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Le bar à poèmes
20 janvier 2022

Llywarch-Hen (vers 490 – vers 590) : Les calendes de l’hiver

Llywarch-Hen[1]

 

Les calendes de l’hiver

 

Aux calendes d’hiver, le grain est dur,

les feuilles mortes frémissent, la mare est pleine

dès le matin avant le réveil.

Malheur à qui se fie à l’étranger.

 

Aux calendes d’hiver voici le temps où l’on reste en sa maison,

le vent furieux amène la tempête,

il est pénible de garder un secret.

 

Aux calendes d’hiver, maigres sont les cerfs,

jaunes sont les cimes des bouleaux, déserte est la maison d’été.

Malheur à celui qui reproche vainement.

 

Aux calendes d’hiver, le haut des branches se courbe.

La parole d’un vicieux engendre le désordre.

Où, il n’y a pas de don inné il n’y a pas de science.

 

Aux calendes d’hiver, rude est le froid,

car il n’est pas comme au premier printemps.

Il n’y a de devin que Dieu.

 

Aux calendes d’hiver, la plume des oiseaux est grise,

le jour est court, tristes sont les coucous,

La miséricorde est le plus grand bienfait de Dieu.

 

Aux calendes d’hiver, le froid est dur et sec,

très noir est le corbeau, rapide est la flèche qui s’élance de l’arc.

Quand un vieillard titube le jeune homme sourit.

 

Aux calendes d’hiver le cerf a une grande privation.

Malheur au malade ! s’il se réchauffe ce sera pour peu de temps.

En vérité mieux vaut être aimable que beau.

 

Aux calendes d’hiver, nue est la lande où la bruyère est brûlée,

la charrue est dans le sillon, le boeuf est au travail.

Parmi cent hommes il est difficile de trouver un ami.

 

Traduit du gallois par Jean Markale

in, « Les grands bardes gallois »

Editions Jean Picollec, 1981

Du même auteur :

la neige (20/01/2023)

La vieillesse (20/01/2024)

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