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Le bar à poèmes
7 janvier 2021

Kazimierz Brakoniecki (1952 -) : Armor, Poèmes de l’Atlantique / Armor, Wiersze atlantyckie (X – XVIII)

 

Brakoniecki1s[1]

 

Armor

Poèmes de l’Atlantique

 

X

Je crois au cosmos,

Je ne me fie pas au cosmos.

Moi substantif fléchi

par toi comme la mort,

j’escalade les récifs de la destinée,

quand la mer monte vers moi,

qu’elle prêche dans les déserts profonds de varech et d’écume,

et invite à une leçon de submersion fatale.

 

Comme il est simple

de s’élancer au milieu des ténèbres,

de brûler le néant et d’engloutir le leurre,

de s’effrayer soi-même

dans le vide renversé du miroir de l’onde.

 

Comme il est naturel

de revenir à l’exode

à la pulpe du chaos, au souffle de l’immensité,

de cheminer sur les cailloux, les galets de la destinée,

en affichant la mine aplatie de la nuit.

 

Essaie de retenir

ce frottement de la vague en sa crête, en son creux,

ce mouvement tiré de l’inerte, qui désire pleinement.

Car à toi seul tu es la mer

qui rampe sur l’écueil

d’un cœur abandonné.

 

XI

Et quand la mort viendra,

elle ne nous laissera

plus de temps.

 

Tout comme ces nuages

que tu tires sur mon visage,

rideau de mots heureux.

 

Nuages psaumes de passage,

quelqu’un baisse les bras,

c’est peut-être Dieu que nous avons oublié.

 

La vie est à la surface

et se compose de formes éphémères

 

XII

Nous nous aimerons

les yeux dans les yeux,

prouvant que nous sommes humains,

même si le sel corrode nos visages.

 

Nous nous aimerons

le cœur dans le cœur,

prouvant que nous sommes humains,

même si l’eau corrode notre sang.

 

Nous nous aimerons

l’âme dans l’âme,

prouvant que nous sommes humains,

même si le vide corrode nos sens.

 

Nous nous aimerons

ne voyant personne d’autre que nous,

même si la mort

sur sa vague à l’aurore nous invite,

infinie.

 

XIII

Tout autour c’est le jour

et la grande possession du soleil.

 

Mais cet homme vivant

porte un bout de serviette

qui cache le bas de son corps.

 

Peu à peu systématiquement

la peau change de couleur

scalpée en bas ;

Dieu se plaque sur les bras

qui descendent du cosmos.

 

Et ils embrasseront alors la vacuité de l’air.

 

XIV

Le vent souffle si fort qu’il tourne la nuit,

il vient de la mer et lui apporte l’obscurité profonde,

puis en atteignant les rives découpées, il redouble de force,

déversant d’étranges pierres sur la terre devenue sourde.

 

Le dernier phare vibre sur le cap

et jette dans les affres du lointain une lumière factice.

Ici personne n’a jamais débarqué, ni les Vikings

ni les Espagnols, ni les Anglais, ni les Américains.

Seul l’océan s’explique avec la terre osseuse

et engloutit dans ses entrailles les pelles tordues

à la poursuite de la pérennité des minéraux

jetant de temps à autre un butin aux autochtones

des restes d’épaves, une valise béante ou un soulier.

 

Car il y en a qui brûlent les feux de la folie des eaux et des vents

pour que se brisent les navires.

Cat la vie est dure comme la pierre tombale brisée

qui jamais ne disperse les vagues.

 

XV

Si j’invente l’océan pour toi

alors tu m’inventeras aussi,

nous serons l’un à l’autre

de corps et d’esprit

même si le chemin est long jusqu’à la promiscuité.

 

D’ailleurs,

je ne veux pas t’adorer impunément

ni même ensuite anéantir par la pensée

ma transcendance et ma misère.

 

Tu es comme le Bouddha mobile et immobile

Tu es comme Lao Tse assise et en mouvance

Tu es comme le Cosmos présente et absente

Tu es comme le Néant remplie et alternant

Et moi nomade sceptique je cherche un refuge

au lieu de rester là où il y a une issue.

 

Dans la fraternité des êtres résolus et universels.

