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Le bar à poèmes
2 novembre 2022

Pablo Neruda (1904 – 1973) : « La grande pluie du Sud tombe sur Isla Negra... » / « La gran lluvia del sur cae sobre Isla Negra.

 

12971518-pologne-circa-1973-un-timbre-imprimé-en-pologne-montre-le-portrait-de-pablo-neruda-par-oswaldo-guaya[1]

 

 

La grande pluie du Sud tombe sur Isla Negra

comme une goutte unique et transparente et lourde,

la mer ouvre ses feuilles froides, la reçoit,

la terre apprend l’humide destin de la coupe.

 

Oh mon âme, il faut que tes baisers me donnent

cette eau saumâtre, avec le miel du territoire,

le parfum qu’a mouillé le ciel aux mille lèvres,

la patience sacrée de la mer en hiver.

 

C’est un appel, toutes les portes s’ouvrent seules,

l’eau fait un long récit de rumeur aux fenêtres,

le ciel va vers le bas, atteignant aux racines,

 

le jour fait et défait son céleste filet

tissé de temps, de sel, de bruit, d’élans, de routes,

d’une femme et d’un homme, et de l’hiver sur terre.

 

Traduit de l’espagnol par Jean Marcenac et André Bonhomme

Club des amis du livre progressiste, 1965

Du même auteur :

Dernières volontés / Disposiciones (02/11/2014)

Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée / Veinte poemas de amor y una canción desesperada  (02/11/2015)

Testament d’Automne (02/11/2016)

Hauteurs de Macchu-Picchu / Alturas de Macchu-Picchu (02/11/2017)

« Que ne t’atteigne pas l’air... » / « No te toque la noche... » (02/11/2018)

Le paresseux / El perozoso (02/11/2019)

La Ma Nounou / La Mamadre (02/11/2020)

Sévérité / Severidad (02/11/2021)

« Oui, j’aime ce morceau de terre que tu es... » / « Amo el trozo de tierra que tú eres ... (02/11/2023)

 

La gran lluvia del Sur cae sobre Isla Negra

como una sola gota transparente y pesada,

el mar abre sus hojas frías y la recibe,

la tierra aprende el húmedo destino de una copa.

 

 

Alma mía, dame en tus besos el agua

salobre de estos meses, la miel del territorio,

la fragancia mojada por mil labios del cielo,

la paciencia sagrada del mar en el invierno.

 

 

Algo nos llama, todas las puertas se abren solas,

relata el agua un largo rumor a las ventanas,

crece el cielo hacia abajo tocando las raíces,

 

 

y así teje y desteje su red celeste el día

con tiempo, sal, susurros, crecimientos, caminos,

una mujer, un hombre, y el invierno en la tierra.

 

Cien sonetos de amor

Editorial Universitaria, Santiago, 1959

 

Poème précédent en espagnol :

Monica Mansour: « Je veux écrire des mots d’oiseaux... » / « quiero escribir palabras de ave... » (07/10/2022)

Poème suivant en espagnol :

Blas de Otero : Au commencement / En el principio (07/11/2022)

 

 

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