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Le bar à poèmes
16 mars 2023

Al Berto (1948 – 1997) : La mort de Rimbaud / Morte de Rimbaud

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La mort de Rimbaud

 

I

tous les oiseaux se sont tus.

les enfants sont descendus des arbres, il ont rangé leurs jouets et sont rentrés

chez eux.

 

la nuit approche.

 

je lève la tête et je laisse déambuler ma voix à l’intérieur de ce silence d’eau et

d’étoiles.

 

la nuit approche.

 

je laisse mon corps glisser sur la poussière lumineuse.

j’allume une cigarette, je me mets à parler avec mon fantôme.

loin d’ici, la ville s’est parée de ses crimes de néons, de ses trahisons.

j’entends des hélices de bateaux, des moteurs, quand un visage s’efface à portée

de la main.

 

la vérité c’est que j’aurai passé ma vie à fuir, de ville en ville, avec aux lèvres

un sourire cinglant.

je traversai des villes et des rues sans nom, des routes, des ponts reliant des

ténèbres à d’autres ténèbres .

je marche comme je l’ai toujours fait, à l’intérieur de moi – déchirant des paysages,

sillonnant des mers, dévorant des images.

 

l’absinthe est cet alcool qui m’a permis de mesurer le temps par le mouvement

des astres.

et j’ai vu la vie comme un bateau à la dérive, j’ai vu ce bateau tenter de regagner

le port – mais les ports sont des yeux monstrueux qui surveillent les océans. ils

nous servent à à porter notre corps jusqu’à l’un deux et mourir.

 

la nuit approche.

 

je vois des mains volatiles s’allumer, une soif de puits et de nomadisme.

je sillonne le sable qui assiège les villes abandonnées derrière nous.

j’ouvre des brèches dans la mémoire, la nuit surgit avec ses villes brûlées,

désertées – et le vent... le vent brille là où le loup qui rôde dans mon sommeil

grandit.

je tends la main, je prends le révolver ; mais rien n’a lieu.

 

il ne me servirait à rien d’inventer encore une fois le fleuve des paroles, il ne

me servirait à rien de connaître la géométrie exacte des cristaux, ou de redessiner

le corps en le perfectionnant.

je reste là, inerte, au bord de la nuit... regardant jaillir des jets d’eau dans l’éclat

de la lune.

 

aucun retour ne fut jamais possible.

le vrai fugitif ne revient pas, ne sait pas revenir. il réduit les continents à des

distances mentales.

il apprend le parler des autres – et, au-dessus de sa tête, les constellations

esquissent le douloureux destin des hommes. 

 

j’ai le pressentiment qu’une ombre m’enveloppe, j’entends un air ... des

spirales de sons montent aux faubourgs de l’âme.

alors j’allume la flamme des pyramides, où le temps n’a pas été inventé, et je

renie la joie.

je ne sèmerai pas mon amertume sur mon passage.

ni mes trahisons.

 

II

 

je n’arrive plus à fermer l’œil, jamais

je fais les cent pas, j’épuise mon corps, et pendant ce temps ma langue secrète

une salive d’extermination.

 

dehors, dans la nuit, les chacals, les hyènes de la nuit cernent la maison, mais le

pire est ce chacal qui ronge mes viscères,

cette hyène qui dévore mon rêve.

par la fenêtre je vois la ligne crépusculaire de la dune.

un corps nouveau s’affranchit du mien et marche séparé de moi – je le vois se

diriger vers le halo brumeux s’éloigner en direction des brouillards des villes.

je sais, à cet instant, je comprends qu’aucune caresse ne viendra adoucir la

douleur de la séparation.

à l’écart, il ne nous reste qu’à tâcher d’imiter nos vies respectives.

 

tout ce que nous avons pu dire a perdu sa saveur et son sens.

le harrar, aden, lisbonne, ce silence... capable d’ordonner le monde où le

plonger dans le chaos, le chant sublime des mirages.

mais l’hiver vient, et la tristesse des jours commence à bourdonner dans la

tête.

 

ouvre la fenêtre.

j’avise un pan de ciel limpide.

je revois le temps où j’échangeais un sourire contre un vers,

ou une insulte.

c’était notre manière d’imiter le bonheur.

 

le soleil foudroie la mémoire. il la purifie des cruautés du passé.ie se résume

à des pas éphémères, à des rires étouffés.

des idées qui lentement s’évaporent.

après tout, le monde n’est pas si vaste...

 

et en fin de compte la vie est comme les orchidées – elle se reproduit

péniblement.

mais je suis las.

les passions déçues pèsent sur mes yeux.

images, images, qui adhèrent au-dedans des paupières se collent à l’intérieur

sous des images de neige et de misère, de villes obsédantes, de faim et de

violence, de sang, d’aqueducs, de sperme, de bateaux, de trains, de cris...

peut-être... peut-être une voix.

