Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le bar à poèmes
7 novembre 2022

Blas de Otero (1916 – 1979) : Au commencement / En el principio

reportajes_108750648_2366763_854x640[1]

 

Au commencement

 

Si j’ai tout perdu, la vie, le temps,

si j’ai tout jeté, comme un anneau, dans la mer,

si dans les broussailles j’ai perdu la voix,

il me reste la parole.

 

Si j’ai souffert de la soif et de la faim,

de tout ce qui était mien et dont il ne reste rien,

si j’ai fauché les ombres, en silence,

il me reste la parole.

 

Si j’ai ouvert les yeux

pour voir le visage pur et terrible

de ma patrie, si j’ai ouvert les lèvres

jusqu’à les déchirer, il me reste la parole.

 

 

Traduit de l’espagnol par Jacinto-Luis Guereña

In, « Anthologie bilingue de la poésie espagnole contemporaine »,

Editions Gérard et Cie (Marabout Université), Verviers (Belgique),1969

Du même auteur :

Automne / Otoño (07/11/2020)

Fidélité / Fidelidad (07/11/2021)

 

En el principo

 

Si he perdido la vida, el tiempo, todo

lo que tiré, como un anillo, al agua,

si he perdido la voz en la maleza,

me queda la palabra.



Si he sufrido la sed, el hambre, todo

lo que era mío y resultó ser nada,

si he segado las sombras en silencio,

me queda la palabra.



Si abrí los labios para ver el rostro

puro y terrible de mi patria,

si abrí los labios hasta desgarrármelos,

me queda la palabra.

 

Pido la paz y la palabra

Ediciones Cantalapiedra, Torrelavega, 1955

Poème précédent en espagnol :

Pablo Neruda : « La grande pluie du Sud tombe sur Isla Negra... » / « La gran lluvia del sur cae sobre Isla Negra... » (02/11/2022)

Poème suivant en espagnol :

Miguel D’ors: Pluie / Lluva (21/11/2022)

Publicité
Publicité
Commentaires
Le bar à poèmes
Publicité
Archives
Newsletter
96 abonnés
Publicité