23 juillet 2023

Jean Amrouche (1906 – 1962) : Le combat algérien

  Le combat algérien   A l'homme le plus pauvre      à celui qui va demi-nu sous le soleil dans le vent      la pluie ou la neige       à celui qui depuis sa naissance n'a jamais eu le ventre plein On ne peut cependant ôter ni son nom      ni la chanson de sa langue natale      ni ses souvenirs ni ses rêves On ne peut l'arracher à sa patrie ni lui arracher sa patrie Pauvre affamé nu il est riche malgré tout... [Lire la suite]
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09 juin 2023

Bachir Hadj Ali (1920 – 1991) : Lettre à ma femme

  Lettre à ma femme   Je t’écris ces mots De ne point savoir où je suis Quels éclairs brûlent l’eau Qui me noie   Je t’écris ces mots De ne plus savoir Qui tourne au tour du soleil ou de la terre Au bout de cette corde   Je t’écris ces mots De ne point savoir Où en sont les lianes Dans leur progression vers ma gorge   Je t’écris ces mots De ne point savoir Par quel organe le corps Cédera à la mort   Je t’écris ces mots De ne point savoir La langue première Des bouches... [Lire la suite]
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09 juin 2022

Bachir Hadj Ali (1920 – 1991) : Naissance

  Naissance   A   alif     ا                 Armée du lire à l’impératif                                   L’épine vaccine l’abeille ... [Lire la suite]
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09 juin 2021

Bachir Hadj Ali (1920 – 1991) : La femme et l’arbre

  La femme et l’arbre   I LA FEMME                                    Tamalous et Cherchell ferment leurs portes                                    M’assiègent en toi affûtent les... [Lire la suite]
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09 novembre 2020

Nourredine Aba (1921 – 1966) : « De radeau en radeau... »

  De radeau en radeau Et d’errance en errance L’énorme coulée de sable Qui vous soupçonnait De vivre, d’exister ? Ce chien famélique Qui n’attendait plus rien de vous ? L’oiseau que n’effrayait même plus Votre apparence d’homme ? Perdu, mes frères, perdu Le sourire de l’enfant Découvrant son premier coquillage Perdues, mes frères, perdues Les premières écailles Sur le jonc de l’adolescente Egarée par sa première tendresse, Perdus, mes frères, perdus L’ivresse des mains d’amis qui se serrent, Le... [Lire la suite]
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13 septembre 2020

Rabah Belamri (1946 – 1995) : « de l’autre côté de la vitre... »

de l’autre côté de la vitre...     de l’autre côté de la vitre la pluie tisse une annonce rire en tremblement de lumière où se prend l’hirondelle le vertige roule sous la peau une révolte de houris   la cicatrice s’ouvre le corps retient ses secrets   c’est la fracture qui chante sous l’immobilité du jour une rumeur de printemps perdue sur la terre qui n’a pas bu   de nouveau pensée et douleur se condensent une pointe de silex dans la pupille   In, " Il fait un temps de poèmes. ... [Lire la suite]
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03 décembre 2019

Jean Sénac (1926 -1973) : Matinale de mon peuple

  Matinale de mon peuple Pour Baya   Tu disais des choses faciles travailleuse du matin La forêt poussait dans ta voix des arbres si profonds que le cœur s’y déchire et connaît le poids du chant   la tiédeur d’une clairière pour l’homme droit qui revendique un mot de paix un mot à notre dimension.   Tu tirais de sa solitude le rôdeur qui te suit tout pétri de son ombre celui qui voudrait écrire comme tu vois comme tu tisses comme tu chantes apporter aux autres le blé le lait de chèvre la... [Lire la suite]
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09 novembre 2019

Nourredine Aba (1921 – 1966) : « On dit que vos porteurs d’encensoir... »

  On dit que vos porteurs d’encensoir plient l’échine quand par hasard vous leur adressez la parole, Monsieur le haut dignitaire du parti ? On dit aussi que certains de vos courtisans Vous font la révérence et vous appellent sire ? Pourquoi pas Votre Majesté ? On vous le doit. Ces gueux étaient la veille de pauvres palefreniers, comme vous, qui n’étiez qu’un garçon d’écurie ! Mais vous voilà hissé jusqu’aux balcons du ciel. C’est de là que vous décidez, que vous ordonnez. Le peuple a la voix... [Lire la suite]
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12 octobre 2019

Mohammed Dib (1920 – 2003) : Sur la terre, errante

  Sur la terre, errante   Quand la nuit se brise, Je porte ma tiédeur Sur les monts acérés Et me dévêts à la vue du matin Comme celle qui s’est levée Pour honorer la première eau ;   Etrange est mon pays où tant De souffles se libèrent, Les oliviers s’agitent Alentour et moi je chante :   - Terre brûlée et noire, Mère fraternelle, Ton enfant ne restera pas seule Avec le temps qui griffe le cœur ; Entends ma voix Qui file dans les arbres Et fait mugir les bœufs.   Ce... [Lire la suite]
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28 juin 2018

Jean Sénac (1926 – 1973) : Miroir de l’églantier

  Miroir de l’églantier   Feu de sarments dans tes yeux feu de ronces sur tes joues feu de silex sur ton front feu d’amandes sur tes lèvres feu d’anguilles dans tes doigts feu de laves sur tes seins feu d’oranges dans ton cœur feu d’œillets à ta ceinture feu de chardons sur ton ventre feu de glaises à tes genoux feu de bave sous tes pieds feu de sel et feu de boue un incendie réel tout droit sur la falaise un faisceau de saveurs où je me reconnais   Mère ma ténébreuse   Alger, 24. XI. 49 1... [Lire la suite]
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