Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le bar à poèmes
9 mars 2020

Vladimír Holan (1905 – 1980) : Eodem anno pons ruptus est

holan_vladimir_1_

 

Eodem anno pons ruptus est

 

 

La joie !

Elle est, elle est vraiment, est pour de vrai !

Et il l’a ressentie, et point comme une joie sans pitié

se ruant si brutalement sur nous

qu’elle éteint ce feu, en nous, que rien ne protège ;

ni comme une joie pleine de vertige, au double éclairage de l’ironie

nous apportant la bouteille et les chaussures qui font danser –

oh non, ce qu’il a ressenti n’est une joie simple, silencieuse, sans raison,

et pas pour l’instant seul confiée : une joie donnée,

joie de cet homme qui marche sur un pont

et, désormais, va chanter sans fin...

Il a pourtant suffi qu’une feuille sèche, poussée par le vent,

tombe là, près de lui,

et voilà le pont surchargé...

 

 

Traduit du tchèque par Petr Král

In, « Anthologie de la poésie tchèque contemporaine, 1945 – 2000 »

Editions Gallimard (Poésie), 2002

Publicité
Publicité
Commentaires
S
un reproche la traduction est sans doute impossible mais je ne peux croire que le texte du poème de Holan soit non pas hermétique mais aussi banal que le constat que nous en donne la traduction, peut-être rendre la métaphore de la rupture n'apparait-elle pas suffisamment dans le texte tel qu'il nous est ici donné, à moins que ce soit moi qui attendait de cette rupture dans le fil imaginaire autre chose que le déséquilibre de la cause (la feuille) à l'effet (pons ruptus est).
Répondre
Le bar à poèmes
Publicité
Archives
Newsletter
96 abonnés
Publicité