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Le bar à poèmes
18 décembre 2022

Shu Cai / 树才 (1965 -) : 15 septembre 1990

arton18177[1]

 

15 septembre 1990

 

J’ai une cour intérieure dans le ciel

pourquoi devrais-je m’installer ici-bas ?

sur les arbres, septembre mûrit, pourrit...

 

la saison se précipite en cascade, septembre !

Septembre suggère tout...

pourtant ce qu’il faut vivre est encore en chemin.

 

Tout ce qui doit arriver, devant moi,

est arrivé déjà.

La vie, elle me fait tristement baisser la tête.

Vois ! Après tout nous sommes humains, façonnés dans l’argile.

 

Si les étoiles ne brillaient, le ciel serait-il en paix ?

Il ne me reste, tragiquement,

qu’à demander les faveurs du ciel.

 

Ciel, ô ciel ! Tu pourrais

me laisser m’élever hors de ce corps de chair,

l’abandonner sans regrets !

 

Si l’âme ne brillait, le corps serait-il en paix ?

 

1992

 

Traduit du chinois par Chantal Chen-Andro

In, "Le Ciel en fuite. Anthologie de la nouvelle poésie chinoise"

Editions Circé, 2004

Du même auteur :

Hai Zi pour toujours / 永远的海子 (18/12/2021)

Tranquillité (18/12/2023)

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