26 août 2022

Pir Sultan Abdal (1480 - 1550) : « On me dit de rire... »

  On me dit de rire, à quoi rirais-je il me sied de pleurer, je n’y peux rien les roses de autres sont écloses, rouges et vertes mes roses à moi sont fanées, je n’y peux rien.   On m’a pris mon oiseau des mains sans le laisser voler mes cris sont montés jusqu’aux cieux je me suis laissé prendre mon tendre agneau des mains la séparation m’a percé le cœur, je n’y peux rien.   Que le vent du matin m’apporte ses nouvelles le canard aurait-il quitté l’étang ? j’ai peur de la séparation, je crains la mort ... [Lire la suite]
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25 août 2022

Denis Rigal (1938 – 2021) : Combaneyre

Juin 2018. Le Télégramme (Rémi Simonet)   Combaneyre                                                                         In Memoriam ... [Lire la suite]
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23 août 2022

Ludovic Janvier (1934 – 2016) : Dans le jardin de Brambilla

    Dans le jardin de Brambilla   Depuis cent ans que l'âme espère à bicyclette il y a les pédaleurs de fête il y a les tâcherons nous les pleins d'eau qui savons mal souffrir on peut nous suivre à nos ahans dans la campagne aux autres le fort bruit de soie d'un vélo bien mené aux bien en selle aux bien en ligne aux affûtés j'ai dû laisser partir les échappés je suis trop lourd avec ce poids je devrais bien descendre même pas loin derrière moi je me traîne en grimaces et puis j'en ai assez de sonder le... [Lire la suite]
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23 août 2022

Jean de Sponde (1557 – 1595) : Sur sa fièvre

  Sur sa fièvre   Que faites-vous dedans mes os, Petites vapeurs enflammées, Dont les pétillantes fumées M'étouffent sans fin le repos ?   Vous me portez de veine en veine Les cuisants tisons de vos feux, Et parmi vos détours confus Je perds le cours de mon haleine.   Mes yeux, crevés de vos ennuis, Sont bandés de tant de nuages Qu'en ne voyant que des ombrages Ils voyent des profondes nuits.   Mon cerveau, siège de mon âme, Heureux pourpris de ma raison, N'est plus que l'horrible prison ... [Lire la suite]
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22 août 2022

Claire Von Corda (? -) : Rome

  ROME   Les roses et gluants flocons d’huile fondent en crème opaque dans le bocal sur le comptoir. Parce que le soleil tape par la fenêtre et passe juste au-dessus. Ma tasse anti-fracas devient lézard, se met à ramper en destruction de bris de sucre. Et c’est presque réel. Les minutes de midi gouttent compte à compte, et s’effile l’eau, s’étalent les graines dans l’aquarium. Puissé-je être vraie.   L’immense bloc en carrelage, qui fait office de table, devient la piscine blanche des épices et des... [Lire la suite]
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21 août 2022

Serge Essénine / Сергей Александрович Есенин (1895 – 1925) : Trente-six / Поэма о 36

  Trente-six   Par la Russie errante il est plus d’une sente. A chaque pas, une tombe. A chaque lieue, une croix. Jusques au Iénissey on peut compter – je sais – six mille un tumulus, et plus.   Le roc bleu de l’Oural comme un sac de pierrailles en travers s’est couché Au-delà, bruit la Taïga, sa neige, où s’enfonce le pas ; essaye donc d’y marcher.   Heureux qui, entraîné à la dure, connaît l’ouragan sibérien. Mais si tu es faible et las, et que tu tombes, où que soit ton... [Lire la suite]
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20 août 2022

Dino Campana (1885 – 1932) : Le soir de la foire / La sera di fiera

  Le soir de foire   Le cœur ce soir me dit : tu ne sais pas ? La rose-brune enchanteresse Dorée d’une chevelure blonde : Aux yeux brillants et bruns celle qui de grâce impériale Enchantait la rosée Fraîcheur des matins : Et toi tu poursuivais dans l’air La fraîche incarnation d’un rêve matinal : Et elle se plaisait à vaguer quand le rêve Et le parfum voilaient les étoiles (Que tu aimais à regarder derrière les portails Les étoiles les pâles nocturnes) : Qui se plaisait à passe... [Lire la suite]
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19 août 2022

Monchoachi (1946 -) : L’eau (VI-IX)

  L’eau ............................................................... VI Rien, le reflet   Pattes d’oiseau dans l’eau des marais,                longues échasses en chasse                et derrière longs cils,                          firmament, ... [Lire la suite]
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18 août 2022

Kadia Molodowski (1894 – 1975) / קאַדיע מאָלאָדאָװסק : Angoisse

yiddishkayt.org   Angoisse   Ma plume tremblante Et ma main de glace, Un bout de papier, Bougie clignotante, Ombre qui nuage Par-dessus ma main, Et c’est un cercle et ce cercle prend fin. Mais dans cet abîme Où je suis assise Passe en frémissant Ainsi qu’un éclair Ce visage en moi toujours qui me point. Et l’angoisse Flotte sur moi comme une écharpe, Recouvre ma tête, Le bout de papier, Le vin de la vie Et la lueur de la bougie Et le malheur de la clarté. Dans l’ombre de la table Qui vient et qui va ... [Lire la suite]
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17 août 2022

Antonella Anedda (1958 -) : « Ce sera exactement... » / « Davvero come adesso... »

  A Sofia, 19 novembre 1993 Ce sera exactement comme aujourd’hui, l’olivier sur le balcon le vent qui transforme les nuages. Au-delà du siècle dans les crépuscules que ni toi ni moi ne verrons quand les années seront des branches avec quoi pousser des choses sans destination dans les soirs ou d’autres gens se regarderont comme en ce moment dans le sommeil, l’obscurité pareils à des moulages de volcan inclinés dans la cendre blanche.   Je replie le drap, j’éteins la dernière lampe. J’attends que tes tempes... [Lire la suite]
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