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Du temps j’arrache l’écorce

A vif c’est moi que j’écorche

Dévêtu du temps je me dénivelle

               à perte de vue

Dans les nervures de l’hiver.

 

Le temps neige

               au-dedans du corps

Flocons d’enfance pour la fonte

               sans cesse recommencée

               de l’identité digitale

La neige-mère me couvre

               de rêve en rêve

Des névés du temps je découle

               chaque cristal un instant

               chaque goutte un meurtre

Se perd me disperse en chacun

               l’eau de mes glaciers

Glissement crève-mémoire

               Ubac mon passé

               d’une avalanche

Aigle pour l’œil de la neige

Braille noir et braise noire

 

Table des éléments,

Editions Belfond, 1978

Du même auteur :

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