 

ce désir d’un soleil implacable, surtout quand je dormais.

 

et j’ai embarqué sur un cargo, déserté à java, j’ai même songé un temps à

construire une maison.

mais ça n’a pas été possible.

 

je revois encore ces arbres recouverts d’ossements lumineux,

la dune en flammes, le désert où je pourrais continuer à rebâtir l’univers.

 

je creuse dans mon cœur une mine de sel, où le voyageur que je fus pourrait

venir boire.

je laisse le vent emporter avec lui la caravane sans fin des illusions.

et je dis : que tout s’abîme dans la graisse des matins, que tout se taise... et

qu’une langue de feu gagne enfin les livres que je n’écrirai jamais.

 

 

III

 

les jours sont pleins de lettres et de recommandations, d’amis qui s’en vont

pour toujours, ou tombent malades, de messages et d’intrigues, de comptes

interminables, d’or, de corps, de bonheur et de malheurs.

de mort et de chiens blessés qui hurlent à la porte de la désolation.

 

une sorte de misère et d’orgueil, coulent au fond de moi, et peut-être est-ce

 le mélange vénéneux de la misère et de l’orgueil qui me perdront...

 

je n’ai plus rien à dire, les poèmes sont morts.

fuir est devenu une obsession, ou alors la meilleure manière de mettre en scène

le désespoir.

j’ai bu des eaux croupies.

j’ai vu le corps suspendu au bord des puits, le cœur battant sans contrôle.

 

mais la mort, quand elle approche, est une chose simple... elle vient manger

dans la main la cendre mélodieuse des jours.

c’est pourquoi je sais qu’au réveil je peux demander :

combien d’afriques se sont flétries aux lèvres de l’amour ?

combien de fauves dépecés  ont été mangés à la tombée du soir ?

combien d’hommes sont parvenus à apaiser l’éclair de la passion ?

combien de désirs a-t-on abandonnés dans l’obscurité intacte des chambres ?

 

à quel démon me vendrais-je ?

quelle bête immonde faudra-t-il adorer ?

dans quel sang contaminé plongerai-je ma langue ?

quel est ce feu étrange ? qui dévore la beauté intérieure des choses...

quel mensonge pourra me sauver ?

 

une goulée de poison et déjà le talent s’allume.

le bruit précieux des syllabes, les larmes et le rire.

l’éclat glacé des images.

alors, je lève la pipe et je fume un temps futur, j’ajuste mon ceinturon où je

garde l’autre – et je suis le leurre des mots.

 

je découvre la fièvre, le désir de l’éternel voyageur.

j’ouvre les mains, relâche des papillons et des oiseaux –

dont on dit qu’ils sont l’âme des morts.

un miroir où je ne me reconnais pas, mais le pire c’est que je n’ai jamais cru ce

que l’on me disait, et j’ai brisé le miroir.

 

le malheur ne m’a plus jamais quitté, et je ne peux pas dire non plus que mes

affaires se soient bien passées.

c’est une malédiction, disent-ils.

patience, mais il n’y a pas de malédiction sans désir – et moi je n’arrête pas de

désirer, haletant... capable de risquer ma vie et ma raison.

ou de tuer.

 

IV

 

une déchirure de lumière sur la peau, tu dors dans la sève suave des matins.

mais tu sais qu’il n’y a de repos à la souffrance que lorsqu’on entre dans le

premier des jours sans personne.

la douleur, la jambe amputée, la plaie ouverte, le sang qui bat – la carte de

l’abyssinie.

 

le soleil s’ensevelit dans les sables.

je voyage, sans bouger de ce grabat blanc.

j’essaie de trouver de l’espace pour la lucidité de mon silence.

à la place du poème l’or des gelées se coagule, et les animaux sont des formes

éthérées qui me collent au visage.

on ressent à peine le manque de ce qui meurt...

 

avant j’écoutais la mer... il nous suffisait de reposer notre tête sur le sein l’un

de l’autre.

mais un homme dans le cœur duquel on a concentré toute la fureur de vivre,

est-il un homme heureux ?

je ne sais pas, non, si je peux aspirer à une éternité quelconque...

 

ce que je vois ne peut-être chanté.

 

quelle heure peut-il bien être à l’intérieur de mon corps ?

quel minéral rouge jaillirait si je frappais une veine...

je ne sais pas, non... je ne sais pas...

 

ce que je vois ne peut être chanté.

 

je me souviens d’une tête rebelle flottant près de la fenêtre.

mais la maison est pleine de gémissements, le jour approche, je ne me souviens

de rien d’autre.

 

ce que je vois ne peut être chanté.

 

je reprends ma fuite, c’est la dernière, en elle je mourrai les yeux ouverts,

attentif au moindre bruit, au plus petit mouvement – attentif à la

métamorphose du corps qui a toujours refusé l’ennui.

