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Le bar à poèmes
4 août 2020

Victor Hugo (1802 – 1885) : Une nuit qu’on entendait la mer sans la voir

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Une nuit qu'on entendait la mer sans la voir

 

Quels sont ces bruits sourds ?

Ecoutez vers l'onde

Cette voix profonde

Qui pleure toujours

Et qui toujours gronde,

Quoiqu'un son plus clair

Parfois l'interrompe... -

Le vent de la mer

Souffle dans sa trompe.

 

Comme il pleut ce soir !

N'est-ce pas, mon hôte ?

Là-bas, à la côte,

Le ciel est bien noir,

La mer est bien haute !

On dirait l'hiver ;

Parfois on s'y trompe... -

Le vent de la mer

Souffle dans sa trompe.

 

Oh ! marins perdus !

Au loin, dans cette ombre

Sur la nef qui sombre,

Que de bras tendus

Vers la terre sombre !

Pas d'ancre de fer

Que le flot ne rompe. -

Le vent de la mer

Souffle dans sa trompe.

 

Nochers imprudents !

Le vent dans la voile

Déchire la toile

Comme avec les dents !

Là-haut pas d'étoile !

L'un lutte avec l'air,

L'autre est à la pompe. -

Le vent de la mer

Souffle dans sa trompe.

 

C'est toi, c'est ton feu

Que le nocher rêve,

Quand le flot s'élève,

Chandelier que Dieu

Pose sur la grève,

Phare au rouge éclair

Que la brume estompe ! -

Le vent de la mer

Souffle dans sa trompe.

17 Juillet 1836

 

 

Les Voix intérieures

Eugène Renduel éditeur, 1837

Du même auteur :

A quoi songeaient les deux cavaliers (04/08/2014)

Soleils couchants (04/08/2015)

« Demain, dès l'aube… » (04/08/2016)

Stella (04/08/2017)

Horror-IV (04/08/2018)

Le matin (04/08/2019)

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