L’oiseau d’écume
à Pierre Loubière.
L'oiseau d'écume et de sel
qui lie en sa parenthèse
le roc, la mer et le ciel,
l'oiseau qui jamais ne meurt
et déploie sa blanche fleur
quand se lève le soleil,
l'oiseau s'endort sur la grève.
Et c'est son envol de braise
qui vient traverser mes rêves,
qui penche dans le lointain
les voilures du couchant
quand je m'évade immobile
à la recherche de l'île
où mes morts sont souriants.
L'oiseau de neige et de vent
s'est posé sur ma fenêtre.
À la terre il faut renaître,
il faut labourer encore
dans la glaise du matin,
faucher comme lui le blé
de l'aurore, à grands coups d'ailes.
Fortune de vent
Editions José Corti,1964
Du même auteur :
Le jour tout neuf (16/06/2014)
Incertitudes (16/07/2015)
L’arbre des morts (22/03/2021)
"Feux couvés par la grotte..." (22/03/2022)
« Vois la nuit du cheval... » (25/04/2023)