Vincent Voiture (1598 – 1648) : Dedans ces prés herbus...
Médaille de J Dassier, bronze, Genève.
Dedans ces prés herbus et spacieux,
Où mille fleurs semblent sourire aux Cieux,
Je viens blessé d'une atteinte mortelle
Pour soulager le mal qui me martèle,
Et divertir mon esprit par mes yeux.
Mais contre moi mon coeur séditieux
Me donne plus de pensers soucieux
Que l'on ne voit de brins d'herbe nouvelle
Dedans ces prés.
De ces tapis le pourpre précieux,
De ces ruisseaux le bruit délicieux,
De ces vallons la grâce naturelle,
Blesse mes sens, me gêne et me bourelle (*), (*) me tourmente
Ne voyant pas ce que j'aime le mieux
Dedans ces prés.
Du même auteur :
« Je me meurs tous les jours… » (02/12/2014)
La belle matineuse (03/08/2016)
« Il faut finir mes jours... » (02/10/2019)