venedig / Warum ich so klug bin

  Venise   J’étais accoudé au pont, Voici peu, dans la nuit brune. J’entendais un chant au loin : Goutte dorée qui s’échappait Sur la surface tremblante. Gondoles, lampes, musique – Tout s’est évanoui, ivre, dans le crépuscule...   Mon âme, guitare effleurée D’une invisible main y ajoutait En secret une barcarolle, Frémissant d’un bonheur multiple - Quelqu’un l’a-t-il écoutée ?...    Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre In, « Anthologie bilingue de la poésie... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:02 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
06 février 2022

Friedrich Hölderlin (1770 - 1843) : La moitié de la vie / Hälfte des Lebens

  La moitié de la vie   Lourde de poires jaunes Et pleine de roses sauvages La terre est penchée sur le lac, Et vous, cygnes charmants, Enivrés de baisers, Vous trempez votre tête Dans l’eau sobre et sacrée.   Où, malheureusement, irai-je prendre, Quand vient l’hiver, les fleurs, où L’or du soleil, Et l’ombre de la terre ? Les murs sont là Muets et froids, dans le vent Les bannières tintent (1).   Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre In, « Anthologie bilingue de la poésie... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 01:01 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :
29 janvier 2022

Clemens Brentano (1778 – 1842) : « Il y a longtemps ce me semble... » / « Es sang vor langen Jahren... »

  Il y a longtemps ce me semble, Le rossignol chantait aussi ; Comme il était doux de l’entendre Au temps où nous étions ensemble.   Je chante et ne puis pas pleurer, Et file à mon rouet, si seule, Mon fil limpide et pur Tant que brillera la lune.   Quand ensemble nous étions, Le rossignol chantait, Aujourd’hui mon chant me rappelle Que tu es parti loin de moi.   Chaque nuit que luit la lune, Je pense à toi uniquement, Mon cœur est limpide et pur, Dieu veuille un jour nous réunir ! ... [Lire la suite]
Posté par bernard22 à 00:01 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags :