31 janvier 2022

Choi Seung-Ho / 최승호 (1954 -) : Le train n° 244

  Le train n° 244   Une grande lampe ronde de couleur orange Eclaire faiblement l’homme qui dort bouche bée, Elle éclaire les enfants endormis En appuyant leurs têtes fragiles l’une contre l’autre Dans un coin de la banquette.   Ceux qui sont réveillés sont ceux qui jouent aux cartes Et les gens qui pour tuer le temps long et ennuyeux Lisent et relisent dans les moindres détails Leur hebdomadaire - Les matchs de boxe, les scandales des vedettes, l’horoscope de la semaine...   L’air lourd dans le... [Lire la suite]
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30 janvier 2022

Gaston Miron (1928 – 1996) : Pour retrouver le monde et l’amour

  Pour retrouver le monde et l’amour     Nous partirons de nuit pour l'aube des mystères et tu ne verras plus les maisons et les terres et ne sachant plus rien des anciennes rancoeurs des détresses d'hier, des jungles de la peur tu sauras en chemin tout ce que je te donne tu seras comme moi celle qui s'abandonne nous passerons très haut par-dessus les clameurs et tu ne vivras plus de perfides rumeurs or loin des profiteurs, des lieux de pestilence tu entendras parler les mages du silence alors tu... [Lire la suite]
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29 janvier 2022

Clemens Brentano (1778 – 1842) : « Il y a longtemps ce me semble... » / « Es sang vor langen Jahren... »

  Il y a longtemps ce me semble, Le rossignol chantait aussi ; Comme il était doux de l’entendre Au temps où nous étions ensemble.   Je chante et ne puis pas pleurer, Et file à mon rouet, si seule, Mon fil limpide et pur Tant que brillera la lune.   Quand ensemble nous étions, Le rossignol chantait, Aujourd’hui mon chant me rappelle Que tu es parti loin de moi.   Chaque nuit que luit la lune, Je pense à toi uniquement, Mon cœur est limpide et pur, Dieu veuille un jour nous réunir ! ... [Lire la suite]
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28 janvier 2022

Walt Whitman (1819 – 1892) : Chanson de la piste ouverte / Song of the open road

  Chanson de la piste ouverte   1 Pied sûr, cœur léger, j’attaque la piste ouverte, Suis libre, en bonne santé, le monde est devant moi, La longue piste brune s’étire où je veux qu’elle me conduise.   A partir d’aujourd’hui je n’attends plus la bonne fortune : la bonne fortune      c’est moi ! J’ai fini de me plaindre, j’ai fini de tergiverser, j’ai fini d’avoir besoin de      ceci ou cela, Terminé le petit monde des récriminations, des bibliothèques, des... [Lire la suite]
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27 janvier 2022

Du Fu / 杜甫 (712 – 770) : Face à la neige / 对雪

  Face à la neige   Les morts récents se plaignent de la guerre ; Vieillard solitaire, je marmonne et broie du noir. Les nuages confus s’abaissent au crépuscule ; La neige danse dans le vent qui tournoie. La calebasse jetée à terre, le vase à vin se vide ; Dans le fourneau, le feu encore rougeoie. Des différentes préfectures, aucune nouvelle ; Triste, pour écrire des mots en l’air, je m’assois.   Traduit du chinois par Florence Hu-Sterk in, « Anthologie de la poésie... [Lire la suite]
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26 janvier 2022

Aimé Césaire (1913 – 2008) : Idylle

  Idylle   Quand viendra le soir du monde que les réverbères seront de grandes filles immobiles un nœud jaune aux cheveux et le doigt sur la bouche quand la lumière dans la vitre coupera sa natte et fera frire ses œufs dans une goutte de sang prise à la neige des blessés que le vin lourd de midi lancera du grain aux étoiles de minuit il y aura dans mon âme les légères corbeilles du brouillard qui seront sommées de verser des bennes de lumière la solitude ouvrira de minuscules fenêtres sur la belle amitié... [Lire la suite]
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25 janvier 2022

Antonin Artaud (1896 – 1948) : La momie attachée

Autoportrait, Décembre 1946   La momie attachée   Tâtonne à la porte, l’œil mort et retourné sur ce cadavre, ce cadavre écorché que lave l’affreux silence de ton corps.   L’or qui monte, le véhément silence jeté sur ton corps et l’arbre que tu portes encore et ce mort qui marche en avant.   - Vois comme tournent les fuseaux dans les fibres du cœur écarlate, ce grand cœur où le ciel éclate pendant que l’or t’immerge les os   C’est le dur paysage de fond qui se révèle pendant que tu marches ... [Lire la suite]
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24 janvier 2022

André Du Bouchet (1924 – 2001) : Face de la chaleur

  Eau-forte d' Alberto Giacometti,pour le frontispice de "Dans la chaleur vacante"1961   Face de la chaleur   BATTANT   La meule de l’autre été scintille. Comme la face de la terre qu’on ne voit pas.   Je reprends ce chemin qui commence avant moi. Comme un feu en place dans l’air immobile,                         l’air qui tournoie au-dessus du chemin. Tout a disparu. La chaleur déjà. ... [Lire la suite]
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23 janvier 2022

André Breton (1896 – 1966) : « Dites-moi où s’arrêtera la flamme... »

  Dites-moi où s’arrêtera la flamme Existe-t-il un signalement des flammes Celle-ci corne à peine le papier Elle se cache dans les fleurs et rien ne l’alimente Mais on voit dans les yeux et l’on ne sait pas non plus ce qu’on voit dans les      yeux Puisqu’ils vous voient Une statue est agenouillée sur la mer mais Ce n’est plus la mer Les phares se dressent maintenant dans la ville Et barrent la route aux blocs merveilleux de glace et de chair Qui précipitaient dans l’arène leurs innombrables... [Lire la suite]
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22 janvier 2022

Gibran Khalil Gibran (1883 – 1931) / جبران خليل جبران : « Une femme qui tenait un nouveau-né... »

    Une femme qui tenait un nouveau-né contre son sein dit : Parle-nous des      Enfants. Il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles du désir de la Vie pour elle-même. Ils passent par vous mais ne viennent pas de vous, Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.   Vous pouvez leur donnez votre amour, mais pas vos pensées, Cat ils sont leurs propres pensées. Vous pouvez loger leurs corps, mais pas leurs âmes. Car leurs... [Lire la suite]
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