15 janvier 2021

Zu Shuzhen / 朱淑真 (1135 – 1180) : Promenade au lac un jour d’été

  Promenade au lac un jour d’été   Air : « Joie pure et sereine »   Brumes irritantes, rosée lancinante Qui nous retiennent un instant. Main dans la main sur la route le long du lac aux Nénuphars, Une ondée de fleurs jaunes et fines d’abricotier.   Simple et sotte, sans peur d’être devinée. Tout habillée je m’endors sur sa poitrine. Plus encore, quand je lâche sa main et m’en retourne Chez moi, trop indolente pour m’approcher de ma coiffeuse.   Traduit du chinois par Stéphane... [Lire la suite]
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14 janvier 2021

Yves Prié (1959 -) : « Fumées lentes sous la nuit... »

  Fumées lentes sous la nuit Il fait un temps d’avant la neige   Devant le feu Le linge sèche sur les chaises Dehors un drap a gelé   Dans le paysage confus Le regard s’épuise Le vent enroule les haies   L’enfant tord ses draps Dans un brusque arrêt du cœur   Un peu de lumière donnerait Un visage aimant aux fenêtres   Et si la mort n’était Qu’une absence du ciel   Seul tissant sa nuit Editions Rougerie,87330 Mortemart, 1995 Du même auteur : Esquisses pour un hiver... [Lire la suite]
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13 janvier 2021

Jean / Hans Arp (1887 – 1966) : Quatre poèmes

  Poèmes   1 les rois coiffent les forêts brandissent les oiseaux grisés et vont aux thermes      sur leurs cannes en fer les bêtes en croissance dansent sur des cothurnes en verre les troncs d’arbres se font leurs oiseaux sur mesure les oiseaux flagellés perdent tout leur sang dans la collonade   2   les fouets claquent et des montagnes descendent les ombres bien coiffées des      bergers les œufs noirs et les grelots des fous tombent des arbres les orages... [Lire la suite]
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12 janvier 2021

Wojciech Marek Darski (1958 -) : Au bord de la Krutynia

Fot. Archiwum Gazety Giżyckiej   Au bord de la Krutynia   L’automne rampe dans les arbres et les poissons dans les vannes. L’œil du filet du pêcheur repère ce qui est caché dans l’eau. Seuls les nuages fuient les enchevêtrements meurtriers. La pensée circule, insaisissable, avec le courant.   Le bateau est trop lourd pour se lancer dans des épreuves contre les nuages. Il est fâché avec les rapides. Il patauge dans les acores. Il aimerait déjà se coucher sur la rive, tiré d’affaires. Ou trans porter... [Lire la suite]
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11 janvier 2021

Danielle Collobert (1940 – 1978) : Dire II (2)

Image, G.AdC    Dire II   ................................................................ déjà le dérapage dans les phrases – l’habitude d’y couler – se laisser porter de l’une à l’autre – avec un tel plaisir – la phrase – la narration – une si grande douceur – tout un avenir ouvert devant soi – refus - ici – aujourd’hui – dans ce lieu clos – aucune sérénité – le danger toujours présent - être attentif à chaque mot – pour éviter le glissement doux et calme – préférer à cela la chute – tout le corps... [Lire la suite]
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10 janvier 2021

Henry Bauchau (1913 – 2012) : L’escalier bleu

    L’escalier bleu A Jean Denoël   Les noeuds du cœur, les nœuds de l’âge et ceux des mots tout noués sont encore à l’ancienne demeure où j’ai vécu parmi les chambres familières l’amour du monde avant sa chute dans le froid. Un rayon adouci par la pente d’un arbre brille peut-être encor sur les grands lits de cuivre la grive, la perdrix, l’escalier de septembre et l’enfant qui touchait la terre sans semelles.   L’escalier descendait vers la ferme et les granges où tournaient les saisons, pailles... [Lire la suite]
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09 janvier 2021

Paol Keineg (1944 -) : « Je souris... » / « Mousc’hoarzhin a ran... »

  Je souris Je m’invente un petit rire détaché Je ne termine pas mes phrases Je souris – Pour mieux huiler mes rapports sociaux Je fais semblant d’être un autre Et je souris Je m’invente trois ou quatre visages Devant derrière sur les côtés Qui parlent tous à la fois et sourient Je me perds dans la cacophonie De ma triplicité souriante Vers dix heures du soir mes visages pivotent Et se superposent en un masque de mort   Mousc’hoarzhin a ran Kavout a ran ur c’hoarzhig neuziet-skañv Hag a ziskouez mat n’on... [Lire la suite]
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08 janvier 2021

Jean-Paul Hameury (1933 – 2009) :« Nous avons beau fermement tenir... »

  Nous avons beau fermement tenir la lampe sur les sentiers du crépuscule et en protéger la flamme nous ne distinguons pas le sol sur lequel nous marchons. Nous ignorons qui nous sommes et où nous allons. Ainsi c’est notre sort – tombant sans cesse – de ne jamais posséder la patrie qu’un instant de ne pouvoir nous arrêter et dire : Ici nous sommes chez nous. C’est notre sort de nous égarer en gravant nos empreintes sur l’eau.   Voix dans la nuit Editions Folle Avoine,35137 Bédée, 2011 Du même... [Lire la suite]
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07 janvier 2021

Kazimierz Brakoniecki (1952 -) : Armor, Poèmes de l’Atlantique / Armor, Wiersze atlantyckie (X – XVIII)

    Armor Poèmes de l’Atlantique   X Je crois au cosmos, Je ne me fie pas au cosmos. Moi substantif fléchi par toi comme la mort, j’escalade les récifs de la destinée, quand la mer monte vers moi, qu’elle prêche dans les déserts profonds de varech et d’écume, et invite à une leçon de submersion fatale.   Comme il est simple de s’élancer au milieu des ténèbres, de brûler le néant et d’engloutir le leurre, de s’effrayer soi-même dans le vide renversé du miroir de l’onde.   Comme il est... [Lire la suite]
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06 janvier 2021

Nikolaï Alekseïevitch Nekrassov / Николай Алексеевич Некрасов (1821 - 1877) : « Ô Muse !... » / « О Муза !... »

Nekrasov en 1856     Ô Muse, nous avons achevé notre chant ! Viens fermer à jamais les yeux de ton poète Pour l’éternel sommeil dans la nuit même du néant, Sœur du peuple, ma sœur,                          oh ! viens, mon âme est prête. ... [Lire la suite]
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