14 avril 2018

Itzhac (Isaac) Katzenelson (1886 -1944) / יצחק קאַצ(ע)נעלסאָן : Aux cieux

  Aux cieux   A C’est ainsi que cela commença, dès l’origine… Cieux, dites pourquoi, ô      dîtes pourquoi ? Pourquoi il nous échoit d’être ainsi humiliés sur l’immense terre ? Terre sourde-muette et qui semblait fermer les yeux…. mais vous, cieux,      pourtant vous avez-vu, d’en haut vous avez regardé sans pour autant vous renverser !   B Sans nuages vos portails bleus scintillaient, fallacieux comme toujours. Vêtu de rouge le soleil, bourreau... [Lire la suite]
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12 avril 2018

Saphô / Σαπφώ (vers 630 – vers 580 av.J.C.) : Je serai toujours vierge

 Je serai toujours vierge   Je demeurerai vierge comme la neige Sereine, qui dort là-bas d’un blanc sommeil, Qui dort pâlement, et que l’hiver protège Du brutal soleil.   Et j’ignorerai la souillure et l’empreinte Comme l’eau du fleuve et l’haleine du nord. Je fuirai l’horreur sanglante de l’étreinte, Du baiser qui mord.    Je demeurai vierge comme la lune Qui se réfléchit dans le miroir du flot, Et que le désir de la mer importune De son long sanglot.   Traduit du grec par René Vivien ... [Lire la suite]
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12 avril 2018

Abdellatif Laâbi (1942 -) : Deux heures de train

  Deux heures de train   En deux heures de train je repasse le film de ma vie Deux minutes par année en moyenne Une demi-heure pour l’enfance une autre pour la prison L’amour, les livres, l’errance se partagent le reste La main de ma compagne fond peu à peu dans la mienne et sa tête sur mon épaule est aussi légère qu’une colombe A notre arrivée j’aurai la cinquantaine et il me restera à vivre une heure environ   L’Etreinte du monde Editions de la Différence, 1993 Du même auteur : ... [Lire la suite]
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11 avril 2018

Heinrich Von Morungen (1150 – 1222) : « Des regards douloureux... » / « Leitlîche blicke... »

  12.I   Des regards douloureux et une profonde douleur ont presque ruiné mon cœur et ma vie. Ma vieille détresse, je l’exhalerais de nouveau si je ne craignais pas la colère des moqueurs. Mais si je chante pour celle qui me ravissait naguère, que personne par Dieu ne mette en doute ma loyauté, car je suis né pour chanter.   Plus d’un dira : « Or voyez comme il chante ! S’il souffrait, il se comporterait autrement. » Celui-là ne peut savoir quel mal me tourmente. Maintenant je fais ce... [Lire la suite]
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10 avril 2018

Jacques Réda (1929 -) : « Quand montant de la porte d’Orléans… »

             Quand montant de la porte d’Orléans on arrive à peu près au milieu de l’avenue du Maine, il y a ce replat vaste où le ciel s’enfle et roule sans peser plus qu’une bulle contre la Tour. Encore moins de  cinquante mètres et la ville se reconstitue , on le sait depuis toujours. Mais le savoir ne change pas grand-chose, s’en assurer non plus : quelques pas en arrière et de nouveau c’est l’extrême limite, l’interruption de tout au bord d’un néant lumineux.... [Lire la suite]
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09 avril 2018

Pierre Reverdy (1889 – 1960) : Arc-en-ciel

  Pierre Reverdy Par Amadeo Modigliani (1915)  Arc-en-ciel   Sous l’arc des nuages durcis Au bruit des voix qui s’abandonnent Sur les trottoirs blancs et les rails A travers les branches du temps J’ai regardé passer ton ombre Seule entre les signes obscurs Les traits de lumière mouvante Transparente au reflet des fausses devantures Et elle allait et elle allait   Jamais tu n’as marché si vite Je me rappelais ta figure Mais elle était beaucoup moins grande Et puis j’ai regardé ailleurs Mais pour te... [Lire la suite]
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08 avril 2018

Thadée Peiper (? – 19 ?) : Entre les copeaux de la journée

  ENTRE LES COPEAUX DE LA JOURNEE   Toute la nuit je marchais par la ville. Du plafond bleu                      j’enlevais la lune et je la descendis sur la terre                                       comme une lanterne ; le... [Lire la suite]
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07 avril 2018

Jean Cocteau (1889 -1963) : Le chiffre sept

  Le chiffre Sept Voici que presque rien de ce fil ne me reste. Sa pelote était lourde et me bondait le cœur. Et ce cœur si souvent a retourné sa veste Qu’il croyait ne jamais perdre de sa douleur.   Or ce n’est pas du sang c’est un fil qui s’écoule, Invisible, terrible, aux visages tenu. Ces visages étaient une innombrable foule, Chacun démaillotait et voulait mon cœur nu.   Le voulait-il ? Plutôt ils étaient tous aux ordres D’un maître qui nous vide et nous charge de nuit. Qui nous charge de nuit de... [Lire la suite]
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06 avril 2018

Karadja-Oghlan (17ème siècle) : « J’ai parcouru … »

  J’ai parcouru maints pays étrangers, je n’ai pas trouvé de chemin menant au monde. Des roses, j’en ai vu par milliers dans les jardins, aucune ne ressemblait à ma bien aimée.   Je me suis lassé du langage amer des hommes des longues années pleines de tristesse. En espérant de l’aide des torrents qui coulent je n’ai pu trouver d’aussi ruisselants que moi-même.   Je me suis consumé à toutes les flammes je me suis cloué à un poignard le cœur percé je suis tombé et je n’ai pas trouvé de main pour me... [Lire la suite]
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05 avril 2018

Patrice de La Tour Du Pin (1911 – 1975) : Laurence printanière

  Laurence printanière   Voici que montent les aubes, d’une blancheur Eclatante, au-dessus d’un fouillis d’anémones Lumineuses, dans la matinale fraîcheur…   Pour entrer dans la danse légère d’avril, Vos yeux ont pris la douceur des clairs de lune, Et leur lumière brille et joue entre les cils.   Il vaut mieux ne jamais parler de moi, Laurence, Si vous me permettez, et si divinement, De goûter avec vous cette aube de printemps. Je chanterai d’abord votre seule présence, Puisque nos souvenirs,... [Lire la suite]
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