31 août 2021

Dominique Sorrente (1953 -) : l’Apparent de lumière

  L’apparent de lumière   aux compagnons du temps de Bruges   I Ici tu viendras boire l’eau, ici la fontaine et sa pierre où les mots sont des soifs, noires et blanches lorsque tu parles.   Pierre du pélican. Une grâce y rougeoie, une plaine y descend et toi qui ne vois pas encore, oiseau enfant, oiseau malgré l’envol, tu fais une fronde pour que la mort se passe dans les mots.   Une ornière ici est la face de l’été   II Ne tends plus le bras, n’enferme plus la main, rassemble la... [Lire la suite]
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30 août 2021

Antonella Anedda (1958 -) : « Pour la nuit qui tombe trop tard... » / « Per la notte che cade troppo tardi... »

  A Ida Porena   Pour la nuit qui tombe trop tard pour le ciel qui révèle les crêtes : la montagne au milieu des sables, la ville austère dans la chaleur grise de l’été pour cette peur qui est due à la seule lumière, au cuivre de la casserole,  à la nourriture qui descendra dans le corps.   Il faudra comprendre la leçon du chagrin qu’un geste suffit à écarter le frisson que nous mettons chaque jour de côté sans savoir s’il annonce ou abrège le souffle d’autres vies.   A la fenêtre de la... [Lire la suite]
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29 août 2021

Mahmoud Darwich (1941 - 2008) / محمود د رويش : « Nous choisirons Sophocle... »

@darwisheat   Nous choisirons Sophocle   Si cet automne est le dernier, demandons pardon pour le sac et le ressac de la mer, pour les souvenirs... pour ce que nous avons fait de nos frères avant l’âge du bronze. Nous avions blessé tant de créatures avec des armes faites des os de nos frères, pour devenir leur descendance près des sources. Demandons pardon à la harde de la gazelle pour ce que nous lui avons fait subir près des sources, quand un filet de pourpre serpenta sur l’eau. Nous ne savions pas que... [Lire la suite]
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28 août 2021

Joséphine Bacon (1947 -) : Tu ne sais pas ton âge / Apu tshissenitamin etatipuneshin

© Pierre Longtin     Tu ne sais pas ton âge   Tu ne sais pas ton âge Tu me dis : « je reçois l’argent des vieux »   Je sais que tu es sage Ton regard semble lointain   Dans ta tête, tes souvenirs surgissent Tu revois ton territoire   Tes rêves ne sont plus les mêmes Pourtant l’Esprit des animaux t’invite Là où tes pas légers ne se fatiguent pas   Ta marche te conduit toujours Sur une terre dénudée   Patient, tu attends Papakassik Convaincu que le caribou... [Lire la suite]
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27 août 2021

Alfonso Gatto (1909 – 1976) : Pour les martyrs de la Place Loreto / Per i martiri di Piazzale Loreto

  Pour les martyrs de la Place Loreto (*)   Vint l’aube, puis tout fut en arrêt : la ville, le ciel, le souffle du jour. Les bourreaux seuls restèrent vivants devant les morts.   Silence était le cri du matin, silence le ciel blessé, silence des maisons, silence de Milan. Restèrent souillés même de soleil, tachés de lumière et odieux l’un à l’autre les assassins vendus à la peur.   C’était l’aube et là où régna le travail, la où la Place symbolisait la joie enflammée de la ville émigrant... [Lire la suite]
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26 août 2021

Pir Sultan Abdal (1480 - 1550) : « Cette année, la neige... »

    Cette année, la neige ne fondra pas le vent du matin souffle, mauvais. Les Turkmènes ne s’en iront pas vers le plateau la tribu est décimée, elle est comme brisée.   Comme le Kizil-Yrmak, j’ai roulé en mugissant j’ai frappé ma poitrine, j’en ai brisé la digue. J’ai atteint la vigne du chevreuil au visage de rose je suis entré en son jardin, la rose en était comme brisée.   Ma main est impuissante à ramasser ses roses ma langue impuissante à s’enquérir d’elle pour donner un sens aux quatre... [Lire la suite]
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25 août 2021

Denis Rigal (1938 - 2021) : Fondus au noir

  Fondus au noir   paroles en avant du temps comme une sueur de l’être (si de l’être il y avait) semence paraboliquement jetée aux ronces aimant songe comme présent au monde qui se grise et dégrise, et pour l’arraisonner peut-être avec mes cris d’Orphée ?   (ce pain de basalte qui te regarde, quel désir t’en gardera ?   ils naissent tous dans la crèche tes fils, reçoivent les coups qui t’ont manqué, s’éprouveront à ta douleur, navrés de même.   rien n’est présent comme ce noir. ... [Lire la suite]
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24 août 2021

Ludovic Janvier (1934 – 2016) : Femmes qui passent

  Femmes qui passent   Femmes qui passent ne veut pas dire qu’elles passent au large de moi mais qu’elles passent à travers moi regards allures et parfums en y laissant de multiples traces aussitôt gonflées comme un plumage lequel tarde à se refermer.   La mer à boire Editions Gallimard,1987 Du même auteur : Levée de nous (16/07/2020) Dans le jardin de Brambilla (24/08/2022)  
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23 août 2021

Jean de Sponde (1557 – 1595) : « Ha ! que j’en vois bien peu... »

  Ha ! que j’en vois bien peu songer à cette mort, Et si chacun la cherche aux dangers de la guerre, Tantôt dessus la Mer, tantôt dessus la Terre, Mais las ! dans son oubli tout le monde s’endort.   De la Mer, on s’attend à ressurgir au Port, Sur la Terre, aux effrois dont l’ennemi s’atterre : Bref chacun pense à vivre, et ce vaisseau de verre S’estime être un rocher bien solide, et bien fort.   Je vois ces vermisseaux bâtir dedans leurs plaines, Les monts de leurs desseins, dont les cimes humaines ... [Lire la suite]
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22 août 2021

Jean Antoine de Baïf (1532 – 1589) : Epitaphe

  Epitaphe     Pauvres corps où logeaient ces esprits turbulents, Naguère la terreur des Princes de la terre, Même contre le ciel osant faire la guerre, Déloyaux, obstinés, pervers et violents,   Aujourd'hui le repas des animaux volants Et rampants charogniers, et de ces vers qu'enserre La puante voirie, et du peuple qui erre Sous les fleuves profonds en la mer se coulant :   Pauvres corps, reposez, qui vos malheureux os, Nerfs et veines et chairs, sont dignes de repos, Qui ne purent... [Lire la suite]
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