05 novembre 2022

Salah Stétié (1929 - 2020) : L’enfant de cendre

  L’Enfant de cendre   I La rose de ce monde est l’enfant de la nuit Etablie dans la blancheur du jour Effacée par le jour Donnant sa lampe de fraîcheur à tous les arbres Puis reprise et dévastée par le jour   Oh les violons recourbés par les fleuves Endormis dans de la joliesse et dans la mort Ainsi que rose obscure ouverte au cœur Violons sont-ils, gardés par la parole Comme un excès de neige   Les mots, les morts de l’apparue des neiges Voici leur déchirure Aveugles de cela que leurs yeux... [Lire la suite]
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09 mai 2022

Salah Stétié (1929 - 2020) : Longue feuille du cristal d’octobre

Photo Wikimedia Commons/ Caroline Fourgeaud-Laville     Longue feuille du cristal d’octobre A André du Bouchet   I Il fait nuit mon amour les larmes vont venir Eclairer notre maison limpide Sous la violence des nuages, cette lampe Eclatée, éclaboussée de pluie Avec, gelé dans le vent, ton visage Eclairé par l’absolu des pluies.   Il fait nuit mon amour et il fait nuit Sur le toit et sous le vent de la demeure Dans le cœur et dans le corps et il fait nuit Dans les bras et dans les jambes et nuit ... [Lire la suite]
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05 novembre 2021

Salah Stétié (1929 - 2020) : La terre avec l’oubli

    La terre avec l’oubli   I Voici, rose de feu dans la brûlure, Cela qui donne au feu sa nouaison Quand l’eau est là, fille de la maison, Et qu’elle veille avec le feu de la brûlure Sur le toit et la longue palme des nuages Allumée par le sang Au-dessus de la rivière de l’oubli   Dans les plis et les replis de la rivière Il y a la terre, la terre et un cheval Perdu de bleu terrible Et les collines de là-bas sont pleines d’anges Qui doucement suivent leurs mains aveugles Dans la stérilité... [Lire la suite]
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10 mai 2021

Salah Stétié (1929 - 2020) : Dormition de la neige

  Dormition de la neige   I Stèle dormante ombrée de neige Dans le vent vide où se dévêt le froid Comme ombre d’homme ombrée de neige Et couronnée de tous lambeaux du froid Buée ombrée simplifiée par la neige Dans ce pays brûlé de soudain froid   Cet homme, et qui sera, viendra mourir Dans le repli d’une rose de froid Ayant donné son nom à toute neige Née de la terre et revenue vers elle Comme eau nocturne agréée par le cœur Cet homme ayant à tout sommeil donné Son corps d’amour et son oubli, un peu ... [Lire la suite]
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09 février 2020

Antoine Mechawar (1940 – 1975) : Lettre qui peut servir d’introduction à mon oeuvre

  Lettre qui peut servir d’introduction à mon œuvre             Afin de ne parler guère de ces attaches qui depuis quelques jours me lient au sable du désert je vais m’étendre sur l’eau des lacs ainsi que nénuphars du Nil et converser avec le vent           Chaque herbe sur les rives sera mon destin du soir et pour ne point gagner les limites de l’angoisse l’ombre d’ophélies mortes flânera sur ma peau. ... [Lire la suite]
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11 février 2019

Georges Schehadé (1905 – 1989) : « Ils ne savent pas...

  Charles Lucet   Ils ne savent pas qu’ils ne vont plus revoir Les vergers d’exil et les plages familières Les étoiles qui voyagent avec des jambes de sel Quand la nuit est triste de plusieurs beautés   Ils oublient qu’ils ne vont plus entendre Le vent de la grille et le chien des images L’eau qui dort sur la couleur des pierres La nuit avec des violons de pluies   Tant de magie pour rien! Si ce n’était ce souvenir d’un autre monde Avec des oiseaux de chair dans la prairie Avec des montagnes... [Lire la suite]
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01 août 2018

Laurice Schehadé (1908 – 2009) : « Mon pays, comme en la laine... »

              Mon pays, comme en la laine des blanches brebis, je voudrais passer mes mains en toi, t’étreindre plus cher qu’un homme, que l’homme le plus aimé, pays d’olives et de pain, de mes origines et de la joie, puis morte trouver une place dans le cimetière où jouent la chèvre et l’enfant quand les fleurs fêtent leur naissance. *      J’ai mal de t’avoir quitté, mal de vivre, pays de mûriers, de vignes, de ruisseaux secrets, semblances de... [Lire la suite]
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11 février 2018

Georges Schehadé (1905 – 1989) : « Sur une montagne… »

  Sur une montagne Où les troupeaux parlent avec le froid Comme Dieu le fit Où le soleil est à son origine Il y a des granges pleines de douceur Pour l’homme qui marche dans sa paix Je rêve à ce pays où l’angoisse Est un peu d’air Où les sommeils tombent dans le puits Contre un mur de violettes et cette femme Dont le genou écarté est une peine infinie   In, Revue « Vagabondages, N°31, Juin 1981 » Association Paris-Poète,1981 Du même auteur :  « Vous qui partez pour un pays... [Lire la suite]
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01 août 2017

Laurice Schehadé (1908 - 2009) : « Jardins d’orangers amers… »

       Jardins d’orangers amers au pied de la montagne, le ciel était un toit, le passant un ami. Je traçais dans l’air des mots qui voulaient dire une histoire. Les ans au passage les ont détruits pour donner à l’âne gris un collier de coquillages et je n’arrive plus à démêler la douce nuit d’avec la lumière sonore. Le bonheur jouait au bonheur sous les orangers de mon pays, mariée, belle mariée.   *      Ivre du grand parcours des fleuves, je porte et je te donne, mon... [Lire la suite]
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19 février 2017

Georges Schehadé (1905 – 1989) : « Si je dois rencontrer les Aïeux… »

  Si je dois rencontrer les Aïeux A l'extrémité d'une terre d'élégie Là où se perd la parole des puits Et le vieil élevage des lunes La nuit fera une seule gerbe de nos ombres      Je rejoindrai l'aiguille et les songes Et la main de leurs habits - Allongés dans leurs têtes légères Sous un arbre imaginé par la vie      Si je dois rencontrer les Aïeux A l'extrémité d'une terre d'élégie Menant un enfant de grand sommeil Au bord des fleuves sans terres     Les... [Lire la suite]
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