André du Bouchet © Pierre Tal-Coat
Du bord de la faux
I
L’aridité qui découvre le jour.
De long en large, pendant que l’orage
va de long en large.
Sur une voie qui demeure sèche malgré la pluie.
La terre immense se déverse, et rien n’est perdu.
A la déchirure dans le ciel, l’épaisseur du sol.
J’anime le lien des routes.
II
La montagne,
la terre bue par le jour, sans
que le mur bouge.
La montagne
comme une faille dans le souffle
le corps du glacier
Les nuées volant bas, au ras de la route,
illuminant le papier.
Je ne parle pas avant le ciel,
la déchirure,
comme
une maison rendue au souffle
J’ai vu le jour ébranlé, sans que le mur bouge.
III
Le jour écorche les chevilles.
Veillant, volets tirés, dans la blancheur de la pièce.
La blancheur des choses apparaît tard.
Je vais droit au jour turbulent
Dans la chaleur vacante,
Editions du Mercure de France, 1959
Du même auteur :
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