Seize ans
J’ai dominé toute une station de vie
Ma première enfance est entrée dans la pierre
Mes premières larmes sont parties avec les passereaux
J’ai vu un Dieu, j’ai vu les hommes
Et mes yeux ne se cherchent même plus
Hier je suis allé sur la montagne qu’habita la lune
Et je suis revenu le cœur plein de tristesse
Il ne me reste plus qu’un souvenir et une guitare brisée
Un saule pleureur se dépouille et m’habille de larmes
Qu’est-il de plus triste au monde que de partir sans chanter
(Janvier 1946)
In, Revue « En marge, cahier N° 3 », 1948
Du même auteur :
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Saveur d’homme (13/12/2019)