 

XVI

Quand nous sommes arrivés

chez Berthe la bigouden

sur la corde à linge

il y avait un piaf - pas un piaf

à la gorge rouge,

on apercevait la petite âme du pêcheur

de thon islandais

qui rentrait à la maison

après des années d’absence.

 

Il ne voulait pas nous voir,

il chantait et chantait,

et nous penchions la tête sur la corde

tendue d’un clou se brisant à une étoile

balançant au gosier du vent humide.

 

Et alors sur le seuil tu es apparue

petite vieille et grosse sous ta coiffe

souriante et résolue

dégageant de tes épaules ta natte inutile.

 

Bienvenue celtique Cybèle,

je t’ai apporté

quelques pommes gelées

du jardin de la Baltique.

 

XVII

Jamais je n’aurai imaginé

qu’un philosophe trouverait la mort dans ta maison,

dissimulé par la honte de l’âge

portant l’excroissance douloureuse

d’une tête transpercée

par des granits aux franges oblongues.

 

La petite maison de pierre anguleuse

polie par un vent de couleurs,

aux volets rouges et verts

fermés depuis longtemps,

aux faitières visibles, haies fraîchement repeintes

est enfoncée de force sur un flan béant,

gueule humide et mâchoire écorchée de l’océan.

Son chemin goudronné s’interrompt

dans le puissant ronflement de l’eau,

dans la puanteur brunâtre

des algues en décomposition.

 

Dans cette pièce fermée

que le soleil transperce en vain,

il s’est donné la mort d’une balle dans la bouche

Georges Palante, professeur de philosophie

que Jean Grenier et Louis Guilloux fréquentaient,

« anarchiste nietzschéen »,

épouvantail de la capitale locale,

enseignant aux gamins en Bretagne,

et dont la Première Guerre a fait soudain

le héros du « Sang noir. »

 

Le seigneur l’accueille la porte ouverte,

dans le tablier bleu du ciel.

« Monsieur le maire voulait poser ici une plaque commémorative.

Mais était-il Mozart

ou quelqu’un de tel pour qu’on en fasse autant ? »

 

Cavités

creusent la mer autour des algues visqueuses,

œil des volets et paupières du vent

qui referment hermétiquement l’immensité.

Le vent de terre aspire les couleurs,

volets perclus, hermétiques,

derrière lesquels la maison respire imperceptiblement,

penchée sur l’ombre de la mort

du vieillard révolté.

 

C’est le vide

Recueillir et répandre des mots,

page déchirée de l’horizon,

vent venant des îles bouleversées.

 

XVIII

Cette maison est plus romantique que les autres.

Réfractaire, calfeutrée, puissante.

Elle saigne en silence

dans les crevasses de granit,

menhir celtique, essence d’une terre vigoureuse

transformée aujourd’hui en ferme familiale.

Le tracteur ronfle dans la cour,

meule de paille, la boue toujours,

le linge est suspendu dans le petit verger sombre

où le soleil de décembre rague obstinément,

comme ce mur de pierre

que le lierre étreint,

saupoudré de la mémoire fugace des moineaux,

autour de petits enclos gercés,

enfoncés dans les broussailles et les thuyas,

dans les érosions du granit et de la tempête.

 

Eteinte la maisonnée, le matin où

Jules Lequier,

le Kierkegaard breton,

le philosophe de la liberté

s’en est allé

pour ne plus jamais revenir.

L’océan l’a bercé, il a donné aux hommes

cet amant malheureux

qui déposait des lettres

au pied d’un chêne vert séculaire.

 

S’est-il noyé, son cœur a-t-il lâché ?

On l’ignore toujours.

Et personne ne veut même savoir

où vivent en famille

les pigeons, les merles, les corneilles et les mouettes,

où veille la maison éteinte,

dont la lourde braise rejoint à la nage

la bible ouverte de l’océan.

