73416366_1_Burin de Marc Dautry

 

L’oiseau d’écume

à Pierre Loubière.

L'oiseau d'écume et de sel

qui lie en sa parenthèse

le roc, la mer et le ciel,

l'oiseau qui jamais ne meurt

et déploie sa blanche fleur

quand se lève le soleil,

l'oiseau s'endort sur la grève.



Et c'est son envol de braise

qui vient traverser mes rêves,

qui penche dans le lointain

les voilures du couchant

quand je m'évade immobile

à la recherche de l'île

où mes morts sont souriants.



L'oiseau de neige et de vent

s'est posé sur ma fenêtre.

À la terre il faut renaître,

il faut labourer encore

dans la glaise du matin,

faucher comme lui le blé

de l'aurore, à grands coups d'ailes.

 

Fortune de vent

Editions José Corti,1964

Du même auteur :

Le jour tout neuf (16/06/2014)

Incertitudes (16/07/2015)

L’arbre des morts (22/03/2021)

"Feux couvés par la grotte..." (22/03/2022)

« Vois la nuit du cheval... » (25/04/2023)