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Le bar à poèmes
27 avril 2023

Claude Vigée (1921 -2020) : « Parfois je crois surprendre... » / « Mànischmool glaawi... »

vignb[1]

 

Parfois je crois surprendre un écho dans l’oreille

de ces mots murmurés,

que des voix de jadis, depuis longtemps perdues,

disaient presqu’en silence :

ainsi suinte la pluie de campagne en automne

à travers les feuilles mortes, avec tant de patience,

à la lisière du petit bois de chêne gris et touffus

où le Ruisseau-Rouge chuchote,

puis elle s’enfuit goutte à goutte dans la terre,

à pas de souriceaux, comme fait la semence,

par le chemin profond

la sente aux orties noires.

 

Traduit de l’alsacien par l’auteur

Du même auteur :

L’eau des sombres abysses (03/04/2015)

La clef de l’origine (03/04/2016)

Noyau pulsant (03/04/2017)

« Entre la terre obscure… » (03/04/2018)

Dans le défilé (27/04/2019)

Passant près d’un banc vide / Ich geh àm e läre bänkel verbéi (27/04/2020)

La fin à l’horizon / Bâll schpeetsummer (27/04/2021)

Pâque de la parole (27/04/2022)

 

 

Mànischmool glaawi, s’hängt mr noch ebbs ém ohr 

vun denne gemurmelde werder

wu längscht vergesseni schtémme frihr

ganz lîsli henn gsààt :

so rieselt dr làndraaje ém schpootjohr

geduldi durisch dérri blédder,

àm rànd vum gröje laubwàld

wu’s Rootbäschel rüscht ;

un drepfelt dànn én d’ärd

mîseleschtéll wie soot

gànz diéf dort drunde,

ém schwàrze sengessel pfààd.

 

Schwàrzi senggessle flàckere ém wénd /

Les orties noires flottent dans le vent

Editions Flammarion,1984

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