 

Traduit du polonais par Frédérique Laurent

In, Kazimierz Brakoniecki : "Atlantide du nord"

Editions Folle Avoine,35137 Bédée, 2014

Du même auteur :

Dithyrambe / Dytyramb (07/01/2014)

 Fugacité / Przemijanie (07/01/2015)

Armor, Poèmes de l’Atlantique / Armor, Wiersze atlantyckie (I- IX) (07/01/2016) 

Souvenance (07/01/2017)

Vent de la mer (07/01/2018)

Varmie (07/01/2019)

Sur la route de Pont-Aven (07/01/2020) 

Intangible (07/01/2022)

Indestructibles (07/01/2023) 

Lettre à Allen Ginsberg – 1986 (07/01/2024)

 

Armor 

Wiersze atlantyckie

 

X

Wierzę w kosmos

nie wierzę kosmosowi

ja przypadek odmieniany

przez ty jak śmierć
wspinam się po skałach przeznaczenia
kiedy dochodzi do mnie morze
rzucając pierwsze pętle wodorosty głębie
zapraszając na lekcję unicestwienia
 
Jakie to łatwe
rzucić się w przestrzeń mroku
zapalić nicość połknąć przynętę
i straszyć samego siebie
w odwróconej pustce lustra wody
 
Jakie to naturalne
wrócic do początków
do miazgi chaosu  i tchnienia bezmiaru
toczyć się po żwirze kamykach losu
i unosić płaską twarz nocy
 
To szorowanie fali to spadanie i podnoszenie
ten ruch martwego co pożąda pełni
zapamiętaj w sobie
bo sam jesteś morzem
które wczołguje się na skały
opuszczonego serca 

XI 
I przyjdzie śmierć
i nie będzie miała
dla nas czasu
 
tak jak te obłoki
które zasłaniasz mi twarzą
pełną szczęśliwych słów
 
Obłoki psalmy przelotne
na jednim ktoś rozkłada ręce
może to zapomniany przez nas Bóg
 

Życie jest na powierzchni
i składa się z ulotnych form
 
 XIII (XII) 
Kochamy się
patrząc sobie w oczy
bo tak stajemy się bardziej ludzcy
chociaż sól wyżera nam twarz
 
Kochamy się
patrząc sobie w serca
bo tak stajemy się bardziej ludzcy
chociaż woda wyżera nam krew
 
Kochamy się
patrząc sobie w dusze
bo tak stajemy się bardziej ludzcy
chociaż pust ka wyżera nam sens
 
Kochamy się
poza sobą nikogo nie widząc
chociaż to śmierć
swoim falowaniem o świcie  wita nas
bezmiarem
 
 XVI (XIII)
Wokol jest dzień
i wielkie używanie słońca
 
ale w nie w tym mężczyżnie
żującym skrawek ręznika
który opasuje go w podniszczone pół
 
Powoli metodycznie
zmiena kolor skóry
oskalpowany od dołu bóg
osuwa się na rękach
które pochodzą z kosmosu
 
a teraz łapią puste powietrze
 

XXVII (XIV)

 

Wiatr jest tak mocny ze zamienia się w noc

wieje od morza któremu podbiera głęboką ciemność

i dochodząc do postrzępionego brzegu tężeje

wysypując dzikie kamienie na ogłuchły ląd

 

Ostatnia latarnia na przylądku wibruje

i rzuca w okropną dal strwożone światło

Nikt tu nigdy nie wylądował ani Wikingowie

ani Hiszpanie ani Anglicy czy Amerykanie

sam ocean rozprawia się z kościstym lądem

i szabruje w jego wnętrznościach krzywą łopatą

w poszukiwaniu minerałów trwania

rzucając autochtonom od czasu do czasu łup

resztki wraków rozwartą walizę but

 

wieć ci palą ogniska szaleństwu wody i wiatrów

aby jak najwięcej rozbijało się okrętów

bo życie jest twarde jak kamienne groby

i rozwalone nigdy nie rozkruszy fal

 

XXXIV (XV)

 

Jezeli ciebie oceanie tworzę

to i  ty mnie tworzysz

należymy do siebie

fizycznie i psychicznie

chociaż daleko nam do bliskości

 

Zrestą

nie mogę cię bezkarnie wielbić

ani potem zabić na pamiątkę

mei wyższości i niedoli

 

Jesteś jak Budda ruchomy i nieruchomy

Jesteś jak Lao Tse siedzący i wędrujący

Jesteś jak Kosmos obecny i nieobecny

Jesteś jak Nic pełny iprzemienny

A ja sceptyczny nomada szukam schronienia

zamiast  pozostać tam gdzie jest jedyne wyjście

 

w braterstwie ludzi odważnych i planetarnych

 

XXXVI (XVI)