 

ce que je vois ne peut être chanté.

 

j’avance les bras levés, et du bout des doigts j’allume le firmament de l’âme.

j’attends que le vent passe... noir, lent, alors, j’entrerai en lui, scintillant,

léger... pour disparaître.

 

Traduit du portugais par Max de Carvalho

In, « La poésie du Portugal des origines au XXème siècle »

Editions Chandeigne, 2021

Du même auteur : Varechs (IV, IX) / Salsugem (IV, IX) (16/03/2024)

 

Morte de Rimbaud

 

I

 

todosos pássaros sossegaram.
as crianças desceram das árvores, guardaram os jogos, recolheram a casa.
 
a noite está próxima.
 
levanto a cabeça e deixo a voz deambular por dentro deste silêncio de água e de estrelas.
 
a noite está próxima.
 
deixo o corpo escorregar na poiera luminosa.
ascendo um cigarro, ponho-me a falar com o meu fantasma.
 
longe d’aqui, a cidade enfeitou-se com seus crimes de néon, com suas traições.
ouço hélices de barcos, motores, quando um rosto esvoaça ao alcance da mão.
 
a verdade  é que passei a vida a fugir, de cidad em cidade, com um sussuro cortante
nos lábios.
e atravessei cidades e ruas sem nome, estradas, pontes que ligam uma treva a outra treva.
caminho como sempre caminhei, dentro de mim – rasgando paisagens, sulcando mares, devorando imagens,
 
o absinto, esse álcool que me permitiu medir o tempo no movimento dos astros.
e vi a vida como um barco à deriva, vi esse barco tentar regressar ao porto – mas os portos são olhos enormes 

que vigiam os oceanos, servem para levarmos
o corpo até um deles e morrer.
 
a noite está próxima.
 
 vejo ascenderem-se mãos voláteis, e uma sede de poços e de nomadismo.
sulco a areia que sitia as cidades para trás abandonadas.
abro fendas na memória, e a noite surge com suas cidades queimadas, desertas
- e o vento... o vento cintila onde cresce o lobo que me ronda o sono.
estendo a mão, pego no revólver, mas nadas acontece.
 
de nada me serviria inventar outra vez o rio das palavras, de nada me serviria saber a geometria exacta dos cristais, 

ou redesenhar o corpo e aperfeiçoá-lo.
fico assim, inerte, à beira da noite... olhando o brilho da lua jorrando águas.
 
o regresso nunca foi possível.
 
o verdadeiro fugitivo não regressa, não sabe regressar.
reduz o continentes a distâncias mentais.
aprende a fala dos outros – e, por cima dele,  as constelações
vão esboçando o tormentoso destino dos homens.
 
pressinto uma sombra a envolver-me, ouço música...
espirais de som subindo aos subúrbios da alma.
e acendo o lume das pirâmides, onde o tempo não foi
inventado, e renego a alegria.
não semearei o meu desgosto, por onde passar.
nem as minhas traições

 

 
não consigo dormir, nunca mais.  
ando de um lado para o outro, canso o corpo, enquanto
a lingua segrega uma saliva exterminadora.
 
lá fora, dentro da noite, os chacais, as hienas cercam a casa, mas o pior é este
chacal que me esfarrapa as vísceras,
esta hiena que me devora o sonho.
pela janela vejo a linha crepuscular da duna.
um novo corpo liberta-se do meu e caminha fora de mim – vejo-o afastar-se em, direcção aos nevoeiros das cidades.
sei, nesse instante, que nenhum abraço chega para atenuar a dor da separação.
afastados, tudo o que nos resta é começar a imitar a vida um do outro.
 
o que dissemos perdeu o sabor e o sentido.
harrar, aden, lisboa, este silêncio... capaz de ordenar e desordenar o mundo, o 
canto sublime das miragens. 
mas vai chegar o inverno, e a tristeza dos dias começa a zumbir à roda da cabeça.
 
abri a janela.
avisto uma nesga d céu limpo.
lembro-me de quando trocava um sorriso por um verso, ou um insulto.
imitávamos assim a felicitade.
 
o sol fulmina a memória, limpa-a da crueldade do passado.
a vida, aqui, reduz-se a efémeros passos, surdas gargalhadas, ideias que se
evaporam lentamente.
enfim, o mundo não é assim tão grande...
 
e a vida, afinal, é como as orquídeas – reproduz-se com dificuldade.
mas estou cansado.
os olhos fecham-se-me com o peso das paixões desfeitas.
imagens, imagens que se colam ao interior das pálpebras – imagens de neve 
e de miséria, de cidades obsessivas, de fome e de violência, de sangue, aquedutos, de esperma, de barcos, 

de comboios, de gritos... talvez... talvez uma voz.
 
o desejo de um sol impiedoso, sobretudo enquanto dormia.
 
e embarquei num cargueiro, desertei em java, pensei mesmo construir uma casa. 
mas não foi possível.
 
ainda vejo aquelas árvores cobertas de ossos luminosos, e a duna incendiada, o
deserto onde posso continuar a reconstruir o universo.
 
escavo  no coração um poco de sal, para dar de beber ao viajante que fui.
deixo o vento arrastar consigo infindável caravana de ilusões.
e digo : que tudo se afogue na gordura das manhãs, que tudo silencie... e uma
lingua de fogo atinja os livros que não escreverei.
 
