
A René Guy Cadou
Ô mon ami, glycine odorante d’avril
Et qui tiens sous ton joug un essaim de pétales,
Le temps n’a pas pouvoir de dénouer le fil
Qui nous rattache au même océan végétal,
Le temps n’a pas pouvoir de faner le pistil
Où la lumière avive, un instant, son cristal.
Le feu que nous avons tant de fois allumé
Brûle encore au déclin du jour, parmi les treilles
Où le ciel migrateur butine tes prunelles
De givre, de pollen et de houle tramées.
Il n’est que d’entrouvrir la porte d’une auberge,
...
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