Karadja-Oghlan (17ème siècle) : « Lorsque la Tchoukhourova... »
Lorsque la Tchoukhourova (*) s’habille en fête
lorsqu’elle se dépouille de sa nudité
et que le février chasse le vent de l’hiver
montagnes, il sied alors de vous appeler paradis.
Vos arbres se parent de feuillages
vos pierres ont foi en l’Unité
toutes les fleurs se réjouissent en votre sein
vos sources, montagnes coulent en chantant.
Vos branches s’agitent avec le vent
entre eux jasent vos oiseaux
de cette fête on froidure les lieux misérables
pourquoi, montagnes, la jacinthe semble-t-elle éplorée ?
Karadja-Oghlan se réjouit en vous contemplant
en se réjouissant son cœur brûle et se couvre de cendres
toutes mes peines s’éveillent et s’agitent,
montagnes, et s’affrontent ma joie et ma douleur.
(*) : Plaine au sud de l’Anatolie (Turquie)
Traduit du turc par Gérard Chaliand
in, « Poésie populaire des turcs et des kurdes »
François Maspero éditeur, 1961
Du même auteur :
« J’ai parcouru … » (06/04/2018)
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« Pourquoi donc ma belle aux yeux noirs... » (06/04/2022)