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Le bar à poèmes
6 février 2022

Friedrich Hölderlin (1770 - 1843) : La moitié de la vie / Hälfte des Lebens

neckarturm[1]

 

La moitié de la vie

 

Lourde de poires jaunes

Et pleine de roses sauvages

La terre est penchée sur le lac,

Et vous, cygnes charmants,

Enivrés de baisers,

Vous trempez votre tête

Dans l’eau sobre et sacrée.

 

Où, malheureusement, irai-je prendre,

Quand vient l’hiver, les fleurs, où

L’or du soleil,

Et l’ombre de la terre ?

Les murs sont là

Muets et froids, dans le vent

Les bannières tintent (1).

 

Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre

In, « Anthologie bilingue de la poésie allemande »

Editions Gallimard (La Pléiade), 1995

 

(1) "Tintent les drapeaux"

in, « Hölderlin »

Les Cahiers de l’Herne

Editions de l’Herne, 1989

 

Moitié de la vie

 

Suspendue avec des poires jaunes

Remplie de roses sauvages,

La terre sur le lac.

Et vous merveilleux cygnes ivres de baisers

Trempez la tête dans l’eau saint et sobre.

 

Malheur à moi ! où les prendrai-je moi

Quand ce sera l’hiver, les roses ?

Où le miroir du soleil

Avec les ombres de la terre ?

Les murs s’élèvent sans parole et froids

Et les enseignes grincent dans le vent.

 

Traduit de l’allemand par Pierre Jean Jouve et Pierre Klossowski

in, « Poèmes de la folie de Hölderlin »

Editions J.O. Fourcade, 1930

 

Du même auteur :

« Je connais quelque part un château-fort… » / « Das alte Schloss zu untergraben … » (14//02/2015)

Ainsi Ménon pleurait Diotima /Menons Klagen um diotima (14/02/2016)

Le Pays / Die Heimat (06/02/2017)

Chant du destin d’Hypérion / Hyperions Schickalslied (06/02/2018)

Fantaisie du soir / Abendphantasie (06/02/2019)

En bleu adorable / In lieblicher Bläue (06/02/2020)

 « Comme, lorsqu’au jour de fête... » / « Wie wenn am Feiertage... » (06/02/21)

Fête de la paix / Friedensfeier (01/08/2021)

Pain et vin / Brot und wein (06/02/2023)

Patmos (06/02/2024)

 

Hälfte des Lebens



Mit gelben Birnen hänget

Und voll mit wilden Rosen

Das Land in den See,

Ihr holden Schwäne,

Und trunken von Küssen

Tunkt ihr das Haupt

Ins heilignüchterne Wasser.



Weh mir, wo nehm’ ich, wenn

Es Winter ist, die Blumen, und wo

Den Sonnenschein,

Und Schatten der Erde?

Die Mauern stehn

Sprachlos und kalt, im Winde

Klirren die Fahnen.

Poème précédent en allemand :

Clemens Brentano : « Il y a longtemps ce me semble... » / « Es sang vor langen Jahren... » (29/01/2022)

Poème suivant en allemand :

Friedrich Nietzche : Venise /Venedig (07/02/2022)

 

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