 III
 
os dias estão cheios de cartas e de recomendações, de amigos que partem para
sempre, ou adoecem, de recados e de intrigas, de contas intermináveis, de ouro,
de corpos, de fortuna e de infortúnios.
de morte, e de cães feridos a uivar à porta da desolação.
 
uma espécie de miséria e de orgulho, escorrem no fundo de mim, e talvez seja
a mistura venenosa da miséria com orgulho que me há-de perder...                          
 
não tenho mais nada a dizer, os poemas morreram.
fugir tornou-se uma obsessão, ou então é a melhor  maneira de encenar o desespero.
bebi águas inquinadas.
vi o corpo suspenso no rebordo dos poços, o coração batendo descontrolado.
 
mas a morte, quando se aproxima, é uma coisa simples... vem comer à mão a
cinza melodiosa dos dias.
por isso sei que, ao amanhecer, posso perguntar :
quantas áfricas murcharam na boca do armor?
quantas feras despedaçadas foram comidas ao entardecer?
quantos homens conseguiram apaziguar o relâmpago da paixão?
quantos desejos ficaram abandonados ma escuridão intacta dos quartos?
 
à qual dos demónios me vender ?
que besta suja será preciso adorar?
em que sangue contaminado mergulharei a língua?
que fogo  estranho é este? que devora a beleza interior das coisas...
que mendira me poderá salvar?
 
uma golada de veneno e eis que se acende o talento.
o rumor precioso das sílabas. o choro e o riso .
o brilho gelado das imagems.
então, ergo o cachimbo e fumo um tempo futuro, ajeito o cinturão onde guardo
o outro – e vou pelo engano das palavras. 
 
descubro a febre, a ânsia do eterno viajante.
abro as mãos, solto as borboletas e os pássaros – que dizem ser a alma dos
mortos.
um espelho onde não me reconheço. mas  o pior é que nunca  acreditei no que me  disseram, e parti o espelho.
 
o azar nunca mais me largou, e também não posso dizer que os negócios me
tenham corrido bem.
foi maldição, dizem.
paciência. mas não há maldição sem desejo – e eu não paro de desejar, sôfrego...
capaz de arriscar a vida e a razão.
ou de matar.
 
 IV
 
um rasgão de luz sobre a pele, dormes na seiva doce das manhãs.
mas sabes que só há repouso para o sofrimento quando se entra  no primeiro
dia dos dias sem ninguém.
a dor, a perna amputada, a chaga viva, o sangue a lajetar – o mapa da abissínia.
 
o sol enterra-se nas areias.  
viajo, sem me mexer desta enxerga branca.
tento encontrar espaço para a lucidez do meu silêncio.
no lugar da poema coalha o ouro das geadas, e os animais.
são formas etéreas que se me colam ao rosto.
o que morre, quase não faz falta...
 
dantes ouvia o mar... bastava encostar a cabeça ao peito um do outro.
mas um homem em cujo coração se tenha concentrado toda a fúria de viver ;
será  um homem feliz?
 não sei se posso querer alguma eternidade.. . não sei...
 
o que vejo já não se pode cantar
 
que horas serão dentro do meu corpo?
que mineral vermelho jorraria se golpeasse uma veia... não sei... não sei...
 
o que vejo já não se pode cantar?
 
lembro-me duma cabeça rebelde flutuando junto à janela.
mas a casa está repleta de gemidos, vai amanhecer; não me lembro de mais nada.
 
o que vejo já não se pode cantar.
 
recomeço a fuga, a última, e nela hei-de morrer de olhos abertos, atento ao mínimo rumor,  ao mais pequeno gesto 

– atento a metamorfose do corpo que sempre recusou o aborrecimento.
 
o que vejo já não se pode cantar.
 
caminho com os braços levantados, e com a ponta dos dedos acendo o firmamento da alma.
espero que o vento passe... escuro, lento, então, entrarei nele, cintilante, leve...
e desapareço.
 

Poème précédent en portugais :

Antonio Ramos Rosa :Voyage à travers une nébuleuse / Viagem através de uma nebulosa (19/02/2023)

 Poème suivant en portugais :

Manuel Alegre : Requiem (26/05/2023)


 
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