Mon fils mon petit Frédéric
qui me dit viens boire un coup Georges
qui me connaît me reconnaît
et qui cependant m’oublierait
si je quittais demain la scène
et cette femme près de moi
que de larmes quel désarroi
à la suite du corbillard
où je ferai blême la planche
mais demain fauche l’aujourd’hui
le lundi n’a plus de dimanche
qu’un souvenir qui s’amoindrit
au fil des autres jours Mourir
n’est vraiment bon que pour soi-même
on vit à plusieurs on meurt seul
comme on l’était peut-être avant
que pour nous faire à deux s’aimèrent
notre père et notre maman
dans leur lit plein d’odeurs légères.
Hors Commerce
Alfred Eibel éditeur, Lausanne (Suisse), 1974
Du même auteur :
« On meurt de rire… » (10/08/2014)
« Foutez-moi tout çà dans la mer… » (10/08/2015)
« Mon coeur bredouille… » (16/10/2016)
« Il y a un bruit près de chez moi… » (16/10/2017)
« Il n’y a rien... » (16/10/2018)
« Ces envies de vivre ... » (16/10/2019)