 

Kiedy dotarliśmy

do domku Berty Bigundenki

na sznurze od bielizny

siedział wróbelek - nie wróbelek

z czerwonym  podgardlem

widoczna duszyczka rybaka

z toni islandzkiej

który powrócił po latach do domu

 

Nie chciał nas widzieć

wyśpiewywał i wyśpiewywał

aż pochyliliśmy glowy przed tym sznurem

który wisiał od gwożdzia do kipiel gwiazdy

bujając się w gardziołku wilgotnego wiatru

 

A wtedy na progu pojawiłas się ty

Niska gruba stara osoba w czepcu

uśmiechnięta i rezolutna

i z ramion zdjęłaś niepotrzebną już

kosę wiatru

 

Witaj celtycka Kybele

przywiozłem tobie

kilka zamarzniętych jabłek

z bałtyckiego ogrodu

 

XLIX (XVII)

 

Nigdy bym  nie odgadł

ze w tym domu zabił się filozof

schorowany zawstydzony starzec

z bolącą naroślą

przestrzelonej głowy

z granitami obłych stóp

 

Szorstki domek z kamienia

wypolerowany kolorowym wiatrem

 

 

wciśnięty gwałtownie w rozwarte zbocze

mokry pysk i obnażona szczęka morza

żaluzje czerwone i zielone

od dawna zamknięte

dachówki świezo pomalowany płotek

asfaltowa dróżka która urywa się

silnym chrapnięciem morza

brunatnym odorem

rozkładających się alg

 

Tu w tym zamkniętym pokoju

które słońce przestrzeliwuje na próżno

zabił się kulą w usta

Palante profesor filozofii w liceum

do którego chodzili Guilloux i Grenier 

« nietzscheański anarchista »

postrach lokalnej stolicy

wychowawca bretońskich chłopców

których wnet zarosła I wojna

bohater « Czarnej krwi »

 

Furtka otwarta wita jegomość

w niebieskim fartuchu

« Panie mer chciał tu tablicę przybić

ale czy to był Mozart

lub ktoś taki zeby to zrobić ? »

 

Putski

kręcące się morze wokół oślizgłych alg

oko okiennic i powieka powietrza

szczelnie zamykająca przestwór

wysysający barwy lądu wiatr

szczelnie zawarte okiennice

gdzie niewidzialnie oddycha dom

pochylony nad sylwetką śmierci

zbuntowanego starca

 

Próżnia

zbieranie i rozsypywanie słow

rozdarte stronice horyzontów

wiatr od wzburzonych wysp

 

L (XVIII)

Dom bardziej romantycny niż inne

oporny zasklepiony w sobie mocarny

krwawiący w milczeniu

w granitowych szczelinach

celtycki menhir esencja mocnej ziemi

teraz przeobrażony w rodzinną fermę

traktor buczy na podwórku

sterta słomy koleiny błota

w ciemnym sadzie wiejąca bielizna

którą przetrzepuje uparcie grudniowe słońce

i ten mur z kamienia wokół ciszy

przeplatany bluszczem

pokruszony ulotną pamięcią ptaków

wokół kilku spierzchniętych zagród

pochowanych w miłych zaroślach i tujach

w rozpadliskach granitu i wichru

 

Wygaszone domostwo z którego rankiem

wyszedł filozof wolności Lequier

bretónski Kierkegaard

aby już nie powrócić więcej

morze go ukołysało oddało ludziom

tego nieszczęśliwego kochanka

który listy składał w nadmorskim dębie

 

Czy utonał czy nie wytrzymało serce ?

Tego już nikt się nie dowie

a nawet nie chce wiedzieć

gdzie swojski żywot pędzą

gołębie kosy wrony i mewy

gdzie czuwa wygaszony dom

którego ciężki żar spływa

do otwartej biblii morza

 

Bretania / Warmia, 2000 / 2005

 

 

Armor

Centrum Polsko – Francuskie Côtes d’Armor -Warmia i Mazury

Olsztyn, 2005

Poème précédent en polonais :

Wisława Szymborska : La femme de Loth /Żona Lota (12/06/2020)

Poème suivant en polonais :

Wisława Szymborska (1923 – 2012) :  Prêt-à-vivre / Życie na poczekaniu.(12/06/2021)

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