
I
Sorcières des étangs qui vous levez en songe,
Avec des cris gelés dans cette aube d’hiver,
Ne me rendrez-vous pas le goût de mon enfance
Avant que le mistral vous chasse vers la mer ?
Des oiseaux épuisés percutent la surface
Et s’enfoncent pesants comme des souvenirs ; -
Peut-être au creux des eaux quelque ville ancienne,
Dormant dans la clarté de leurs ombres marines,
Sous l’auvent de ses toits garde-t-elle leurs nids ! –
Même nu et blessé d’une terrible absence,
A travers tant de...
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