30 septembre 2022

Anne-José Lemonnier (1958-) : Les yeux de l’Aven (2)

  Les yeux de l’Aven (2)   .......................................................... Paysage de Bretagne   Il reste au paysage ce que la mer en sa violence laisse debout quelques chaumières bien tapies contre le sol toits immenses et pentus destinés aux pluies interminables avec deux cheminées pour naviguer l’hiver   Dans le rose aussi vieux que l’amitié du monde un piétinement dessine une présence Le ciel porte l’empreinte de trois nuages Sur ce hameau perdu sans nom ces toits voués au seul... [Lire la suite]
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29 septembre 2022

Jean -Pierre Claris de Florian (1755 – 1794) : Le perroquet

  Le perroquet   Un gros perroquet gris, échappé de sa cage,           Vint s'établir dans un bocage, Et là, prenant le ton de nos faux connaisseurs, Jugeant tout, blâmant tout, d'un air de suffisance, Au chant du rossignol il trouvait des longueurs,           Critiquait surtout sa cadence. Le linot, selon lui, ne savait pas chanter ; La fauvette aurait fait quelque chose peut-être, ... [Lire la suite]
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28 septembre 2022

Tristan Corbière (1845 – 1875) : « Mousse : il est donc marin, ton père ?… »

  Mousse : il est donc marin, ton père ?… – Pêcheur. Perdu depuis longtemps. En découchant d’avec ma mère, Il a couché dans les brisants…   Maman lui garde au cimetière Une tombe – et rien dedans. – C’est moi son mari sur la terre, Pour gagner du pain aux enfants.   Deux petits. – Alors, sur la plage, Rien n’est revenu du naufrage ?… – Son garde-pipe et son sabot…   La mère pleure, le dimanche, Pour repos… Moi : j’ai ma revanche Quand je serai grand – matelot ! –   ... [Lire la suite]
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27 septembre 2022

Richard Brautigan (1935 – 1984) : le port / The Harbor

  Le port   Déchiré par les orages de l’amour et ressoudé par les accalmies           de l’amour   me voilà allongé dans un port qui ne sait pas où ton corps se termine où mon corps commence   Des poissons nagent entre nos côtes et des mouettes crient comme des miroirs           après notre sang     Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Niclos Richard, Frédéric Lasaygues in, Richard... [Lire la suite]
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26 septembre 2022

Marina Tsvétaïeva / Марина Ивановна Цветаева (1892 - 1941) : « Le jour viendra... » / « Настанет день... »

  Le jour viendra – si triste, paraît-il – Où mes yeux, ainsi qu’une flamme, agiles Auront fini de régner et brûler – Refroidis par cinq kopecks étrangers*. Et, tel un sosie palpant son image, La face paraîtra sous le visage. Ô, je t’aurai à la fin méritée, Belle ceinture de sérénité.   Et au lointain (vous aussi vous verrai-je ?) Sur le sentier noir viendra le cortège Des pèlerins se signant en désarroi – Vers ma main qui ne se repliera pas, Vers ma main plus frappée par l’anathème, Vers ma main qui... [Lire la suite]
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25 septembre 2022

Vlada Urosevic / Влада Урошевиќ (1934 -) : Planète morte

  Planète morte   Rien que marécages iodés dans des steppes d’amiante. Rien qu’étoiles redoutables aux dards de lumière vénéneuse. En vain : des volcans en érection sur des plaines-momies. En vain : des grottes qui rêvent de maternité. En vain : des minéraux qui couinent la nuit sous la terre comme des souris En vain : des éclairs qui pondent des œufs rouges sur les cimes. Rien qu’orages magnétiques sur des montagnes oxydées. Rien que fleurs sulfureuses sur des troncs de quartz. Rien que... [Lire la suite]
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24 septembre 2022

Carlos Edmundo de Ory (1923 -2010) : « Il semble que l’homme souffre... » / « Parece ser que el hombre sufre... »

  Il semble que l’homme souffre et comme il n’existe pas de balance pèse-souffrance on sait seulement que la douleur est plomb et que malgré tout elle sent le souffre   IL n’existe pas de thermomètre pour dire les degrés de la peine qui toujours vous pèse On sait seulement que la douleur est la mie d’un pain qui n’a jamais garni une table   Quand tu te sentiras mal cherche un recoin Et installe-toi pour y manger la chair crue qui, se trouve dans tes mains et dans tes pieds   Offre un banquet à ton... [Lire la suite]
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23 septembre 2022

Compiuta Donzella (XIIIéme siècle) : « En la saison où tout est en fleur... » / « A la stagion che ‘l mondo foglia ... »

  Printemps triste   En la saison où tout est en fleur et feuillole, Tous les amants courtois sont en grande liesse ; Alors dans les vergers se promènent les couples Aux charmants gazouillis des oisillons en chœur.   Tout noble damoiseau dès lors tombe amoureux Et chacun à l’envi courtise son élue ; Si chaque jouvencelle a le cœur en fête, Moi, je ne suis qu’en pleurs et dans le désarroi.   Mon père m’a plongée dans le doute et l’angoisse, Souvent il me harcèle et me fait bien souffrir, ... [Lire la suite]
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22 septembre 2022

Alfonso Costafreda (1926 – 1974) : Compagne d’aujourd’hui / Compañera de hoy

  Compagne d’aujourd’hui     Compagne d’aujourd’hui, je ne veux d’autre vérité que la tienne, vivre où tes yeux s’ouvriront, offrant ta lumière, ton flux à ce que je vois et sens...   Dénouer cette pelote obscure de la peur, retrouver l’objet perdu, briser la voix du songe...   Et lent, lentement réapprendre à vivre, encore et encore comme une matinée chargée de richesse.   Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet In, « Poésie espagnole, anthologie 1945 – 1990 » ... [Lire la suite]
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21 septembre 2022

Ibn Al- Dja’bari (? – 1241) : L’Unique

  L’Unique   L’aube est passée, et celui qui T’aime est encore là, versant des larmes, ô Toi pour qui ma mort dans la soif de Son amour est aussi ma vie.   Tu m’as fait boire une gorgée dans la coupe de Ton amour, Ivre de Lui, ma mort en Lui est devenu délices.   Ô mon Bien-Aimé, le psalte a chanté les litanies de Tes différents Noms, et dans la douceur des chants l’émotion m’a ravi.   Mon âme s’est tendue vers l’Unique, agréable est mon tourment, et, du plus profond de mon cœur, ... [Lire la suite]
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